5330-4 - Fourrés thermophiles méditerranéens à genêt de l'Etna

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Bord de mer, dans l’étage mésoméditerranéen inférieur, de 2 m à 5 m d’altitude.
Exposition fréquente aux embruns et, de temps à autre, aux fortes tempêtes et subissant de la fin du printemps au début de l’automne un fort déficit hydrique.
Substrat sableux.
Sol filtrant, avec peu d’humus.

Variabilité

Le Genêt de l’Etna (Genista aetnensis), grand genêt non épineux rétamoïde, est une espèce paléoendémique de la Sardaigne et de la Sicile.
Dans les deux régions où il est autochtone (partie orientale de la Sardaigne et versant oriental de l’Etna en Sicile), il vit dans une tranche d’altitude qu’on ne peut pas considérer comme incluse dans l’étage thermo-méditerranéen :
- de 200 à 2 000 m en Sicile ;
- de 500 à 800 m en Sardaigne (avec des valeurs exceptionnelles de 100 à 1000 m).

Il est cultivé à des fins ornementales, agricoles et forestières dans plusieurs régions italiennes (île d’Elbe, Vésuve, Calabre, monts Peloritains, monts Limbara en Sardaigne).
Aussi, en Corse, il est considéré, avec une quasi-certitude, comme introduit sur des sites littoraux de la côte orientale, mais à une date non connue.

Physionomie, structure

En Corse, le Genêt de l’Etna constitue la strate haute (de 1,5 à 7 m) surmontant une garrigue claire ou dense, de 0,1 à 1,5 m de haut, dominée par l’Hélianthème à feuilles d’halime (Halimium halimifolium) et le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius).

Confusions possibles

Sans signification pour la Corse.

Dynamique

Spontanée :
Il est probable qu’après l’introduction d’un certain nombre de pieds, il s’est produit une phase d’expansion des individus du Genêt de l’Etna.
Mais depuis une trentaine d’années, les populations tendent à perdre de nombreux effectifs, en particulier les plus âgés, ce qui rend pessimiste sur l’avenir de ses stations en Corse.

Liée à la gestion :
Néant.

Habitats associés ou en contact

Face à la mer, les populations du Genêt de l’Etna sont (et étaient) en contact avec un ourlet à Immortelle d’Italie (Helichrysum italicum).
Du côté opposé à la mer, elles sont (et étaient) en contact avec :
-une garrigue à Hélianthème à feuilles d’halime et à Ciste à feuilles de sauge ;
- un maquis haut à Chêne vert (Quercus ilex), Arbousier fraisier et Chêne liège (Quercus suber).

Répartition géographique

En Corse, le Genêt de l’Etna n’est actuellement présent qu’en deux très petites stations, proches l’une de l’autre, situées sur la côte orientale, de part et d’autre de la base aérienne de Solenzara :
- partie sud du cordon littoral de Palo, terrain acheté en 1994 par le Conservatoire du littoral, et présentant un peu plus d’une centaine de pieds en 1999 (et plus de 130 en 1995) ;
-cordon littoral de Solaro, près des marais de Leccia, présentant seulement six individus en 1995 (et plus de trente avant 1980).

Valeur écologique et biologique

Ces formations introduites à Genêt de l’Etna ont une faible valeur patrimoniale ; elles présentent néanmoins l’intérêt écologique de montrer comment se maintient une espèce arborée dans un milieu littoral assez hostile et ne correspondant pas à son biotope d’origine.
Le Genêt de l’Etna est protégé au niveau régional corse.

États de conservation

États à privilégier :
Populations de Genêt de l’Etna comprenant des individus de toutes tailles et donc d’âges différents.
Autres états observables :
Petits bosquets à peu d’individus et même arbustes isolés.

Tendances et menaces

La station du Genêt de l’Etna du cordon de Palo paraît en voie de réduction avec très peu de chances de se maintenir.
Les principales menaces potentielles pesant sur les formations à Genêt de l’Etna et pouvant accélérer la disparition de la station du cordon de Palo, sont la trop grande densité d’Hélianthème à feuilles d’halime qui empêche les rares germinations de graines du Genêt de l’Etna de se produire et les incendies qui pourraient se propager sur le cordon et qui détruiraient les derniers grands pieds.

Potentialités intrinsèques de production

Aucune valorisation économique directe.

Axes de recherche

Étude sur le caractère subspontané de l’espèce : en 1995, des plantations de jeunes individus ont été effectuées par l’AGENC (organisme qui gère les terrains du Conservatoire du littoral). Jusqu’à présent, les pieds plantés sont peu vigoureux.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)