Région : NORD-PAS-DE-CALAIS
Type de zone : 1
Rédacteur de la fiche : F. DUHAMEL (AEREA, CBNBL et GDEAM-62), D. FACON et A. EVERARD (GDEAM-62), N. DELATRE (CEN HdF) & V. RAEVEL (DREAL HdF)
Altitude (m) :
minimale : 3
maximale : 9
Centroïde calculé : 50.36086° - 1.75514°
Le Marais de Nempont-Saint-Firmin n’a pas subi de dégradations majeures liées à de nouveaux aménagements lourds ou à l’implantation de résidences légères de loisirs depuis la création de la ZNIEFF. Il a sans doute bénéficié de la volonté des acteurs locaux de maintenir ses principaux usages traditionnels : pâturage et entretien de platières à bécassines ont ainsi contribué à pérenniser les végétations herbacées hygrophiles (prairies humides à longuement inondables, bas-marais, cariçaies et roselières). Ainsi, en contrecarrant l’extension naturelle des ligneux (Saule cendré et Aulne glutineux en particulier) ou les boisements volontaires qui auraient complètement modifié la physionomie du marais et fait progressivement disparaitre la flore, les végétations et les habitats naturels héliophiles qui recèlent de nombreuses espèces et communautés végétales d'intérêt patrimonial, menacées ou en régression significative en région Hauts-de-France, voire à l'échelle nationale, ces activités sont très bénéfiques, même si leurs modalités pourraient toujours être améliorées.
Cependant, d'autres activités ont eu des incidences significatives sur la qualité de cette ZNIEFF. Ainsi, dans la partie nord du marais communal pâturé ou géré pour la chasse, et sur toute la marge septentrionale du marais privé, le lessivage des terres arables du versant nord de la vallée a largement contribué à l’envasement d'une grande partie de la ZNIEFF entre les années 1995 et 2005 (violents orages confirmés par un des usagers du site rencontré lors des prospections de terrain et inondations exceptionnelles des années 2001-2002). Cet envasement a complètement modifié la physionomie et la composition floristique de certaines végétations (observations lors de prospections en 1997), suite à l'extension de certaines espèces eutrophiles (Patience des eaux, Grande glycérie et Baldingère) ; ces trois espèces avaient pris une telle importance (recouvrement supérieur à 50%) que même plus de 25 ans après, ces plantes de roselières restent très abondantes et persistent toujours, bien que moins dynamiques et avec de plus faibles recouvrements, dans les végétations turficoles toujours présentes et aussi dans une partie des prairies de bas niveau pâturées, alors qu'elles n'en sont pas caractéristiques du tout.
Enfin, la baisse de la nappe phréatique liée à un drainage excessif reste la préoccupation majeure vis-à-vis de la conservation des qualités écologiques de ce site majeur pour de nombreuses espèces et communautés végétales menacées. Améliorer la gestion des niveaux d’eau par certains usagers pourrait avoir des effets localisés mais la résolution des problèmes au niveau de l’ensemble du marais dépend d’une réflexion concertée à l’échelle du bassin versant (limitation de l'érosion et des ruissellements en particulier) et de toutes les communes concernées par le grand canal de dessèchement qui traverse le site de part en part.
Géomorphologie : 23 - Rivière, fleuve 24 - Lit majeur 25 - Lit mineur 29 - Source, résurgence 30 - Mare, mardelle 31 - Etang 54 - Vallée |
Activités humaines : Au niveau des prairies humides, le maintien d’un pâturage extensif sans fertilisation complémentaire ni drainage supplémentaire, est souhaitable. Cet enrichissement des prairies est en effet superflu avec les inondations régulières par l'Authie et les chenaux ou fossés intérieurs recueillant déjà des eaux enrichies en nitrates et en phosphates, suite au lessivage des cultures en amont. Les activités cynégétiques montrent des impacts variés en fonction du mode de chasse. Au sud du canal de dessèchement (marais communal), le maintien de végétations plus basses au niveau des zones de platières favorise des espèces et des communautés végétales de très grande valeur patrimoniale. Cependant, il serait souhaitable d’avoir recours à la fauche exportatrice de la végétation plutôt qu’au brûlis ou au gyrobroyage (avec abandon des résidus sur place) de ces platières, ceci afin de restaurer des sols plus pauvres. Les espèces les plus menacées ont en effet des exigences écologiques importantes vis-à-vis des niveaux d'eaux et de la trophie, ce qui signifie que seuls des substrats oligo-mésotrophes permettront leur maintien, et pourraient aussi assurer l'extension spatiale de leurs populations et l'augmentation de leurs effectifs. En ce qui concerne les mares de chasse et leurs abords (marais privé principalement), les mêmes préconisations s’appliquent aux layons qui sillonnent les roselières turficoles mésotrophiles également menacées, pour les mêmes raisons que précédemment. L’exportation des rémanents de ligneux hors du site devrait aussi être systématique pour limiter l’eutrophisation des aulnaies et saulaies longuement inondables au nord-est du marais, dans le cas où ces boisements seraient ponctuellement exploités, ce qui ne semble pas être le cas . Toujours côté privé, l’introduction d’espèces non indigènes, qui peuvent s'avérer envahissantes (bambous notamment), a été observée localement, de même que des travaux de rehaussement de chemins par apport de matériaux exogènes qui ont induit la dégradation des végétations du layon inondable et des berges de l'étang central. Pourtant, cet étang de chasse se distingue par une gestion plutôt extensive sur le plan écologique et paysager : tracé sinueux et profil du plan d’eau, conservation des bosquets de saules, des roselières et des magnocariçaies sur l'îlot central inaccessible, mégaphorbiaies turficoles sur les berges et aux alentours, qualité de l’eau (herbiers de Characées noté en 2010, herbiers aquatiques immergés et flottants observés en 2023). La rudéralisation et l'eutrophisation des végétations sont également manifestes le long de certains grand chenaux d'évacuation des eaux, en lien avec leur entretien (dépôts de boues sur certaines berges). 03 - Elevage 04 - Pêche 05 - Chasse |
Statut de propriété : 01 - Propriété privée (personne physique) 30 - Domaine communal 60 - Domaine de l'État 63 - Domaine public fluvial |
Mesure de protection : Cette ZNIEFF est concernée par la ZSC FR3100492 "Prairies et marais tourbeux de la basse vallée de l'Authie". A cet égard, il serait souhaitable que le Comité de suivi de ce site Natura 2000 se réunisse plus régulièrement pour mieux sensibiliser les élus, les usagers ou les intervenants techniques concernés par la gestion de la ZNIEFF du marais de Nempont-Saint-Firmin. En effet, des travaux (renforcement et rehaussement d'un chemin-digue avec apport de terres végétales), semble-t-il autorisés selon la personne rencontrée sur la partie privée de la ZNIEFF, ont été réalisés en 2023 sans précautions particulières, et avec des incidences non négligeables sur certains habitats naturels déterminants de ZNIEFF et des espèces végétales d'intérêt patrimonial. 62 - Zone Spéciale de Conservation (Directive Habitat) |
Patrimoniaux : | Fonctionnels : | Complémentaires : |
30 - Orthoptères 53 - Habitats 2 - Ecologique 12 - Faunistique 14 - Amphibiens 16 - Oiseaux 29 - Odonates 31 - Lépidoptères 32 - Coléoptères 42 - Floristique 45 - Ptéridophytes 46 - Phanérogames |
66 - Auto-épuration des eaux 75 - Fonction d'habitat pour les populations animales ou végétales 62 - Fonctions de régulation hydraulique 63 - Expansion naturelle des crues 64 - Ralentissement du ruissellement 65 - Soutien naturel d'étiage 76 - Corridor écologique, zone de passages, zone d'échanges 77 - Etapes migratoires, zones de stationnement, dortoirs 78 - Zone particulière d'alimentation 79 - Zone particulière liée à la reproduction |
83 - Paysager |