Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étage subalpin (et parfois montagnard) en adret (et souvent aussi en exposition intermédiaire).
Pentes plus ou moins rocheuses, ensoleillées, sous climat relativement continental.
Habitats supportant la sécheresse estivale et résistant à de très basses températures l’hiver du fait de l’absence de couverture neigeuse pouvant assurer une protection (jusqu’à - 40 °C).
Substrats siliceux ou calcaires après acidification liée à l’accumulation de matière organique.
Sols acides et pauvres sur le plan trophique, de type lithosol à humus brut.
Deux types principaux :
- dans les Préalpes calcaires et externes sur substrats calcaires, lande à Cotonéaster à feuilles entières et Raisin d’ours commun [Cotoneastro integerrimi-Arctostaphyletum uvae-ursi];
- dans les Alpes intermédiaires et internes sur substrats siliceux et calcaires, lande à Genévrier nain et Raisin d’ours commun [Junipero nanae-Arctostaphyletum uvae-ursi].
Variations secondaires de type altitudinal : forme subalpine et forme du montagnard supérieur.
Dominance d’arbrisseaux sempervirents xérophiles, comme le Genévrier nain (Juniperus sibirica), le Raisin d’ours commun (Arctostaphylos uva-ursi), la Callune vulgaire (Calluna vulgaris).
Physionomie très variable en fonction du degré d’évolution : -fragments de landes au sein de pelouses ; -landes denses dominées par le Genévrier nain ; -landes parsemées d’arbres : Pin à crochets (Pinus uncinata), Épicéa (Picea abies), Mélèze (Larix decidua)…
Absence quasi totale de strate herbacée dans les peuplements denses du fait sans doute de l’épaisseur de la litière.
Le sous-bois de diverses forêts subalpines est très semblable à ces landes extrasylvatiques ; elles s’en distinguent par l’absence de strate arborescente.
Le Genévrier nain et le Raisin d’ours commun se retrouvent dans d’autres types de landes, sur des sols restant carbonatés : landes à Bruyère herbacée (Erica carnea) au sein des complexes de pelouses à Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea).
Landes inscrites dans des potentialités diverses de forêts résineuses subalpines : pinèdes de Pin à crochets, cembraies à Mélèze, brousses de Pin mugo (Pinus mugo).
Après abandon pastoral de pelouses subalpines issues du défrichement de ces forêts subalpines, dynamique lente de reconstitution des landes à Genévrier nain et Raisin d’ours commun.
Forêts résineuses subalpines : pinèdes de Pin à crochets [code UE : 9430], cembraies à Mélèze [code UE : 9420], sapinières acidiphiles, pessières [code UE : 9410].
Landes acidiphiles subalpines basses à Airelle des marais [Loiseleurio procumbentis-Vaccinion microphylli, code UE : 4060].
Landes subalpines calcicoles à acidiclines [Ericion carneae, code UE : 4060].
Pelouses acidiphiles subalpines à Nard raide (Nardus stricta) [Nardion strictae, code UE : 6230].
Pelouses acidiphiles subalpines thermophiles des Alpes [Festucion variae, code Corine : 36.33].
Pelouses calcicoles nordiques et orophiles à Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea) [Seslerietalia caeruleae, code UE : 6170].
Rochers siliceux subalpins avec végétation dans les fentes [Androsacion vandellii, code UE : 8220].
Rochers calcaires subalpins avec végétation dans les fentes [Potentilletalia caulescentis, code UE : 8210].
Éboulis siliceux subalpins [Androsacetalia alpinae, code UE : 8110].
Éboulis calcaires subalpins [Thlaspietalia rotundifolii, code UE : 8120].
Étage subalpin dans le massif alpin, aussi bien sur substrats calcaires (Préalpes) que sur substrats siliceux.
Landes très répandues sur l’ensemble des Alpes, tendant à s’étendre du fait de la déprise pastorale.
États à privilégier :
Landes extrasylvatiques.
Autres états observables :
Landes arborées.
Landes secondaires qui proviennent de la dégradation de forêts subalpines : elles tendent actuellement à s’étendre sur les pâturages sous-utilisés ou abandonnés.
Menacées à moyen terme par le retour de la végétation arborescente (on passe alors souvent à d’autres habitats de la directive).
L’idéal serait de maintenir une pression de pâturage favorable à l’établissement de mosaïques : pelouses-landes-forêts.
Recul éventuel de l’habitat à proximité des stations de sports d’hiver (tassement de pistes, traitements herbicides…).
Très répandues, les landes à Genévrier nain qui contiennent généralement plus de 50 % de ligneux, ont un intérêt pastoral faible à médiocre. Fermées, elles n’ont plus aucun intérêt car à la très faible productivité de leur strate herbacée s’ajoute la difficulté qu’ont les animaux à y pénétrer.
Le potentiel théorique fourrager dépend également étroitement du degré de fermeture de la lande.
Absence de données.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)