ZNIEFF 410009539
TOURBIERE DE LA MORTE-FEMME A GERARDMER

"La zone tourbeuse est installée dans une ancienne vallée glaciaire. Le glacier, venant de Faignes Fories, est celui qui a formé à la fois le lac de Longemer, celui de Gérardmer et est descendu jusqu’au Tholy. Tout cela durant la période Würm (dernière période glaciaire). La zone est comprise entre deux zones de moraines, celle du Costet Beillard et celle du Tholy. De plus, elle repose au sein d’un ancien lac, le lac de Beillard, qui existait au paléolithique. "

"La tourbière du Beillard a fait l’objet d’un suivi scientifique et de travaux de génie écologique (Gestion conservatoire par l'ONF): Sur la tourbière de la Morte Femme, dès 1988 la végétation ligneuse concurrente du pin à crochets et susceptible de favoriser l’assèchement de la tourbière a été abattue (épicéa et bouleau). De plus des pins sylvestres ont été éliminés pour limiter les croisements interspécifiques et l’introgression du pin sylvestre dans la population de pins à crochets. En 1989 les canaux de drainage évacuant l’eau de la partie basse de la tourbière sont colmatés à la pelle mécanique, deux étangs artificiels dont un d’un demi hectare sont créés. En 1991 six placeaux de 4 m² à 16 m² de suivis de la végétation ont été installés suite aux travaux hydrauliques (dans la tourbière, dans le peuplement de pins à crochets, en limite du front de taille, à proximité du marais, dans une zone riche en rossolis, dans une dépression sous la ligne électrique). En 1992 des gouilles favorables à l’entomofaune aquatique ou aquacole ont été creusées, sur les conseils de Gilles Jacquemin de l’Université de Nancy-Metz, les relevés odonatologiques qui suivront montreront une richesse remarquable. La tourbière du Beillard a fait l’objet d’une exploitation intensive de la tourbe de 1941 à 1948 par la Compagnie Continentale du Gaz sur la parcelle 258, et d’implantation d’usine sur la 256 avec également un drainage en bordure à la clé. Le 12 mai 1948 l’approvisionnement en charbon des usines à gaz de la région est rétabli, il n’y a donc plus lieu d’exploiter la tourbe du Rondfaing. Jusqu’en 1953 la remise en état des lieux s’effectue, qui consistait théoriquement, en « la plantation d’épicéas de 3 ans à raison de 4500 plants/ha ». La tourbière de la Morte Femme, propriété de la commune de Gérardmer jusqu’au 16 juin 1969 était exploitée par les habitants avec autorisation délivrée par la mairie. Dans les années 1970, concerné par l’implantation d’un site industriel, le site n’a dû son salut qu’à un échange de terrain entre la commune de Gérardmer et l’ONF en 1981 et à l’intervention du professeur Marcel Jacamon de l’ENGREF. La tourbière porte des stigmates bien visibles de l’exploitation tels que front de taille et fosses. Par ailleurs de grandes quantités de tourbe ont été extraites sur une épaisseur pouvant dépasser 1,5 m, ce qui a contribué à l’assèchement au même titre que le drainage. Les impacts récents de l’homme consistent en rejets d’eau polluée en provenance des usines de blanchiment situées en amont de la tourbière. Enfin, un axe routier principal concerne le site : il s’agit de la Départementale 417 qui borde la tourbière de la Morte Femme et relie Gérardmer à le Tholy."

"Propriété de l’Etat Propriété communale Propriété privée La majeure partie de la zone appartient à l’Etat puisqu’elle est en forêt domaniale et même en réserve biologique. Des parties plus limitées appartiennent à des propriétaires privées ou à la commune de Gérardmer. "

"Site inscrit au titre de la Directive Oiseaux (ZPS) Site inscrit au titre de la Directive Habitats (ZSC) « Forêt domaniale de Gérardmer Ouest (La Morte Femme, les Feignes de Noir Rupt) » (FR4100194) Site inscrit en Réserve Biologique Dirigée « Tourbière de la Morte-Femme » (FR2300066) Site inscrit comme Espace Naturel Sensible « Tourbière du Bas-Beillard » (88*T43) Zone avec une biodiversité et des habitats très remarquables puisqu’ils sont protégés avec Natura 2000 et un classement comme réserve biologique. "