Ce grand secteur ouvert s'étend au nord-ouest immédiat de la ville de Dun-sur-Auron.
Il s'agit d'un des plus beaux ensembles de pelouses calcicoles de la région, par son étendue, la qualité des habitats et le nombre d'espèces d'intérêt patrimonial. Une petite zone humide du fond de vallon est retenue dans ce contour. Elle présente des végétations de prairies humides en cours de fermeture et herbiers aquatiques oligotrophes des eaux calcaires en bon état de conservation.
Le paysage "caussenard" des pelouses de la Périsse témoigne des caractéristiques géologiques (essentiellement calcaires, marnes et argiles ferrugineuses de l'Eocène-Oligocène) et pédologiques du Berry et constitue un très important témoin de son histoire, des premières occupations néolithiques à l'exploitation du minerai de fer (jusqu'au début du XXème siècle) en passant par la mise en valeur des "chaumes" par l'élevage du mouton.
Plus d'une centaine d'espèces végétales patrimoniales ont été observées sur la zone, et les trois quart de ces données sont modernes. Deux espèces sont protégées au niveau national : l'Euphraise de Jaubert (Odontites jaubertiana) et la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), ainsi qu'une quinzaine au niveau régional. Une quarantaine d'espèces est signalée comme menacée dans la liste rouge régionale (statut vulnérable à extrêmenent menacée).
S'y remarque la présence d'une espèce végétale non protégée mais en voie de disparition dans le Bassin parisien : la Lunetière lisse (Biscutella laevigata). Il s'agit, pour le Berry et la région Centre, de l'unique station avec une population de moins de dix pieds, qui est à rechercher. En outre, on note la présence de l'Armoise blanche (Artemisia alba), persistant sur le site grâce aux conditions, mais provenant du déplacement d'un pied des chaumes du Verniller.
Ce secteur est connu depuis le XIXe pour ses particularités botaniques (Boreau A., 1848, 1857 ; Duchassoy H., 1885-1886a ; Le Grand A., 1894, 1900), et pour son paysage et sa géologie (Fremont A., 1862 ; Grossouvre M., 1886). Plusieurs campagnes de prospection des années 1963 à 1967 ciblées sur la flore, les bryophytes et lichens, ont permis de mettre en lumière les groupements végétaux de ce secteur et autres zones de pelouses du Berry (Braque et Loiseau, 1994).
Du point de vue faunistique, de nombreuses espèces d'intérêt patrimonial sont également présentes. Sont déjà connues, pour les papillons, la Bacchante (Lopinga achine) et l'Azuré des coronilles (Plebejus argyrognomon). Des compléments sont réalisés dans le cadre de l'inventaire permanent.
Propriété de la même famille depuis plus de deux siècles, ce site fait l'objet d'une gestion conservatoire par le Conservatoire du patrimoine naturel de la région Centre (label "Paysage de reconquête", Life pelouses sèches relictuelles).
La proximité du marais de Contres renforce l'intérêt de la zone par la présence d'un complexe de milieux secs et humides de grande qualité et occupant une grande surface d'un seul tenant. Les pelouses de la Périsse et ce marais situé au sud sont d'ailleurs rassemblés dans une large ZNIEFF de type II.
Un premier inventaire mycologique a été réalisé en 2023 mettant en avant une soixantaine d'espèces. Parmi celles-ci, seulement quatre ressortent comme patrimoniales malgré de fortes potentialités. Nous pouvons citer Entoloma pseudoturci, au pied blanc fin contrastant avec un chapeau brunâtre couvert de méchules ou encore Clitocybe collina, aux allures de Chanterelle grise mais avec de vraies lames, tous deux liés aux pelouses calcicoles xériques et rarement observées.
Le contour est calé sur les limites des pelouses et fruticées calcicoles d'après les orthophotoplans. Les boisements calcicoles sont également inclus. Un secteur de pelouses situé au nord (entre les lieux-dits "Taissiau" et "la Fontaine des Charmes") est intégré en raison de sa proximité et de la similarité en termes d’habitats et de fonctionnement.
Une pelouse pâturée par des chevaux au nord ouest du contour a été rajoutée à la proposition suite à des prospections en 2009 ainsi qu'une partie du talus routier le long de la route D34 et la route D106 pour leur richesse floristique exceptionnel. Plusieurs friches, anciennement cultivées mais se dotant progressivement du cortège floristique des pelouses sèches sur calcaire, ont été intégrées en 2014 par souci de cohérence écologique. De plus un intérêt entomofaune est a minima identifié sur ces parcelles. Enfin, ont été ajoutées à ce contour, une pelouse tertiaire et prairie grasse à Préalix (justifié notamment par Medicago rigidula, Bupleurum baldense, Bombycilaena erecta et d'autres plantes déterminantes) ainsi qu'une pelouse tertiaire et riches à messicoles à la Distillerie, le long de la route D28 (notamment les deux derniers taxons, Ononis striata et divers lépidoptères) à la suite d'un CSRPN en 2019.