ZNIEFF 220013417
CÔTES DE L'AILETTE DE MONAMPTEUIL À CHAMOUILLE

(n° régional : 02LAN123)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

L’Ailette entaille le plateau lutétien et marque la limite sud des "Collines du Laonnois". En rive droite de la rivière, les versants sont exposés au sud.

La séquence géologique est la suivante :

- limons sur le plateau, peu représentés, car occupés surtout par des cultures ;

- calcaires grossiers lutétiens (et notamment calcaires à nummulites) sur le rebord du plateau, parfois mis à nu sur les corniches ;

- sables cuisiens sur les versants, plus ou moins colluvionnés par des éléments provenant du Lutétien ;

- colluvions et alluvions modernes en fond de vallon.

Des pelouses particulièrement thermophiles, du Mesobromion, occupent les éperons les mieux exposés. Elles sont entourées par des fourrés arbustifs (Prunetalia spinosae) parfois thermophiles (Berberidion). Le reste des versants est couvert par des boisements jeunes, souvent en taillis denses et impénétrables, résultant de la recolonisation des pelouses.

Les versants étaient sans doute tous utilisés, autrefois, comme parcours à moutons.

INTERET DES MILIEUX

- Pelouses xéromontagnardes ou submontagnardes, très riches en espèces floristiques remarquables et dont les unités syntaxonomiques sont probablement endémiques du Laonnois et, donc, d’une très grande originalité, tant au plan régional qu'au plan national ;

- pelouses-ourlets du Coronillo-Brachypodietum, niveaux d’évolution des groupements précédents, encore attractives pour des espèces intéressantes de la faune et de la flore ;

- fourrés thermophiles nécessaires à certaines espèces faunistiques remarquables ;

- cavités (anciennes carrières souterraines de pierre) importantes pour l’hivernage des chauves-souris.

INTERET DES ESPECES

Sur les pelouses et les ourlets thermophiles :

- l’Aster amelle (Aster amellus*), espèce en danger au niveau national ;

- la Gymnadénie odorante (Gymnadenia odoratissima*), très rare en Picardie ;

- la Germandrée des montagnes (Teucrium montanum*), bien représentée dans le Tertiaire parisien mais rare plus au nord ;

- l’Inule à feuilles de saule (Inula salicina*), qui supporte un certain envahissement par le Brachypode ;

- le Petit Pigamon (Thalictrum minus*), en danger en Picardie, du fait de la régression drastique des surfaces de pelouses et des ourlets thermophiles ;

- l’Ophrys litigieux (Ophrys sphegodes ssp araneola*), une orchidée très rare en Picardie ;

- la Coronelle lisse (Coronella austriaca), une couleuvre discrète des lisières thermophiles ;

- la Cigale des montagnes (Cicadetta montana), élément méridional en limite nord de répartition en France ;

- le Criquet des pins (Chorthippus vagans), caractéristique des zones écorchées et thermophiles.

Les sous-bois abritent également le Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys), plante parasite très rare en Picardie.

On note enfin la présence du Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), du Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et du Grand Murin (Myotis myotis), trois espèces de chauves-souris menacées en Europe et inscrites à l’annexe II de la directive "Habitats".

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

- Disparition des pratiques pastorales et abandon de l’entretien des pelouses ;

- densification du couvert végétal, par évolution naturelle, conduisant à la disparition des pelouses rases ;

- action régressive des lapins, maintenant des écorchures favorables à la flore pelousaire la plus exigeante ;

- abandon de la culture des champs de pied de côte, élément favorable, à court terme, à la flore et à la faune ;

- abandon des petits vergers, qui hébergeaient souvent une avifaune intéressante ;

- plantations de résineux sur des pelouses, éliminant la flore caractéristique et rare de ces milieux.

N.B. : les espèces végétales dont le nom est suivi d'un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le site intègre les coteaux de la rive droite de l'Ailette entre Monampteuil et Chamouille. Le site est limité à l'amont et à l'aval par des cultures. Le vallon du ruisseau du Moulin, d'un intérêt moindre, est exclu, ce qui partage le site en deux unités.