1170-10 - La roche supralittorale (Méditerranée)

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Attention

Les unités marines des Cahiers d'Habitats ne sont plus utilisées suite à la publication de l'interprétation française des HIC marins (de Bettignies et al., 2021). L’interprétation française de l'unité HIC est disponible ici, ainsi que les correspondances avec la typologie nationale d'habitats benthiques (NatHab-Med).

Caractéristiques stationnelles

L'étage supralittoral est situé au-dessus du niveau de la mer. Il est humecté par les embruns et par les vagues lors des tempêtes. L'extension verticale de cette zone varie en fonction de l'hygrométrie, donc de l'hydrodynamisme local, de l'ensoleillement et de la pente de la côte. En mode calme ou abrité, elle ne dépasse pas quelques dizaines de centimètres (10 à 50 cm). Au contraire, en mode agité ou battu, sur des parois verticales, elle peut s'étendre sur plusieurs mètres (5 à 6 m). L'habitat recouvre l'ensemble de l'étage lorsque le substrat est rocheux. Celui-ci est le plus souvent de couleur noirâtre du fait de la présence de lichens.

Variabilité

L'habitat présente une très forte variabilité des conditions ambiantes selon deux modalités :
- la topographie : forme de la côte, orientation par rapport aux vagues et aux vents ;
- la saison, qui conditionne l'ensoleillement et la dessiccation du milieu.
L'activité et la représentation des espèces fait donc l'objet d'importantes variations.

Espèces "indicatrices"

Les espèces dominantes sont :
- les cyanobactéries (= cyanophycées) épilithes et endolithes Entophysalis deusta, Mastigocoleus testarum, Calothrix crustacea ;
- les lichens Verrucaria symbalana, V. maura donnent la couleur noire au substrat ;
- le gastéropode Melaraphe (Littorina) neritoides ;
- les crustacés Chthamalus depressus et Ligia italica.

Confusions possibles

Lorsque la zone est très réduite altitudinalement, la frontière avec la biocénose de la roche médiolittorale supérieure (fiche : 1170-11) s'avère parfois difficile à distinguer.

Correspondances

Typologie ZNIEFF-Mer (1994) : I.4.2
Typologie EUNIS (1999) : B3.1
Nomenclature phytosociologique : alliance : Entophysalidion deustae Ercegovic 1932 ; association : Entophysalidetum deustae Berner 1931.

Dynamique

Cet habitat est macroscopiquement très stable. Le substrat évolue très lentement sous l'action des végétaux endolithes qui provoquent une érosion de la roche elle-même. Sur les côtes calcaires, cette dernière présente un relief lapiazé.
En été, l'habitat, dépendant directement de l'humectation a tendance à se réduire sous l'action d'un fort ensoleillement et d'un long dessèchement.

Habitats associés ou en contact

Dans sa partie haute, l'habitat fait suite au domaine terrestre.
Dans sa partie basse, il est immédiatement en contact avec la roche médiolittorale supérieure (fiche : 1170-11), avec laquelle on peut parfois le confondre.

Répartition géographique

Cet habitat est présent sur toutes les côtes rocheuses naturelles ou sur les substrats solides artificiels de Méditerranée.

Valeur écologique et biologique

Le seul intérêt de cet habitat réside dans sa structure particulière, utilisée comme marqueur biologique des variations du niveau de la mer.

Tendances et menaces

La plus grande menace provient de la pollution des eaux de surface.
Les embruns chargés d'hydrocarbures, de produits tensioactifs ou de nutriments ont une action sur le peuplement. L'hyperfréquentation du liseré côtier, avec, pour corollaire, le piétinement et surtout l'abandon de détritus, représente aussi une menace potentielle sérieuse.

Potentialités intrinsèques de production

Aucune production économique propre, mais cet habitat participe à la valeur touristique de certains sites.

Modes de gestion recommandés

Gestion du littoral et respect des règlements concernant les constructions ; cette zone représente en effet le point d'ancrage de toutes les constructions et aménagements littoraux.
Recherche d'une bonne qualité des eaux.

Axes de recherche

Le phénomène de destruction de la roche par les endolithes devrait être mieux étudié ; en fonction des facteurs ambiants et surtout de la pollution des eaux de surface.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

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