Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Limites supérieures des pleines mers de vives-eaux, pente faible à nulle ; bordures supérieures des lagunes ouvertes à la mer.
Substrat sableux, plus ou moins enrichi en débris coquilliers. Apports hivernaux et printaniers de laisses de mer formant d’épais matelas constitués essentiellement de débris végétaux (essentiellement des restes de Posidonies, Posidonia oceanica) mélangés aux particules sableuses, riches en matière organique azotée.
Variabilités liées à la granulométrie du substrat :
- variabilité liée à des substrats sableux : Cakilier (Cakile maritima subsp. aegyptiaca), Soude épineuse (Salsola kali), Renouée maritime (Polygonum maritimum) ; association à Soude et Cakilier (Salsola kali-Cakiletum aegyptiacae) ;
- variabilité liée à des substrats graveleux plus ou moins coquilliers : Arroche hastée (Atriplex prostrata), Arroche de Tornaben (Atriplex tornabeni) ; association à Arroche hastée et Arroche de Tornaben (Atriplicetum hastato-tornabeni) ;
- variabilité liée aux accumulations organiques sur substrats limoneux : association à Puccinellie festucoïde (Puccinellia festuciformis) et Arroche du littoral (Atriplex littoralis) (Puccinellio festuciformis-Atriplicetum littoralis) ;
- variabilité liée aux vases saumâtres halo-eutrophes en voie d’assèchement : Soude (Salsola soda) ; association à Soude (Salsoletum sodae) ;
- variabilité liée à la présence de débris coquilliers mêlés de matière organique, en milieu plus halophile : association à Soude brillante (Suaeda maritima subsp. splendens) et Kochie hérissée (Bassia hirsuta) (Suaedo splendentis- Bassietum hirsutae).
Végétation herbacée basse, ouverte, très largement dominée par les espèces annuelles à bisannuelles, présentant une seule strate, et dont le recouvrement est le plus souvent faible.
Parmi les espèces dominantes, il faut citer le Cakilier (Cakile maritima subsp. aegyptiaca), ainsi que les Arroches (Atriplex spp.).
Cet habitat présente un développement linéaire et discontinu ; il forme la première ceinture de végétation terrestre des massifs dunaires.
Aucune confusion possible avec d’autres habitats.
Spontanée :
Il s’agit d’un habitat temporaire, observable du printemps à l’automne.
En situation de stabilité sédimentaire du trait de côte, il ne présente pas de dynamique particulière. Dans les conditions d’accumulation sédimentaire, la végétation des laisses de mer peut être colonisée par la sporobolaie ou l’agropyraie à Chiendent des sables (Elymus farctus) de la dune embryonnaire.
La dynamique d’altération peut favoriser la prolifération de la Lampourde d’Italie.
Liée à la gestion :
Depuis une trentaine d’années, le nettoyage systématique des plages, pendant la saison estivale ou même pendant toute l’année, contribue pour une très large part à la spectaculaire raréfaction, voire la disparition de cet habitat.
La surfréquentation estivale des plages génère un piétinement défavorable au maintien de cet habitat.
Contacts supérieurs : ceintures vivaces de la sporobolaie ou de l’agropyraie à Chiendent des sables de la dune mobile embryonnaire (UE : 2110) ou de la dune mobile à Oyat (Ammophila australis) (UE : 2120).
Cet habitat est fréquent mais toujours peu abondant sur l’ensemble des côtes sableuses méditerranéennes.
Espèces protégées au niveau national ou inscrites au Livre rouge de la flore menacée de France : Euphorbe péplis (Euphorbia peplis), Arroche de Tornaben (Atriplex tornabeni), Kochie hirsute (Kochia hirsuta), cette dernière étant en forte régression.
États à privilégier :
L’optimum de ce type d’habitat linéaire, se présentant sous forme d’une ceinture continue de végétation en haut de grève, est directement lié à la présence et au maintien des laisses de mer.
Autres états observables :
Sur les sites surfréquentés, on observe la présence de phases dégradées fragmentaires très appauvries.
Habitat toujours présent sur de faibles surfaces et ne présentant aucune extension spatiale possible.
Vulnérabilité sur sable vis-à-vis du piétinement du haut de plage lié à la surfréquentation estivale, ainsi qu’à l’artificialisation et à la modification de la dynamique sédimentaire des littoraux par des enrochements ou des épis.
Le nettoyage mécanique systématique des plages, pendant la saison estivale ou même tout au long de l’année, contribue pour une très large part à la raréfaction, voire à la disparition de cet habitat.
Compléments d’inventaires afin d’améliorer nos connaissances sur la synchorologie de l’habitat.
Évaluation de l’impact de la fréquentation et mise en place de suivis à long terme.
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)