6510-5 - Prairies fauchées collinéennes à submontagnardes, mésophiles, mésotrophiques

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Climat subatlantique subcontinental-montagnard.
Étages collinéen à montagnard inférieur.
Substrats géologiques plutôt acides.
Fertilisation moyenne (prairies mésotrophiques).
Prairies sous-pâturée ou traitées en fauche avec pâturage tardif possible.

Variabilité

Variabilité en fonction des conditions édaphiques et climatiques :
- sur substrats plutôt acides, au-dessus de 400 m : prairie à Centaurée noire et Fromental élevé [Centaureo nigrae-Arrhenatheretum elatioris], présentant au moins une variante méso-hygrophile à Renouée bistorte (Polygonum bistorta) et Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), et une variante méso-xérophile à Thym serpolet (Thymus pulegioides) et Luzule des champs (Luzula campestris) ;
- sur substrats plutôt acidiclines, entre 250 et 450 m : prairie à Alchémille jaune-vert et Fromental élevé [Alchemillo xanthochlorae-Arrhenatheretum elatioris], présentant une variation d’ambiance climatique submontagnarde à Knautie à feuilles de cardère et Renouée bistorte (sous-association knautietosum dipsacifoliae), avec variantes sèche et fraîche, une variation plus collinéenne à Agrostide capillaire et Luzule des champs [sousassociation agrostietosum capillaris], avec variantes sèche, médiane et fraîche, et une variation méso-eutrophique à Crépide bisannuelle [sous-association crepidetosum biennis].

Physionomie, structure

Habitat à structure de prairie élevée dense typique : richesse en hémicryptophytes (notamment graminées sociales) et géophytes, pauvreté en thérophytes.
Une stratification nette sépare les plus hautes herbes (graminées élevées, ombellifères, composées…) des herbes plus basses (petites graminées, herbes à tiges rampantes…).
La floraison est souvent attachante, avec une bonne représentation des Dicotylédones à floraisons tardi-vernales à estivales, mais elles peuvent fleurir en fin d’été, certaines espèces n’arrivent pas à la floraison avant le fauchage (telles les Centaurées souvent vives et attirant les pollinisateurs).

Confusions possibles

Aucune confusion.

Dynamique

Spontanée :
Prairie à Centaurée noire et Fromental élevé : habitat s’inscrivant dans une potentialité de hêtraie-sapinière [Code Corine 42.1].
Prairie à Alchémille jaune-vert et Fromental élevé : indéterminée.

Liée à la gestion :
Ces prairies, dérivant de pelouses oligotrophiques acidiphiles à acidiclines méso-xérophiles initiales (Nardetalia strictae) par fertilisation modérée, sont conditionnées par le traitement en fauche, un pâturage d’arrière-saison ne leur étant pas défavorable.
En revanche, un pâturage continu et intensif les fait dériver vers des prairies mésophiles de moindre valeur écologique [ex. : Luzulo campestris-Cynosuretum cristati, Code Corine : 38.1] en éliminant les espèces sensibles, ne supportant pas cette pratique.
Par ailleurs un excès de fertilisation les fait dériver vers des prairies eutrophiques, elles aussi de moindre valeur patrimoniale [ex.: Heracleo sphondylii-Brometum mollis, Code UE : 6510).
Habitat menacé par la déprise agricole favorisant la reprise dynamique naturelle.

Habitats associés ou en contact

Prairie à Centaurée noire et Fromental élevé : bas-marais oligotrophique à Jonc à fleurs aiguës (Juncus acutiflorus) [Code UE : 6410] vers les niveaux topographiques inférieurs, lande à Genêt ailé (Genista sagittalis) et Myrtille (Vaccinium myrtillus) [Code UE : 4030].
Prairie à Alchémille jaune-vert et Fromental élevé : pelouse oligotrophique méso-xérophile du Violion caninae [Code UE : 6230] ou du Mesobromion erecti [Code UE : 6210] vers le haut, pré oligotrophique hygrophile à Jonc aggloméré et Scorsonère humble [Code UE : 6410] vers le bas.

Répartition géographique

Prairie à Centaurée noire et Fromental élevé : décrite initialement de Forêt-Noire, elle a été étudiée dans l’est de la France entre 460 et 700 m d’altitude (haute vallée de la Moselle, Vosges).
Prairie à Alchémille jaune-vert et Fromental élevé : décrite initialement de la Famenne belge, elle a été décrite pour notre pays des collines sous-vosgiennes occidentales (vallées de l’Ognon, de la Lanterne et du Breuchin), entre 250 et 450 m. À la faveur de mésoclimats favorables, des formes proches existent, plus à l’ouest, notamment en Thiérache (Aisne).

Valeur écologique et biologique

Valeur écologique régionale : pas d’espèces protégées et/ou menacées aux plans national et régionaux (Lorraine et Franche-Comté).

États de conservation

États à privilégier :
Toutes les formes connues, à l’exception des formes trop eutrophisées.
Autres états observables :
Formes eutrophisées.

Tendances et menaces

Globalement méconnues, menacées localement par la déprise agricole ou le changement de pratiques.

Potentialités intrinsèques de production

Prairies traditionnellement fauchées (un ou deux passages), le regain pouvant être pâturé en extensif pendant l’été (ovins, bovins).

Axes de recherche

Seuils d’apport de fertilisant.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)