ZNIEFF 220013819
FORÊT DOMANIALE DE L'HÔPITAL

(n° régional : 60NOY102)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La Forêt de l'Hôpital est située en bordure septentrionale du Noyonnais, à cheval sur la limite avec le département de la Somme.

Ces terres, relativement froides et sableuses, sont favorables à la production sylvicole. Elles sont développées sur des affleurements tertiaires résiduels comprenant :

- les sables de Cuise (Cuisien), sur la plus grande surface des versants ;

- les argiles sparnaciennes, dans les fonds de vallons.

Les boisements dominants sont essentiellement des chênaies-charmaies, du Lonicero-Carpinenion .

Des clairières et des sous-bois clairs, sur les buttes de sables où se développent des chênaies plus acidophiles (Quercion robori-petraeae), sont parfois envahis par les Fougères aigles (Pteridium aquilinum) et parsemés de quelques touffes de molinies (Molinia caerulea).

Dans les peuplements plus denses, développés sur des sols un peu plus riches, se trouvent notamment des tapis d'Aspérule odorante (Galium odoratum) et de Jacinthe (Hyacinthoides non-scripta). Les éclaircies génèrent souvent des envahissements de ronces.

Les traitements sylvicoles sont essentiellement orientés vers les futaies, notamment issues de reconversions des taillis sous futaie. Des petites plantations de peupliers ont été effectuées par endroits.

Les fonds humides à proximité des sources (nappe cuisienne reposant sur le plancher sparnacien) abritent quelques aulnaies-frênaies à grandes herbes (Alno-Padion), avec des petites cariçaies (Caricion acutiformis-ripariae). Ces fonds ont souvent été drainés. Des petites mares, ou flaques boisées (du Carici remotae-Fraxinetum), y sont dispersées.

INTERET DES MILIEUX

Les clairières et les coupes, les lisières et les mares accueillent des espèces végétales assez rares en Picardie, typiques des sols plus ou moins frais et sableux.

La surface boisée, relativement importante, est favorable à la présence de plusieurs espèces de rapaces.

Les mares et ornières de chemins autorisent la reproduction de populations de batraciens, dont plusieurs espèces sont remarquables, et la présence d'hélophytes intéressantes.

INTERET DES ESPECES

Flore

Les fonds humides hébergent le Lychnide fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi) et la Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), notamment au bord de mares.

La Laîche des lièvres (Carex ovalis), la Salicaire pourpier (Lythrum portula) et la Digitale pourpre (Digitalis purpurea) sont également présentes.

Faune

Ces bois abritent la Bondrée apivore (Pernis apivorus), rapace insectivore inscrit en annexe I de la directive "oiseaux" de l'Union Européenne.

Les ornières inondées et les mares favorisent la reproduction de la Grenouille agile (Rana dalmatina), située ici non loin de sa limite nord d'aire de répartition, et de nombreuses autres espèces de batraciens et de reptiles : Grenouille rousse (Rana temporaria), Crapaud commun (Bufo bufo), Triton palmé (Triturus helveticus), Salamandre tachetée (Salamandra salamandra) et Couleuvre à collier (Natrix natrix).

Plusieurs espèces de papillons aujourd'hui très rares et menacées, ont été observées dans le massif et en lisière, dans les années 1960 et 1970, et restent à rechercher.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La plupart des lisières ont perdu une bonne part de leur intérêt tant paysager que biologique et cynégétique, à la suite du retournement des pâtures et de la réduction du linéaire de haies.

L'actuelle sylviculture, privilégiant plutôt les espèces locales et une diversité structurale, est favorable au maintien d'une certaine variété végétale et animale.

Les peuplements animaux arboricoles gagneraient à être encouragés par un accroissement de l'âge moyen de quelques îlots de futaies de chênes (180 à 200 ans par exemple) et/ou par le maintien d'arbres morts ou sénescents, de-ci de-là, notamment pour les espèces d'oiseaux, de chauves-souris et d'insectes cavernicoles.

Le maintien des mares et des trous d'eau est tout à fait essentiel pour les populations de batraciens ; un réseau de petites mares supplémentaires, particulièrement en bordure de clairières, permettrait le renforcement et le développement de la flore et de la faune aquatiques.

Commentaires sur la délimitation

Les contours du site intègrent les milieux forestiers les plus intéressants pour les habitats, la flore et la faune. Dans la mesure du possible, les cultures sont évitées, hormis un liseré périphérique faisant office de zone-tampon.