Ce site se situe au cœur du bassin minier, dans un secteur particulièrement urbanisé et traversé de nombreux axes routiers. Cependant, il est doté d’une grande diversité de biotopes due en partie aux activités humaines. En effet, le site est caractérisé par un paysage en partie artificiel, d’origine minière, et aux terrains plus ou moins instables. Les éléments les plus marquants du paysage sont le terril 115 (terril de Libercourt), le terril de Carvin et l’étang d’affaissement minier. Le terril 115, jouant le rôle de réservoir, alimente une source qui peu à peu a rempli cette cuvette d’affaissement. Il est également à l’origine de plusieurs suintements observables à la base des pentes. Les terrils et l’étang sont entourés par le Bois de l’Epinoy qui a subi de nombreuses dégradations avant son classement en forêt de protection en 1984. Il est ainsi possible d’observer un ensemble de végétations préforestières et forestières acidiclines à neutroclines présentant de nombreux gradients de trophie et d’hygrophilie (Salicion cinereae, Alnenion glutinoso - incanae, Endymio non-scriptae - Carpinetum betuli…), des végétations amphibies et aquatiques des bords de mares et d’étangs (herbiers aquatiques : Potamion pectinati, Zannichellietum palustris palustris, roselières : Oenantho aquaticae - Rorippetum amphibiae, Solano dulcamarae - Phragmitetum australis…) et des végétations spécifiques des terrils telles que les pelouses rases (Hieracio pilosellae - Poetum compressae), les friches diverses (Resedo luteae - Rumicetum scutati) et les bétulaies de recolonisation. La flore caractéristique de tous ces habitats est par conséquent assez diversifiée, avec des espèces rares et protégées pour certaines : Vulpin fauve (Alopecurus aequalis), Hottonie des marais (Hottonia palustris), Pétrorhagie prolifère (Petrorhagia prolifera), Pâturin des marais (Poa palustris), Patience à écussons (Rumex scutatus), Herniaire glabre (Herniaria glabra)… Au total, on note la présence de près d’une vingtaine de taxons et 9 syntaxons déterminants de ZNIEFF. La préservation et la gestion écologique d’un tel site sont donc largement justifiées, surtout dans un tel contexte d’urbanisation. Neuf espèces déterminantes de faune ont été observées dans cette ZNIEFF, constituée d’une mosaïque d’habitats variés. Parmi les Amphibiens présents sur le site, l’Alyte accoucheur et le Crapaud calamite, inscrits à l’Annexe IV de la Directive Habitats, sont tous deux identifiés comme étant peu communs dans la région (GODIN, 2003). L’Alyte accoucheur présente un caractère terrestre prononcé et se reproduit principalement dans les plans d’eau d’assez faible profondeur (mares, fonds de carrières, pannes dunaires) (GODIN, 2003). Le Crapaud calamite est surtout observé dans des habitats secondaires d’origine anthropique comme les terrils et mares temporaires, les carrières inondées et les zones d’extraction de granulats. Son habitat primaire est constitué d’un substrat meuble, d’une végétation clairsemée et de petits plans d’eau, souvent temporaires (GODIN, 2003). Le site abrite également deux espèces déterminantes d’Odonates : la Grande aeschne (Aeshna grandis) et le Leste brun (Sympecma fusca), tous deux peu communs en région (GODIN et al. [coord.], 2003). La Grande aeschne, inscrite à la Liste rouge nationale (DOMMANGET, 1987), se reproduit principalement au niveau des eaux stagnantes (étangs mares ou fossés), les immatures pouvant néanmoins se rencontrer assez loin de ces milieux (GODIN et al. [coord.], 2003). Le site accueille une des rares stations connues du Grillon d’Italie (Oecanthus pellucens) en région, où l’espèce est très rare en région (FERNANDEZ et al., 2004). La présence du Grillon d’Italie est à relativiser compte tenu de la dynamique d’extension supposée de l’espèce. Cette espèce affectionne les pelouses sèches présentant une végétation arbustive développée (COUVREUR & GODEAU, 2000). La Pipistrelle de Nathusius, inscrite à l’Annexe IV de la Directive Habitats, est identifiée comme étant quasi-menacée à l’échelle nationale (UICN France et al., 2009) ; elle est peu commune en région (FOURNIER [coord.], 2000). Cette pipistrelle fréquente des milieux boisés associés à des plans d’eau (ARTHUR & LEMAIRE, 2009).
Le périmètre de la ZNIEFF englobe le bois de l’Epinoy et son étang, le terril de Libercourt et le terril de Carvin. Il a été agrandi au marais de Carvin, également appelé « le Tour d’Horloge », inscrit dans le même contexte historique et écologique, afin d’y intégrer une zone humide intéressante avec des végétations caractéristiques telles que des roselières basses amphibies de l’Oenanthion aquaticae, ainsi que des herbiers aquatiques du Potamion pectinati et du Ranunculion aquatilis.
L’extension 2, située à l’ouest du périmètre de première génération, est justifiée par l’observation de trois espèces d’Amphibiens, dont le Crapaud calamite, et d’une espèce d’Odonates, la Grande aeschne.