Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Uniquement en bord de mer, sur des substrats sableux, peu mobilisés par le vent : -cordons littoraux plus ou moins anciens ; -dunes fixées de divers types (avant-dunes de bord de mer, dunes plaquées sur les pentes rocheuses et dunes perchées d’origine ancienne) ; -dépressions d’arrière-dune, non inondables mais à sable humide.
Étages thermo-méditerranéen et mésoméditerranéen.
De 2 m environ à 130 m d’altitude.
Expositions assez fréquentes aux embruns et, pour certains peuplements, aux fortes tempêtes.
Pentes très variables : de 0° (platitude de dunes de bord de mer et de dépressions arrière-dunaires) à 30° environ (sur du sable ayant « escaladé » des pentes rocheuses).
Les formations à Genévrier à gros fruits (Juniperus oxycedrus subsp. macrocarpa) présentent une diversité typologique, en rapport avec :
- la profondeur du sable et la plus ou moins grande proximité de la nappe phréatique ;
- le degré d’ensablement (important sur certains sites où des impacts ont déstabilisé les zones dunaires en avant des genévriers ou, au contraire, très réduit au niveau de certaines dépressions très humides) ;
- le degré plus ou moins fort de l’érosion marine, plus ou moins récente, qui a provoqué, et provoque encore, le recul de nombreuses portions du littoral sableux de la Corse ;
- les impacts anciens ou plus ou moins récents d’activités humaines telles que les coupes, les incendies, les prélèvements de sable et le pacage ;
- les différents stades de succession après l’arrêt de ces impacts.
Les fourrés hauts à Genévrier à gros fruits peuvent être rattachés à deux ensembles principaux selon la présence ou non du Genévrier turbiné (Juniperus phoenicea subsp. turbinata):
- fourrés à Pistachier lentisque et Genévrier à gros fruits [Pistacio lentisci-Juniperetum macrocarpae (= Asparago acutifolii-Juniperetum macrocarpae subass. typicum)] ;
- fourrés à Genévrier turbiné et Genévrier à gros fruits [Asparago acutifolii-Juniperetum macrocarpae subass. juniperetosum turbinatae].
D’après la structure (hauteur moyenne et degré de recouvrement) et la localisation dans la zonation de bord de mer, se distinguent plusieurs types de formations à Genévrier à gros fruits sans Genévrier de Phénicie, le même site présentant généralement plusieurs types.
Fourré haut à Genévrier à gros fruits, quasiment monospécifique (occupant une très grande superficie du site de Mucchiatana, côte orientale corse), caractérisé par :
-un monopole de l’occupation de l’espace vertical, depuis la surface du sol jusqu’à 6 m de haut, par le Genévrier à gros fruits, dont la plupart des pieds sont ramifiés juste au-dessus du sol en cinq à sept troncs très contournés (soit plagiotropes, soit obliques, faisant d’abord avec la verticale un angle de 45° puis se redressant) et dont le feuillage de chaque individu, disposé en voûte, occupe en projection horizontale, une surface circulaire moyenne de 18 à 20 m de diamètre ; -une difficulté de pénétration sous les genévriers à gros fruits, ce qui justifie le terme de fourré ; -le très faible recouvrement (moins de 1 %) des autres espèces, qui se sont installées grâce aux impacts (coupes et chemins surtout), ces espèces étant ornithochores dans leur majorité : Smilax rude (Smilax aspera), Garance voyageuse (Rubia peregrina), Asperge à feuilles aiguës (Asparagus acutifolius), Lierre (Hedera helix), Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus), avec une seule anémochore : la Clématite flammette (Clematis flammula).
Manteau à Genévrier à gros fruits, correspondant à un liseré dense (100 % de recouvrement), haut de 1 à 3 m, très difficilement pénétrable, plus ou moins large, situé en arrière de l’ourlet à Crucianelle maritime (Crucianella maritima) [Crucianellion maritimae], sur certaines portions de la côte orientale (cas encore visible en 2000, entre l’embouchure du Tavignano et la passe de l’étang d’Urbino, en quelques points n’ayant pas brûlé, lors du passage d’un incendie en 1993).
Fourré haut des dépressions humides d’arrière-dune (cas de la basse vallée de l’Ostriconi), présentant : -une strate haute discontinue, de 6 m de haut, à Genévrier à gros fruits et Chêne vert (Quercus ilex); -une strate moyenne, de 0,2 à 3 m de haut, dense, à Pistachier lentisque, Smilax rude, Garance voyageuse, Asperge à feuilles aiguës, Bruyère arborescente (Erica arborea), Prêle rameuse (Equisetum ramosissimum); -une strate basse à Lierre, Pariétaire judaïque (Parietaria judaica) et Ombilic de Vénus (Umbilicus rupestris).
Fourré haut à Genévrier à gros fruits et Pistachier lentisque [Pistacio lentisci-Juniperetum macrocarpae], sur la dune plaquée du flanc nord de la vallée de l’Ostriconi et présentant : -une strate haute (de 2 à 6 m), dense (75 à 100 % de recouvrement) à Genévrier à gros fruits et Pistachier lentisque dominants, avec quelques arbousiers (Arbutus unedo) et chênes verts ; -une strate moyenne, de 0,2 à 2 m de haut, claire, à Smilax rude, Fragon piquant (Ruscus aculeatus), Éphédre à deux épis (Ephedra distachya), Immortelle d’Italie (Helichrysum italicum), Ciste de Crête (Cistus creticus);
- une strate herbacée, basse (moins de 0,2 m) et très claire, à Brachypode rameux (Brachypodium retusum).
Îlots de fourré, composés de quelques genévriers à gros fruits (sur la dune plaquée du flanc nord de la vallée de l’Ostriconi), ressemblant au cas précédent, mais peu étendus, avec seulement de deux à cinq individus par îlot.
Grands genévriers à gros fruits, isolés, dressés, à tronc unique (cas rare, observé ça et là, dans de petites dépressions humides assez protégées du vent et de l’ensablement ainsi que dans la partie arrière du peuplement de Mucchiatana).
Grands genévriers à gros fruits, isolés, dressés, chacun à plusieurs troncs, d’abord un peu étalés au niveau du sol dans plusieurs directions, puis se redressant (cas très fréquent sur la côte orientale et dans les dépressions non encore ensablées de la basse vallée de l’Ostriconi).
Grands genévriers à gros fruits, isolés, « rampant » sur le sable, chacun à tronc unique ; le tronc, long de 5 à 10 m, « rampe » dans une direction parallèle au vent dominant et est, en réalité, déchaussé ; le feuillage, d’assez faible volume, est localisé à l’extrémité du tronc (cas bien représenté dans le tiers sud des dunes d’Erbaju-Ortolo).
Genévriers à gros fruits, isolés, ensablés, dont seul le feuillage est visible, l’enracinement étant à plusieurs mètres de profondeur sous la surface actuelle du sable (cas observé sur les dunes de la basse vallée de l’Ostriconi et d’Erbaju-Ortolo).
Les dunes peuplées par les deux espèces de Genévriers devaient présenter, avant la forte érosion marine qui les a affectées, une zonation avec en avant, un fourré dense à Genévrier à gros fruits et en arrière, une forêt basse à Genévrier turbiné. Actuellement, aucune dune de la Corse ne montre cette zonation : il y a une coexistence des deux espèces de Genévrier. C’est sur la dune du fond de l’anse de Roccapina (côte sud-occidentale) que subsiste encore un vestige de cette zonation primitive.
Aucunes : la localisation exclusive des Genévriers à gros fruits sur le sable littoral empêche la confusion avec les junipéraies à Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus subsp. oxycedrus) qui sont sur les substrats rocheux.
Spontanée :
La colonisation pionnière du sable nu qui a été réellement observée s’effectue :
dans quelques rares cas par des germinations qui donnent des plantules à croissance lente et apparemment fragiles, supportant mal les embruns, le mitraillage par le sable et la sécheresse ;
dans la majorité des cas, par la formation de drageons, notamment là où la côte avance temporairement, ce qui permet au Genévrier à gros fruits de coloniser le sable de la zone occupée par les ourlets du Crucianellion maritimae [code UE : 2210].
Une succession primaire théorique peut être déduite de l’observation des habitats en contact sur la dune plaquée du flanc nord de la vallée de l’Ostriconi : sable nu → pelouse à thérophytes des Malcolmietalia ramosissimae → dune à Oyat austral (Ammophila arenaria subsp. australis) [ammophilaie secondaire] → ourlet à Immortelle d’Italie et Éphédra à deux épis [Helichryso italici-Ephedretum distachyae secondaire] → fourré à Genévrier à gros fruits.
Aucune succession secondaire paraissant conduire à un fourré à Genévrier à gros fruits n’a pu être réellement observée sur les sites incendiés. Il semble que le stade cistaie dense à Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius) et Hélianthème à feuilles d’halime (Halimium halimifolium) [Cisto salviifolii-Halimietum halimifolii] bloque l’évolution.
Liée à la gestion :
La gestion a consisté jusqu’à maintenant, en plus d’essais de protection des sites, en plantations de jeunes pieds à l’emplacement des junipéraies à gros fruits anciennement incendiées. Il est trop tôt pour observer les effets de ces plantations.
Habitats situés en avant, face à la mer : -sur le site de Mucchiatana (côte orientale corse), ourlets dunaires à Scabieuse à feuilles de rue (Pycnocomon rutifolium) et Crucianelle maritime (Crucianella maritima) [Pycnocomo rutifolii-Crucianelletum maritimae ; Crucianellion maritimae, code UE : 2210] ; -sur les dunes de l’Ostriconi (côte occidentale corse), ourlets dunaires à Immortelle d’Italie et Éphédra à deux épis [Helichryso italici-Ephedretum distachyae ; Crucianellion maritimae, code UE : 2210].
Habitats situés en arrière, du côté opposé à la mer : -sur le site de Mucchiatana, pelouses pâturées parsemées de Chêne liège (Quercus suber), de Chêne pédonculé (Quercus robur) et de Chêne pubescent (Quercus humilis); -sur le site de l’Ostriconi, en arrière des dunes de la basse vallée, dépressions humides occupées : soit par des pelouses à Statice raide (Limonium virgatum) et à Choin noirâtre (Schoenus nigricans), soit par des aulnaies à Aulne glutineux (Alnus glutinosa); -sur le site de l’Ostriconi, en arrière des dunes plaquées sur la pente rocheuse du flanc nord de la vallée, maquis hauts à chênes verts abondants.
Habitats de substitution variés et le plus souvent inclus au sein des junipéraies à gros fruits : -dunes embryonnaires secondaires à Chiendent jonciforme (Elytrigia juncea) [Echinophoro spinosi-Elymetum farcti ; Sporobolo arenarii-Elymenion farcti, code Corine : 16.2112] et dunes mobiles secondaires à Oyat austral [Echinosporo spinosi-Ammophiletum australis ; Ammophilenion australis, code Corine : 16.2122] ; -cistaies moyennes et assez denses à Ciste à feuilles de sauge et Hélianthème à feuilles d’halime [Cisto salviifolii-Halimietum halimifolii ; Lavanduletalia stoechadis, code UE : 2260] (cas de Mucchiatana, de Tralicettu, d’Erbaju-Ortolo) ; -garrigues basses et claires à Immortelle à petites feuilles (Helichrysum italicum subsp. microphyllum) (cas des dunes d’Erbaju-Ortolo) [Crucianellion maritimae, code UE : 2210] ; -pelouses thérophytiques des Malcolmietalia ramosissimae [code UE : 2230] (plusieurs types) ; -pelouses basses et claires à Plantain à grosse racine (Plantago coronopus subsp. humilis) et Lotier de Conrad (Lotus cytisoides subsp. conradiae) [Plantagino humilis-Lotetum cytisoidis].
Peuplements de Genévrier à gros fruits sans Genévrier turbiné présents sur quinze sites littoraux, occupant une superficie de près de 80 ha et correspondant à 1,8 % du linéaire côtier de la Corse. On les trouve : -sur quelques cordons littoraux dunifiés et des dunes de la côte orientale : sud de l’embouchure du Golo (à Mucchiatana et Marina di Sorbo) ; nord de la passe de l’étang de Diane ; entre les embouchures du Tavignano et du Fium’Orbo (lidos de Casabianda et de Pinia) ; -sur les dunes d’Erbaju (sud de l’embouchure de l’Ortolo), au sud-ouest de la Corse ; -sur les dunes de Balagne (Giuncheto, Botre), de l’Ostriconi et des Agriates (Trave, Saleccia, Loto), au nord-ouest de la Corse.
Peuplements mixtes de Genévrier à gros fruits et de Genévrier turbiné présents sur seize sites littoraux, occupant une superficie de 30 ha et correspondant à 1,5 % du linéaire côtier de la Corse. On les trouve : -sur de très rares cordons et dunes de la côte orientale sableuse (Riva Bella, face à l’étang de Terrenzana ; sud de la passe de l’étang d’Urbino) ; -sur la plupart des dunes et cordons sableux des golfes, baies et criques, qui accidentent la côte rocheuse du sud-est de la Corse, au nord et au sud de Porto-Vecchio (Pinarellu, Villata, Arasu, San Ciprianu, Tramulimacchia, Benedettu, Palombaggia, Tamaricciu, Acciaju, Santa Giulia) ; -sur quelques dunes et cordons du sud-ouest (baie de Furnellu, Mucchiu Biancu, Roccapina, plage d’Argent, Tralicettu).
Genévrier à gros fruits protégé au niveau régional corse. Autre espèce protégée : Thésion humble (Thesium humile), espèce annuelle rare, protégée au niveau régional corse et qui a une de ses localisations préférentielles dans les clairières du peuplement de Genévrier à gros fruits de Mucchiatana.
Grande valeur écologique par :
-la très bonne résistance de son feuillage aux tempêtes de forte intensité d’où, sans impact d’origine anthropique, un dense recouvrement des dunes par ses parties aériennes, ce qui permet, d’une part, une excellente protection du substrat sableux contre l’érosion linéaire (due aux ruissellements) et contre la déflation éolienne, d’autre part, une protection contre l’ensablement des zones dunaires situées plus en arrière ; -son système racinaire très dense et complexe, de type pivotant mais à racines superficielles denses : la partie pivotante lui permettant de se maintenir longtemps lors du recul côtier à la suite de l’érosion marine ; les racines superficielles lui permettant de puiser l’eau loin de son (ses) tronc(s) après la moindre pluie et, par leur densité, de bien fixer le sable ; -son importante production de fruits qui sont consommés en hiver par les merles et les grives, migrateurs ou/et sédentaires.
Résistance au feu nulle d’où une grande difficulté de réimplantation après les incendies, celle-ci étant aléatoire (dépendant de l’endo-ornithochorie) et paraissant être excessivement lente (cas des parties incendiées en février 1990 du site de Mucchiatana et en 1993 du cordon de Casabianda qui ne présentent, à ce jour, aucun individu nouveau naturellement implanté).
Grande valeur biologique par : -la rareté actuelle des beaux peuplements de Genévrier à gros fruits sur tout le pourtour méditerranéen ; -la faible superficie occupée par ses peuplements subsistant sur le littoral de la Corse, ce qui exige une grande attention et une grande responsabilité de la Corse pour les maintenir ; -le grand âge (plus de 300 ans) de beaucoup d’individus aux troncs très tortueux qui sont de véritables « monuments végétaux ».
Espèces de l’annexe II de la directive « Habitats » :
Silène veloutée (Silene velutina), espèce endémique corso-sarde protégée au niveau national, rarissime, inscrite au Livre rouge national (tome I), espèce prioritaire de l’annexe II de la directive « Habitats » (code UE : 1465*) ; présente sous des genévriers à gros fruits âgés et à feuillage clair, au bas des dunes de Tamaricciu (qui portent les deux espèces de Genévrier).
Thapsie de Rouy (Rouya polygama), espèce rare, protégée au niveau national, inscrite au Livre rouge national (tome I), espèce non prioritaire de l’annexe II de la directive « Habitats » (code UE : 1608) ; assez abondante en avant et sous des genévriers à gros fruits occupant une partie des dunes de l’anse de Tramulimacchia et de Benedettu, dunes qui portent les deux espèces de Genévrier, mais où domine le Genévrier à gros fruits.
Linaire de Sardaigne (Linaria flava subsp. sardoa), espèce endémique corso-sarde, rare, protégée au niveau national, inscrite au Livre rouge national, espèce non prioritaire de l’annexe II de la directive « Habitats » (code UE : 1715) ; quelques populations dans la partie arrière des dunes de l’Ostriconi, à proximité des peuplements de Genévrier à gros fruits.
Avant-dunes de bord de mer de la plupart des sites sableux de la Corse qui subissent, soit une forte érosion marine, soit une intense érosion éolienne (déflation), soit les deux types d’érosion :
- érosion côtière par la mer (très vive sur la côte orientale, au nord et au sud de Porto-Vecchio et sur les dunes des Agriates) ;
-déflation éolienne (Ortolo-Erbaju, Botre, Ostriconi).
Dunes plaquées sur les pentes rocheuses (cas du flanc nord de la vallée de l’Ostriconi) et qui sont en assez bon état.
Dunes perchées sur des plates-formes ou des collines rocheuses qui subissent, pour la plupart, de spectaculaires phénomènes de déflation (cas de Mucchiu Biancu et de Guignu).
États à privilégier :
Sont à privilégier : -la protection des rares beaux peuplements subsistants (Mucchiatana, Ostriconi, Erbaju-Ortolo) ; -le maintien des très grands individus plus ou moins isolés les uns des autres, présents çà et là (côte orientale, Roccapina, Erbaju-Ortolo, dunes de Balagne et sites des Agriates). Pour cela, sont absolument nécessaires : -une lutte contre l’érosion côtière de plus en plus inquiétante sur les parties sableuses de la côte de la Corse ; -une surveillance très attentive et une protection préventive et active contre les incendies de tous les sites à Genévriers à gros fruits.
Sur les cordons dunifiés où de grandes surfaces ont brûlé et sur les dunes hautes ayant subi une importante érosion côtière ancienne, des plantations de jeunes pieds sont en cours de réalisation, en particulier à Mucchiatana, sur le cordon de Casabianda, à Palombaggia, à Tamaricciu et à Roccapina.
Autres états observables :
La portion des dunes de la vallée de l’Ostriconi où par suite d’un très fort ensablement, seules sont visibles les voûtes des feuillages des genévriers à gros fruits, possède, à l’échelle de la Corse, une haute valeur pédagogique pour illustrer la vitesse de la dynamique éolienne des dunes de la région.
Sans impacts, en particulier en l’absence d’incendie et de coupe, les formations à Genévrier à gros fruits présentent une dynamique leur permettant : -de s’étaler sur le sable et, par leur ombre dense, de monopoliser l’espace (cas très net à Mucchiatana) ; -de coloniser le sable tout autour des pieds en place, par des germinations mais surtout par des drageons (cas bien visibles sur le cordon de Casabianda et dans les dunes de l’Ostriconi). Principaux impacts passés qui ont fortement abîmé et réduit les peuplements de Genévrier à gros fruits : -coupes à blanc des grands individus, ce qui a totalement éradiqué le Genévrier à gros fruits sur plusieurs kilomètres des cordons dunaires de la côte orientale corse ; -petites coupes mutilantes pour des pratiques de camping sauvage, ce qui a amoindri la vigueur des individus, comme cela est encore visible sur le site de Mucchiatana ; -prélèvements de sable (sur les dunes de la basse vallée de l’Ostriconi), ce qui, en arrière, a provoqué un ensablement de nombreux individus et ce qui a mis à nu les racines d’une grande quantité de pieds et les a amoindris ; -incendies sur tous les sites (d’où des conventions passées entre le Conservatoire des espaces littoraux et des éleveurs pour occuper l’espace, assurer des surveillances et entretenir les terrains en arrière des dunes) ; -érosion côtière sur la plupart des sites (difficile à contenir actuellement).
L’habitat en lui-même ne présente aucun intérêt économique particulier, mais a un rôle secondaire primordial dans la fixation des dunes côtières.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)