Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étages montagnard à subalpin (1100-2000 m).
Climat montagnard.
Roches mères acides à basiques de type alluvions et moraines glaciaires.
Topographie en fond de vallon et en versant irrigable.
Sols moyennement à assez fortement fumés (prairies mésotrophiques).
Prairies typiquement irriguées, sous-pâturées ou traitées en fauche (parfois précoce avec possibilité de regain d’arrière-saison en climat favorable) ; pâturage tardif possible.
Habitat encore trop peu connu, dont la variabilité est fonction des roches mères locales :
- sur roche mère plutôt siliceuse : prairie de fauche à Trisète jaunâtre et Berce des Pyrénées [Triseto flavescentis-Heracleetum pyrenaici], apparemment sans relevés effectivement publiés ;
- sur roche mère calcaire des Pyrénées centrales : prairie à Campanule étalée et Pensée cornue [Campanulo patulae-Violetum cornutae] assez variable dans le détail, notamment en fonction du gradient hydrique relié à la topographie - avec par exemple des variations plus mésophiles à Astrance majeure (Astrantia major) ou à Scabieuse luisante (Scabiosa lucida), des variations plus hygrophiles à Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis)… - ou du gradient de profondeur du sol ;
- sur roche mère calcaire des Pyrénées orientales : prairie à Astrance majeure et Avoine pubescente [Astrantio majoris-Avenuletum pubescentis] sans variations connues.
Habitat à structure typique de prairie à biomasse élevée, dense, souvent très riche en espèces végétales, surtout des hémicryptophytes et géophytes, peu de thérophytes.
Une stratification nette sépare les plus hautes herbes (graminées élevées, ombellifères, composées…) des herbes plus basses (petites graminées, herbes à tiges rampantes…).
L’optimum de floraison est souvent attachant, avec une bonne représentation des Dicotylédones à floraisons tardi-vernales à estivales souvent vives et attirant les pollinisateurs ; une phénophase pré-vernale est marquée notamment par les Narcisses et les Crocus.
Aucune confusion.
Spontanée :
Plusieurs formes de cet habitat s’inscrivent dans une potentialité forestière de hêtraies montagnardes.
Liée à la gestion :
Habitat dérivant par fertilisation et traitement en fauche ou sous-pâturage de pelouses oligotrophiques acidiphiles à neutrophiles montagnardes, encore incomplètement connues.
Une fertilisation plus intensive le fait dériver des prairies de fauche montagnardes eutrophiques plus ternes, s’enrichissant notamment en grandes Ombellifères : Chérophylle doré (Chaerophyllum aureum), Anthrisque des bois (Anthriscus sylvestris)…, avec régression de bonnes espèces fourragères.
Un pâturage plus intensif le fait dériver vers des prairies à Alchémille jaune-vert (Alchemilla xanthochlora) et Cynosure crételle (Cynosurus cristatus) plus pauvres en espèces et de moindre valeur patrimoniale [Code Corine : 38.1].
La déprise pastorale associée à l’abandon progressif de l’irrigation induit une reprise de la dynamique végétale progressive, ainsi qu’un appauvrissement des sols en éléments nutritifs.
Pelouses oligotrophiques acidiphiles à neutrophiles montagnardes.
Prairies de fauche montagnardes eutrophiques.
Prairies pâturées à Alchémille jaune-vert et Cynosure crételle [Code Corine : 38.1].
Prairie de fauche mésotrophique à Trisète jaunâtre et Berce des Pyrénées : apparemment Pyrénées orientales, entre 1400 et 2000 m.
Prairie à Campanule étalée et Pensée cornue : Pyrénées centrales, surtout bassin de l’One, entre 1000 et 1600 m.
Prairie à Astrance majeure et Avoine pubescente : décrite des Pyrénées orientales catalanes (vallée de Ribes), présence à confirmer dans le massif pyrénéen français.
Valeur régionale en ce qui concerne la flore : pas d’espèces végétales protégées ou/et menacées au plan national. En revanche sans doute grand intérêt entomologique de par la richesse en Dicotylédones pollinisées par les insectes.
États à privilégier :
Privilégier les formes mésotrophiques peu pâturées de l’habitat.
Autres états observables :
Formes eutrophiques.
Habitat de statut actuel très mal connu, restant menacé par la déprise pastorale, le pâturage et la fertilisation pouvant le faire dériver vers un habitat de moindre valeur patrimoniale.
Prairies à grand intérêt économique, du point de vue de l’offre fourragère et de sa valeur pastorale.
Prairies autrefois fauchées et irriguées, avec pâturage des animaux en retour d’estive, et actuellement soumises à un pâturage extensif bovin et ovin.
Fort attrait paysager.
Influence de la fauche et du pâturage sur l’entomofaune.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)