Les étangs de Bairon sont situés dans les Ardennes entre Livergny et le Chesne. La ZNIEFF constitue un ensemble composé de deux réservoirs crées, pour le plus ancien par les moines du Mont-Dieu, et pour le plus récent au 19ème siècle (1830) pour alimenter le canal des Ardennes. Leurs eaux eutrophes, riches en substances minérales, occupent le fond d'un large vallon des Crêtes préardennaises. Ce biotope est caractérisé par une dynamique de type fluvial avec un niveau d'eau variable (très bas en fin d'été et en automne) selon les besoins du canal. Ces conditions particulières favorisent une végétation caractéristique et originale : formations aquatiques, gazons temporaires des zones émergées à chanvre d'eau, prairies inondées des berges, etc. Par ailleurs existent en queue d'étang une vaste roselière, des groupements à grandes laîches et quelques boisements alluviaux (saulaies et aulnaies-frênaies). De nombreuses espèces végétales rares se rencontrent, dont trois bénéficiant d'une protection, régionale pour la germandrée des marais (espèce subméditerranéenne en régression en Champagne-Ardenne) et nationale pour le fluteau à feuilles de graminée et la pulicaire annuelle (quasi disparue dans la région) inscrite sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, en compagnie d'une dizaine d'autres espèces également présentes sur le site, en particulier au niveaux des groupements aquatiques ou amphibies : l'élatine fausse-alsine (rarissime), l'utriculaire vulgaire, la berle à larges feuilles, le potamot des Alpes, l'aristoloche, le faux-riz, la limoselle, le faux nénuphar, la renoncule aquatique et l'orme lisse.
La faune est riche et diversifiée : des insectes, batraciens oiseaux et mammifères, dont certains sont rares ou en régression dans la région, fréquentent le site de manière plus ou moins assidue. Ainsi, sur les 40 espèces de libellules inventoriées, 12 sont inscrites sur la liste rouge régionale : agrion gracieux et agrion mignon, aeschne isocèle, grande aeschne et aeschne printanière, gomphe vulgaire, libellule fauve, orthetrum brun, sympetrum jaune d'or, cordulie métallique, cordulie à taches jaunes et une grande espèce spectaculaire la cordulie à deux taches. Un papillon rare et protégé fréquente le site, le cuivré des marais, inscrit à l'annexe II de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats, sur le livre rouge de la faune menacée en France (dans la catégorie vulnérable ou en danger d'extinction selon les stations) et sur la liste rouge des Rhopalocères de Champagne-Ardenne.
Les batraciens sont également bien représentés avec le triton crêté, inscrit à l'annexe II de la Convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats, dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge régionale des amphibiens, le crapaud commun, la grenouille rousse, la grenouille agile...
La faune avienne est particulièrement abondante avec 151 espèces recensées dont 11 font partie de la liste rouge des oiseaux de Champagne-Ardenne. La roselière et les fourrés humides dissimulent la nidification de très nombreuses espèces, parmi lesquelles le blongios nain (nicheur très rare, en très forte régression et menacé de disparition, inscrit à l'annexe I de la directive Oiseaux et à l'annexe II de la convention de Berne, dans le livre rouge de la faune menacée en France dans la catégorie "espèces en danger" et sur la liste rouge régionale), le phragmite des joncs (nicheur peu commun en diminution), la rousserole turdoïde (nicheur rare), la bouscarde de Cetti (nicheur très rare et en diminution), le cincle plongeur, le râle d'eau, etc.
De nombreux rapaces fréquentent le site pour leur alimentation (buse variable, épervier d'Europe, épervier des palombes, faucon émerillonfaucon crécerelle, bondrée apivore, chouette chevêche, chouette hulotte, etc.) et leur reproduction (faucon hobereau (nicheur très rare), busard des roseaux (nicheur rare en régression), milan noir et milan royal, busard cendré et busard des roseaux, tous inscrits sur la liste rouge régionale).
Avec l'automne arrivent des milliers de canards dont une partie hivernera : nombreux canards colverts, fuligules milouins et morillons, quelques rares garrots à oeil d'or, plus rarement des macreuses brunes ou des harles bièvres, etc. Au printemps ce sont les canards pilets et souchets qui font une halte, souvent accompagnés par les canards chipeaux et siffleurs, moins nombreux cependant. De nombreux couples de grèbes huppés ou de foulques macroules se reproduisent sur les étangs.
Certains mammifères se rencontrent dans la ZNIEFF et parmi eux le chat sauvage, la martre, le putois, le blaireau ainsi que de nombreuses chauves-souris : petit rhinolophe, grand rhinolophe, vespertilion de Natterer, grand murin, noctule, oreillard commun, ceux-ci étant inscrits sur les listes rouges europénnes, française et régionale.
La ZNIEFF a été présentée dans le cadre de la directive Habitats Le site, dont une partie est en réserve de chasse, est dans un bon état de conservation, du moins pour l'ancien étang, le plus riche faunistiquement et floristiquement ; l'étang le plus récent a un intérêt plus limité dû à la surfréquentation touristique.
La ZNIEFF englobe les étangs et leurs pourtours.