Ce site se localise dans la dépression alluviale du Flot de Wingles, au nord de la ville de Lens. Ancienne friche industrielle réaménagée en espace de loisirs, celui-ci est traversé par la RD 165 E et une voie ferrée.
Cette ancienne vaste zone marécageuse a été profondément marquée par l’histoire humaine. La tourbe y fut extraite jusqu’en 1850 puis trente ans plus tard, l’exploitation de la houille induisit la création des terrils qui comblèrent partiellement les marécages. Ainsi, cette ZNIEFF est en grande partie artificialisée : dépôts de schistes houillers sur une bonne partie du marais, création de nombreuses mares et étangs et plantation massive de ligneux. Rares sont les secteurs partiellement épargnés par ces actions.
Malgré tout, il en résulte une grande diversité d’habitats soit relictuels des marais initiaux, soit secondaires et liés à ces aménagements, avec passage de séquences de végétations aquatiques à hygrophiles herbacées à boisées très diverses aux pelouses xéro-thermophiles du terril.
Situé dans un secteur fortement urbanisé, au sein d’espaces agricoles intensifs, ce site n’en demeure pas moins un véritable réservoir de biodiversité abritant de nombreuses espèces et communautés végétales d’intérêt patrimonial.
Parmi les 18 végétations déterminantes de ZNIEFF présentes sur le site, certaines d’entre elles sont des reliques des riches végétations oligo-mésotrophiles des marais encore très étendus au siècle dernier, et méritent donc d’être conservées et restaurées. Signalons plus particulièrement le bas-marais relevant de l’Hydrocotylo vulgaris - Juncetum subnodulosi.
Les plans d’eau abritent également de nombreuses végétations dignes d’intérêt telles que, par exemple, le Nymphaeo albae - Nupharetum luteae, le Scirpetum lacustris, le Caricetum elatae ou encore le Solano dulcamarae - Phragmitetum australis.
Ce site héberge également un nombre important d’espèces végétales déterminantes de ZNIEFF, 17 au total dont 3 protégées au niveau régional et 2 qui seraient à rechercher (observées en 1989, lors du 1er inventaire). Les plus remarquables sont notamment les Utriculaires du groupe vulgaris et le Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticillatum) qui sont des espèces aquatiques devenues très rares dans la région en raison de la dégradation générale de la qualité de l’eau.
Oenanthe silaifolia, encore observé en 2000, est un des derniers témoins de prairies hygrophiles d’intérêt majeur qui occupait jadis une partie de cet espace.
Cinq espèces déterminantes de faune ont été identifiées dans ce complexe forestier et marécageux.
L’Alyte accoucheur présente un caractère terrestre prononcé et se reproduit principalement dans les plans d’eau d’assez faible profondeur (mares, fonds de carrières, pannes dunaires) (GODIN, 2003). L’espèce est inscrite à l’Annexe IV de la Directive Habitats, elle est assez commune dans le Nord – Pas-de-Calais (GODIN, 2003).
Deux espèces déterminantes d’Odonates, assez rares dans la région, sont présentes sur le site (GODIN et al., 2003). L’Aeschne affine (Aeshna affinis) a une préférence pour les habitats temporaires, principalement les pannes dunaires et les mares en clairières forestières. L’espèce a des mœurs migratoires bien développés (GODIN et al., 2003). L’Aeschne isocèle (Aeshna isoceles) est en position d’isolat et très localisée dans la région. Elle fréquente les grands étangs entourés de ceintures d’hélophytes (GODIN et al., 2003).
Le site abritait jusqu’à la fin des années 80, un nombre conséquent d’oiseaux nicheurs déterminant ZNIEFF. On peut citer, le Blongios nain, la Rousserolle turdoïde, la Locustelle luscinoïde, le Busard des roseaux…
Le périmètre de 1ère génération inclut les terrils 69 et 70a à 70e.
L’extension proposée en 2014, d’une surface d’environ 5 hectares, permet de tenir compte d’une partie du cavalier traversant la ZNIEFF. Cette zone, d’une surface limitée, est relativement riche en espèces déterminantes de ZNIEFF (notamment l’Œillet prolifère (Petrorhagia prolifera), la Gesse tubéreuse (Lathyrus tuberosus), la Potentille argentée (Potentilla argentea), ...). Les pelouses sur schistes y sont bien établies, notamment la Pelouse à Épervière piloselle et Pâturin comprimé (Hieracio pilosellae - Poetum compressae).