6220-2 - Pelouses à thérophytes méditerranéennes mésothermes

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étages thermo et mésoméditerranéens.
Expositions variées.
Situations topographiques diverses : versants, plateaux, bords de chemins, etc.
Roches mères le plus souvent calcaires, parfois dolomitiques.
Sols variés : sols rouges méditerranéens souvent décarbonatés ; rendzines ; sols riches en sables.
Systèmes hérités de pâturages extensifs encore actifs localement ou d’incendies répétés.

Variabilité

Diversité typologique en fonction de la localisation géographique et de la nature du sol :
- dans les Alpes-Maritimes, sur sols riches en argiles, association à Sériole de l’Etna et Trèfle scabre (Trifolio scabri-Hypochoeridetum achyrophori), essentiellement jusqu’à 300400 m d’altitude, exceptionnellement 600-700 m ;
- en Provence occidentale calcaire, pelouse à Orpin à petites fleurs et Arabette du printemps (Sedo micranthi-Arabidetum vernae), avec Centranthe chausse-trape, Picride à fleurs peu nombreuses, Drave des murailles, Arabette de Thalius (différentielles par rapport à son homologue languedocienne), sur dalles recouvertes de terre fine rouge riche en sables, entre 200 et 650700 m ;
- en Provence occidentale, en zone littorale ou sublittorale (exceptionnellement au-dessus de 500 m d’altitude), pelouse à Esparcette tête-de-coq et Astragale faux-sésame (Onobrychido capititi-gallii-Barbuletum), aux expositions les plus chaudes et les plus sèches, sur sols riches en cailloux ;
- en Camargue, à très basses altitudes, pelouse à Trèfle cotonneux et Trèfle étouffé (Trifolietum tomentoso-suffocati), sur de petites buttes (montilles) de quelques mètres carrés, avec le Trèfle scabre, l’Astragale étoile, etc.

Diversité secondaire en relation essentiellement avec la fréquence de passage du troupeau et l’intensité du pâturage qui induisent le développement de diverses rudérales plus ou moins nitrophiles.

Physionomie, structure

Les pelouses présentent un faible recouvrement (70 et 95 %), les espèces annuelles, importantes en nombre, ne jouent qu’un rôle mineur au niveau du recouvrement du sol.
La pelouse basse (10-20 cm) à Orpin à petites fleurs offre généralement un recouvrement faible (moins de 50 %) et une physionomie marquée, au printemps, par la présence de l’Orpin et du Saxifrage à trois doigts.
La formation à Onobrychide tête-de-coq est toujours très peu dense (recouvrement inférieur à 30-40 %) ; les nombreuses Fabaceae présentes lui confèrent une physionomie particulière.
Il en est de même quant à la physionomie de la pelouse camarguaise qui se distingue par son fort recouvrement (voisin de 100 %).

Confusions possibles

À rechercher.

Dynamique

Spontanée :
En l’absence de perturbation (pâturage, incendies), le Trifolio-Hypochoeridetum et l’Onobrychido-Barbuletum montrent une évolution naturelle lente vers des peuplements à chaméphytes des garrigues.
Le Sedo-Arabidetum peut régresser par perte du sol après gros orages ; évolution naturelle vers des garriges.
Le Trifolietum tomentoso-suffocati évolue vers des peuplements à phanérophytes (Filaire à feuilles étroites, Jasmin, etc.).

Habitats associés ou en contact

L’association camarguaise occupe des buttes parsemées dans la sansouire à Salicornes (Code Corine : 14.20) ou les prés salés méditerranéens (Code Corine : 14.10).
Les autres associations de ce groupe sont souvent en mosaïque avec les garrigues dont elles occupents les clairières ou les groupements préforestiers des Pistacio-Rhamnetalia.

Répartition géographique

Trifolietum tomentoso-suffocati : Camargue.
Sedo-Arabidetum : Sainte-Victoire, Mont-Aurélien, Mont-Olympe, Sainte-Baume, Mont-Caume, Mont-Faron, Mont-Coudon, Baou de Quatro-Ouro, Barres de Cuers, etc.
Trifolio-Hypochoeridetum : versants calcaires des Alpes-Maritimes, de Nice à Menton.

Valeur écologique et biologique

Pelouses endémiques de la Provence et des Alpes-Maritimes.
Grande diversité floristique et notamment grande richesse en thérophytes méditerranéennes à cycle printanier court.

États de conservation

États à privilégier
Pelouses les plus pauvres en chaméphytes et en rudérales. Maintien de la structure mosaïquée dans les garrigues.

Tendances et menaces

Forte sensibilité à la déprise pastorale : risques de fermeture par les chaméphytes et les phanérophytes.
Pour les pelouses des Alpes-Maritimes et celles à Onobrychide tête-de-coq : risque d’urbanisation et d’élimination en bordure des voies de communication, par élargissement de celles-ci ou utilisation d’herbicides sur les bas-côtés.

Potentialités intrinsèques de production

Pâturage extensif ovin.
Différents types de pelouse à l’intérêt pastoral limité à la période printanière.

Axes de recherche

Absence de données.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)