Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étage mésoméditerranéen.
Versants des collines provençales.
Expositions diverses (ubacs ou adrets).
Roches mères dolomitiques (Jurassique le plus souvent).
Sols sableux issus de l’érosion des précédentes, pauvres en matière organique et très xériques.
Système naturel.
Diversité typologique primaire en relation avec la localisation géographique et l’exposition :
- pelouse à Crépide de Suffren et Laiche à fruits lustrés (Carici nitidae-Crepidetum suffrenianae) avec l’Achillée tomenteuse, l’Arméria faux-buplèvre, la Parentucelle à larges feuilles, la Phléole des sables et le Silène conique ; petites dépressions arénacées (le plus souvent inférieures à 10 mètres carrés) sur les ubacs des crêtes de Basse-Provence occidentale ; entre 500 et 1000 m d’altitude ;
- pelouse à Arméria faux-buplèvre, Arméria de Belgentier, Iberis cilié, Sabline modeste, Euphorbe de Séguier, Silène otitès (Ibero-Armerietum) ; arènes dolomitiques en ubac et adret des collines à l’ouest de Sollies-Toucas (Var).
Variabilité secondaire en relation avec le pâturage et notamment, assez fréquemment, faciès à Paturin bulbeux des sols tassés.
La pelouse à Crépide de Suffren est une formation basse assez ouverte (exceptionnellement recouvrement supérieur à 70 %) d’où émergent quelques chamaephytes ou hémicryptophytes (Centaurée paniculée, Brachypode rameux, Thym vulgaire, etc.).
La pelouse à Arméria de Belgentier est plus ouverte (recouvrement atteignant rarement 50 %). Sa physionomie est marquée par la présence de l’arméria.
Néant.
Spontanée :
En l’absence de perturbation liée au troupeau (consommation et piétinement) ou au feu, ces pelouses évoluent naturellement et lentement vers des formations chamaephytiques et phanérophytiques :
- le Carici-Crepidetum peut évoluer en une fruticée à xérophytes épineux à Genêt de Lobel ;
- l’Ibero-Armerietum peut évoluer en une garrigue à Romarin.
Liée à la gestion :
Pas de gestion spécifique de ces pelouses.
Le Carici-Crepidetum est en contact avec les formations à Genêt de Lobel [UE : 4090], les groupements à Genévrier rouge et Chêne vert, les groupements rupicoles de versants nord (Asplenion fontani).
L’Ibero-Armerietum voisine avec des garrigues à Romarin et des formations préforestières et forestières à Chêne pubescent et Chêne vert [U.E : 9330].
Carici-Crepidetum : du Luberon (Vaucluse) à Mazaugues (Var), sur les collines à affleurement dolomitique du Jurassique supérieur.
Ibero-Armerietum : endémique du centre-Var, depuis les Aiguilles de Valbelle jusqu’à la forêt de Morières.
Les deux types de pelouses sont endémiques de Provence occidentale.
Pelouses remarquables par leur écologie tout à fait particulière.
Grande diversité floristique et forte richesse en thérophytes.
L’Arméria belgenciencis est une endémique très restreinte du Centre-Var, présente en une seule localité.
États à privilégier :
Pelouses ouvertes dont le développement des chamaephytes et des phanérophytes est contenu par le troupeau.
Maintien d’une structure mosaïquée en garrigues pour l’Ibero-Armerietum.
Par sa situation en ubac de crêtes, la pelouse à Crépide de Suffren paraît à l’abri des actions anthropiques. Cependant, certaines pelouses de crète peuvent être altérées par le surpiétinement.
Par contre, la pelouse à Arméria de Belgentier située en bordure de route court un danger de disparition en cas d’élargissement de la route ou d’emploi d’herbicides pour limiter les risques de départ d’incendie. Un surpâturage ovin récent (automne 2004) a sérieusement affecté une partie de la population d’Arméria de Belgentier.
Pelouse, dont la structure est liée à la présence du Brachypode
rameux, qui constitue un fond pastoral médiocre, amélioré par la
présence d’habitats en mosaïque comprenant des pelouses
annuelles et autres espèces végétales de la garrigue.
Pelouses assez ouvertes et pâturées par des ovins.
Amélioration des pratiques d’aménagement de bord de route : alternatives à l’utilisation d’herbicides.
Mise en place d’un suivi écologique et géologique (démographie) pour la pelouse à Arméria de Belgentier.
Aucune intervention sans un cahier des charges très strict, élaboré conjointement par les organismes de recherche et de conservation de la flore.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)