IDF0019 - Les sites du Lutétien dans l’enceinte du parc de Grignon (Thiverval-Grignon)
Code GILGES :
A : Paléobiologiques, Macro faune, Micro faune, Flore, Traces, Problèmatiques Biochimiques, Stromatolites
Coupe géologique :
Non
Phénomène géologique :
Fossilisation
Description géologique :
Six points d’intérêt géologique dont la célèbre Falunière situés dans l’enceinte du site de Grignon permettent de dresser une coupe quasi-complète du Lutétien (48-40 millions d’années) à l’ouest de Versailles. Ils sont complémentaires et permettent de retracer l’évolution du paysage marin depuis le sommet du Campanien inférieur jusqu’à la partie supérieure du Lutétien (75 Ma-40 Ma). De bas en haut, on retrouve :
1) Craie à silex du Campanien (75 Ma)
Aujourd’hui, les témoins géologiques de ce niveau stratigraphique sont dispersés dans les cultures sous-jacentes au bois de la côte aux Buis.
2) Argile plastique du Sparnacien (55 Ma)
Cette formation est caractéristique du Sparnacien du Bassin parisien. Elle est visible à la lisière du bois de la côte aux Buis.
3) Sables calcaires du Lutétien inférieur (47 Ma)
Ce sont des sables très fossilifères à Eupsammia trochiformis. Cette formation est appelée « Calcaire grossier inférieur ». Elle est le témoin des premières phases de l’avancée de la mer survenue dans la région, à cette époque (transgression). Les récentes expéditions sur le versant Nord (la côte aux Buis) ont permis de distinguer ces niveaux grâce aux nombreux terriers d’animaux. De plus, cette formation a été historiquement observée dans les galeries, malheureusement l’état actuel de dangerosité des galeries empêche de mettre à jour ces observations anciennes. .
4) Calcaire bioclastique du Lutétien moyen (43 Ma)
La formation du calcaire bioclastique est particulièrement bien représentée dans la Falunière et dans les galeries souterraines. Elle fait la renommée internationale du Parc de Grignon. A la suite de travaux (2006-2007), une nouvelle coupe a été publiée (Merle et Courville, 2008). Elle permet de distinguer une bonne partie du Lutétien moyen et présente plusieurs niveaux :
Niveaux 1 et 2 : Sables calcaires glauconieux du début du Lutétien moyen (paraséquence A6). La base du niveau 2 présente une riche bioaccumulation de coquilles, où se récolte le Campanile giganteum, un des plus gros gastéropodes de tous les temps. (paraséquence A7)
Niveau 3 : Calcaire à milioles et Orbitolites (base la séquence A8). Il livre aussi une riche faune de mollusques, dont les plus représentatifs sont Fimbria lamellosa, Chama calcarata, Clavilithes rugosus, Seraphs sopitus et Athleta citharoedus.
Niveau 4 : Calcaire compact (sommet de A8), induré au sommet, qui comprend des débris de végétaux, de coraux et de nombreux restes du bivalve Avicularium lithocardium.
Niveau 5 : Calcaire tendre légèrement argileux à faune de Mollusque éparse
Niveau 6 : La coupe se termine enfin par un banc calcaire dur, à moules internes de Saxolucina saxorum, Ampullina parisiensis et Batillaria echidnoides.
Ces niveaux constituent la formation du « Calcaire grossier moyen ».
L’ensemble de la coupe montre le passage de faciès marins francs à des faciès indiquant une dessalure (lagune). Ce passage s’effectue au sommet du niveau 3, avec l’apparition du bivalve Avicularium lithocardium. Les niveaux sus-jacents (4 et 6) contiennent une faune appauvrie, indiquant l’accentuation de cette dessalure.
Le sommet du Calcaire grossier moyen (Calcaire à Orbitolites, niveaux 3 à 6) s’observe également au Manège, au bord de l’avenue de la Maugère et du Chemin forestier. La base du Calcaire grossier moyen, très rare dans la région, s’observe à la côte aux Buis. C’est un niveau historique contenant une riche faune (Abrard 1925).
5) Bancs vert et Marnes et Caillasses du Lutétien supérieur (40 Ma)
Ces formations sont constituées d’une alternance de calcaire fins durs et de marnes blanchâtres et jaunâtres. On peut reconnaître des coquilles laguno-marines comme Serratocerithium denticulatum et Ampullina parisiensis caractéristiques du Banc Vert surmonté de niveaux à Potamides lapidum caractéristiques des Marnes et caillasses. Ces formations affleurent en bordure de l’avenue de la Maugère et du Chemin forestier ou dans les chablis.
/nCoupe géologique
1) Guernet C., Huyghe D., Lartaud F., Merle D., Emmanuel L., Gély J.-P., Michel F. et Pilet O. (2012) - Les Ostracodes de la Falunière de Grignon (Lutétien du Bassin de Paris): Implications stratigraphiques. Geodiversitas, 34 (4): 909-959, coupe p 913
2) Merle D. et Courville P. (2008) - Les sites remarquables, in Merle D. (éd.), Stratotype Lutétien. Biotope, Mèze; MNHN, Paris; BRGM, Orléans: 64 75 (Patrimoine géologique; 1), coupe p 64
Âge du phénomène Le plus récent :
Lutétien (41.2 millions d'années)
Le plus ancien :
Lutétien (47.8 millions d'années)
Âge des terrains Le plus récent :
Lutétien (41.2 millions d'années)
Le plus ancien :
Campanien (83.6 (+ ou millions d'années)
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