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Cette ZNIEFF est constituée des terrils 74, 74a et d’un bassin de décantation (74b) qui sont limités, au Sud, par l’A21 et les cités minières de Loos-en-Gohelle. Au Nord, le groupe de terrils s’ouvre sur un espace agricole.
Ces deux terrils coniques reliés par un plateau sont les plus remarquables de tout le bassin minier. Ils sont monumentaux, de par leur forme et leur volume, et particulièrement représentatifs de la « chaîne des terrils ». Ils possèdent le titre honorifique de "plus hauts terrils d’Europe", s’élevant à 187 m d’altitude. À ce titre, leur intérêt paysager est incontestable et ils servent de repère spatial à une bonne partie de la région (visible du Mont Cassel et du terril de Raismes). À leur pied s’est installé un "Ecopôle Base 11/19", à la mémoire de l’activité minière passée ; le chevalement et d’anciens bâtiments d’époque ont été conservés et réhabilités.
Ces terrils sont constitués de schistes noirs à granulométrie fine à grossière. Ils ont fait l’objet, à leur base, d’importants travaux de requalification par l’EPF. De vastes plantations de ligneux succèdent à d’importants semis de prairies fleuries. Certaines des espèces semées se sont naturalisées sur le site, dénaturant la flore et les végétations spontanées typiques des terrils. On notera néanmoins la présence de végétations d’éboulis sur les pentes, ainsi que la maintien de petites fragments de pelouses acidiclines et de friches au niveau du plateau. Cet ensemble forme un complexe d'habitats relativement diversifié qui présente un intérêt majeur pour la conservation de ce patrimoine naturel minier.
Cette ZNIEFF accueille de nombreuses espèces déterminantes de faune, principalement des insectes en raison de sa mosaïque d’habitats. Issu de l'extraction minière, ce site accueille une grande diversité de milieux, des zones humides aux zones sèches, chaudes et pentues typiques de ces terrils, et des strates herbacées jusqu'aux strates arborescentes.Parmi ces insectes déterminants, citons le Petit Mars changeant (Apatura ilia), la Grande Tortue (Nymphalis polychloros), la Thécla de l’Orme (Satyrium w-album), l’Argus vert (Callophrys rubi) et le Petit Nacré (Issoria lathonia) qui occupent différentes strates de végétation (arborescente à herbacée) et différents habitats. La Leucorrhine à gros thorax (Leucorrhinia pectoralis) ainsi que le Leste sauvage (Lestes barbarus) profiterons, quant à eux, de la mare temporaire.
Les zones d’extraction de granulats constituent l’habitat secondaire du Crapaud calamite dans le Nord-Pas de Calais, son habitat primaire étant constitué par des zones de végétation rase et clairsemée. Le Lézard des murailles est essentiellement circonscrit au bassin minier dans le Nord - Pas de Calais. Son habitat principal y est constitué par les friches minières, les voies ferrées désaffectées et les carrières, où il trouve les milieux chauds et secs qu’il apprécie.
Parmi les espèces déterminantes d'oiseaux, on peut noter la présence de tois espèces nicheuses « possibles » sur le site : la Perdrix grise, espèce inféodée aux milieux agricoles par excellence, mais qui trouve dans la végétation pionnière des terrils des espaces enherbés qui lui conviennent également. On recense également le Pouillot fitis et la Fauvette grisette, s’installant dans les zones buissonnantes et où les arbustes commencent à se développer.
Le périmètre de cette ZNIEFF intègre l’ensemble des terrils jumeaux 11-19. Malgré divers travaux d’aménagements, ce site abrite encore une diversité floristique et phytocénotique typique des terrils et de nombreuses espèces ou communautés végétales déterminantes de ZNIEFF.
La partie nord-est du site étant constamment remaniée car occupée par une entreprise d'exploitation de minerais "Schistes Calibrés Artois", elle a été retirée de la ZNIEFF en 2021.
Pour plus de cohérence, une petite extension à l'est du périmètre est proposée en 2021, elle concerne une bande boisée se développant sur des schistes. Il s'agit ici d'intégrer ce boisement qui prolonge celui déjà intégré en ZNIEFF.
