La zone est située dans une ancienne carrière d'extraction de phosphates située au sein de "Bois de Milly Fief". Exploitée dès la fin du XIXème siècle jusqu’en 1973. Après épuisement progressif des gisements, il ne reste aujourd'hui de l'exploitation du phosphate de chaux, que des carrières à ciel ouvert et d'anciens souterrains issus des premières exploitations par galeries.
La végétation présente au niveau des carrières, sur les zones de replats et en bas de pente, s’apparente à des friches vivaces mésoxérophiles mésothermophiles du Dauco carotae - Melilotion albi.
Les groupements thérophytiques sont paucispécifiques et relictuels. Au niveau des éboulis, des végétations des Thlaspietea rotundifolii s’expriment. Une espèce remarquable en région a été observée au sein de ces milieux. Il s’agit de l’assez rare et quasi menacé Galéopsis à feuilles étroites (Galeopsis angustifolia).
Les rochers calcaires et les éboulis ombragés et frais favorisent la présence de cortèges bryophytiques riches en espèces remarquables pour la région, comprenant, entre autres, les très rares Lophozie du Duché de Bade (Mesoptychia badensis) et Pixie grêle (Gyroweisia tenuis) ainsi que les assez rares Séligérie commune (Seligeria calcarea), Lophozie en toupie (Mesoptychia turbinata) et Pixie du calcaire (Gymnostomum calcareum).
Dans certains secteurs, aux abords des cheminements se trouvent des végétations d’ourlets thermophiles calcicoles du Trifolion medii. Au sein de ces ourlets, des espèces remarquables comme la peu commune Gesse des bois (Lathyrus sylvestris) subsistent.
Quelques bosquets de recolonisation se sont développés sur les abords et au sein des carrières, suite à l’arrêt de l’exploitation de celles-ci. Au sein de ces boisements, à atmosphère relativement humide, des bryophytes d’intérêt ont élu domicile. C’est le cas des rares Houppe maritime (Plenogemma phyllantha) et Métzgérie bleuissante (Metzgeria violacea).
A l'échelle du site, cette mosaïque de milieux pelousaires et de zones arborées confère un certain intérêt à la ZNIEFF qui accueille un cortège de diverses espèces faunistiques remarquables comme la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), espèce en danger, le vulnérable Bruant jaune (Emberiza citrinella) et les quasi menacés Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) et Pouillot fitis (Phylloscopus trochilus).
Sur la partie ouest de la ZNIEFF, le long de la route nationale 25, quelques prairies laissées en libre évolution des Agrostietea stoloniferae sont le lieu de vie de la vulnérable Linotte mélodieuse (Linaria cannabina). Dans ces prairies, quelques arbres assez anciens abritent de belles populations bryo-lichéniques. C’est au sein de ces habitats qu’a été observé l’assez rare Leucodon queue d’écureuil (Leucodon sciuroides).
Plusieurs mares temporaires sont présentes et abritent des amphibiens comme la Grenouille rousse (Rana temporaria).
La cavité souterraine principale est relativement étendue. On y pénètre par une seule ouverture fermée par une grille installée par le Conservatoire d’Espaces Naturels pour assurer la tranquillité du site. Cette cavité possède deux niveaux topographiques et, au deuxième niveau, se trouve une dizaine de salles. Une autre cavité, beaucoup plus petite que la précédente, est située à proximité de l'entrée principale.
Il s'agit d'un site d'hivernage important pour les chiroptères sur ce secteur de la Somme, avec à la fois de beaux effectifs, oscillant entre 20 et 40 individus selon les hivers, et une belle diversité composée de 6 espèces : le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii), le Murin de Natterer (Myotis nattereri), les vulnérables Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) et Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) et le Grand murin (Myotis myotis), espèce en danger.
Le site correspond à une carrière de craie phosphatée qui comprend une cavité à chauves-souris d'intérêt pour le département de la Somme ainsi que quelques milieux pelousaires originaux sur craies phosphatées. Le site exclut les plateaux cultivés et la ville de Beauval qui ne présentent pas d'intérêt écologique.
En 2023, quelques prairies laissées en libre évolution, bordées de haies et ponctuées d’arbres de diamètres relativement importants ont été incluses au périmètre de la ZNIEFF car elles abritaient des cortèges bryo lichéniques intéressants (présence notamment de l’assez rare Leucodon queue d’écureuil) et la vulnérable Linotte mélodieuse (Linaria cannabina).
Les cultures ont été exclues du périmètre. La limite du site suit les lisières forestières car aucune espèce messicole remarquable n’a été observée à la limite entre les cultures et la forêt.
Au nord-est, un bâtiment dédié à la valorisation de déchets inertes issus de l’industrie du bâtiment n’a pas été intégré au périmètre.