Bien que le relief de la forêt domaniale de St Amand-Raismes-Wallers soit celui d’une plaine alluviale n’atteignant pas 30 m d’altitude, la géomorphologie fine des terrains s’exprime ici de façon tout à fait caractéristique par une mosaïque de végétations forestières et préforestières adaptées aux moindres variations du milieu (nature du sol, proximité de la nappe phréatique...) : - buttes sableuses (ex. Mont des Bruyères) avec chênaies-hêtraies acidiphiles, landes subatlantiques à continentales fragmentaires, mésophiles à mésohygrophiles, à Callune commune (Calluna vulgaris) et Lycopode en massue (Lycopodium clavatum) ou Genêt d'Angleterre (Genista anglica)), ourlets oligotrophes à Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia)... ; - cuvettes inondables avec bétulaies à sphaignes ponctuées de mares à Jonc bulbeux (Juncus bulbosus) ou, sur sol moins oligotrophe, aulnaies marécageuses à Laîche allongée (Carex elongata) ; - anciennes sablières (ex. : Bassy, Lièvre) dont le fond plus ou moins humide (variable selon les sites) héberge parmi les derniers éléments régionaux des végétations pionnières acidiphiles à Lycopode inondé (Lycopodiella inundata – unique localité régionale de cette espèce protégée en France) et Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), ainsi que des landes hygrophiles à Bruyère quaternée (Erica tetralix) ; - layons humides à Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), Jonc rude (Juncus squarrosus)… ; - nombreuses mares intraforestières à Hottonie des marais (Hottonia palustris), Laîche allongée (Carex elongata)… ; - étangs d’affaissement minier (mare à Goriaux, étang des Prussiens…) à végétations aquatiques et palustres diversifiées [présence d’herbiers à Utriculaire citrine (Utricularia australis) par exemple]… Quelques terrils contribuent à accroître la diversité végétale de cette ZNIEFF (différents types de pelouses, friches et boisements pionniers). Près d’une centaine d’espèces et plus d’une vingtaine de communautés végétales déterminantes de ZNIEFF ont été relevée depuis 1990. Une quarantaine d’espèces végétales sont protégées (dont 2 sur la totalité du territoire français métropolitain). La diversité des habitats, faisant du Massif de Saint Amand Raismes Wallers, un des complexes forestiers et humides majeurs de la région lui confère un intérêt tout particulier pour la faune. 41 espèces déterminantes ont été recensées dans la ZNIEFF dont 4 espèces d’Amphibiens, 1 espèce de Reptiles, 9 espèces de rhopalocères, 10 espèces d’Odonates, 1 espèce d’Orthoptères, 1 espèce de Mollusque, 13 espèces d’Oiseaux et 2 espèces de Chiroptères. Inscrit en annexe II de la Directive habitat faune flore, le Triton crêté est néanmoins assez commun dans la région ce qui confère aux populations du Nord-pas-de-Calais une importance particulière en terme de conservation. Les friches minières, les fonds de carrières inondées, les zones d’extraction de granulat constituent l’habitat secondaire du Crapaud calamite dans la région dont l’habitat primaire est constitué par les dunes. Il se reproduit dans les friches minières de la ZNIEFF. La Grenouille de Lessona est menacée et risque de disparaître ; le Klepton Pelophylax kl. esculentus se substituant à l’espèce parente. Elle est citée ici sous réserve puisque seules des analyses génétiques permettent de déterminer l’espèce avec certitude. Les espèces de Rhopalocères et d’Odonates listées ne sont pas nécessairement régulières sur le site mais sont néanmoins présentes dans la liste puisqu’observées au moins une fois pendant la période indiquée. Parmi les espèces de papillons rhopalocères, notons toutefois celles dont l’autochtonie est avérée : Carterocephalus palaemon, très rare au niveau régional, est présente sur quelques secteurs (éléments de l’unique population régionale) et le cortège des Nymphalidae forestiers (Apatura ilia, Apatura iris, Argynnis paphia et Ladoga camilla). Apatura iris et Apatura ilia constituent ici, une de leurs rares populations régionales en dehors de l’Avesnois. Cette ZNIEFF est donc un enjeu pour la conservation de ces espèces de rhopalocères dans la perspective de la trame verte régionale. Les nombreuses mares et étangs forestiers et les cours d’eau associés offrent des milieux très favorables aux populations d’odonates comme Sympetrum flaveolum, Brachytron pratense et Somatochlora metallica en particulier. Toutes ces espèces ne présentent pas de populations régulières mais les milieux de développement offrent à ces espèces des habitats de substitution pouvant jouer un rôle non négligeable dans leur conservation. Assez rare dans la région, le Lézard des murailles est essentiellement circonscrit au bassin minier. Son habitat principal est constitué par les friches minières, les voies ferrées désaffectées et les carrières. 5 espèces d’oiseaux en annexe I de la Directive Oiseaux nichent dont le Pic mar et le Pic noir nicheurs certains dans le massif et citées comme localisées dans la liste rouge régionale. La Pie-grièche –grise et la Pie-grièche écorcheur ont à l’heure actuelle disparu mais étaient présentes en période de nidification pendant l’intervalle de temps de 1990 à 2007. Le massif de St Amand est pour l’Engoulevent d’Europe espèce assez rare dans la région, le bastion régional à l'intérieur de la région. L’Alouette lulu est en danger au niveau régional. De 1985 à 1995, les dunes picardes accueillaient l’essentiel des couples nicheurs de la région (TOMBAL, 1996). La population du site de la Forêt de Saint Amand constitue également un des bastions régionaux à l’intérieur des terres. Les extensions de cette ZNIEFF sont constituées par les secteurs ayant accueilli les derniers couples de Pie grièche grise et qui restent attractifs malgré tout pour cette espèce. L’ensemble des Blockhaus de la Forêt de Saint Amand constituent un site d’hivernage d’une cinquantaine d’individus pour les Chiroptères dont Le Murin à oreilles échancrées Annexe II de la Directive Habitats Faune Flore, peu commun au niveau régional et vulnérable au niveau national ainsi que l’Oreillard roux, peu commun et vulnérable au niveau régional et en annexe IV de la Directive Habitat Faune Flore. La loche d’étang est potentiellement présente sur le site. Il est à préciser que cette espèce est peu détectée à travers la méthodologie de pêche au moyen de l’électricité, notamment en raison de sa capacité d’enfouissement dans le sédiment. Une méthodologie de capture à l’aide de nasses a pu être développée par la fédération de pêche du Nord. Sur le territoire Scarpe Escaut, seule la Mare à Goriaux a pu être prospectée, sans succès au niveau de l’observation. Néanmoins, les milieux aquatiques du territoire, de par leur spécificité (faible pente, courant benthique, présence de sédiment organique et présence de végétation), sont très favorables à cette espèce en matière d’habitat.
Ce site est essentiellement constitué par la forêt domaniale de St-Amand-Raismes-Wallers, en incluant quelques terrils et petits secteurs herbagers périphériques.
Le nouveau périmètre correspond à la fusion de ZNIEFF de 1ère génération (007-1 à 007-10), le périmètre des ZNIEFF 007-2 à 007-10 étant préalablement inclus dans celui de la ZNIEFF 007-1. Quelques extensions ont été réalisée en marge du massif domanial pour intégrer les zones en ZPS et deux zones (notamment bocagères) comportant plusieurs espèces végétales et animales déterminantes ont été ajoutées. Une zone urbanisée de la commune de Saint-Amand-les-Eaux a été soustraite du périmètre de 1ère génération.