ZNIEFF 430002221
LAC DE BONLIEU, LA COTE DU LAC ET SOUS LA BAUME

(n° regional: 41000003)

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COMMENTAIRE GENERAL

Situés sur le Plateau de Champagnole, dans la « région des lacs », le lac de Bonlieu et ses proches environs représentent un site d’un grand intérêt scientifique, paysager et patrimonial. Le lac lui-même s’étend au pied de versants abrupts constitués de calcaires du Jurassique et du Crétacé recouverts en grande partie d’éboulis parfois mal stabilisés. Le plan d’eau occupe une dépression quasi circulaire dont le fond est tapissé de matériaux imperméables d’origine glaciaire, arrachés au substrat environnant lors des dernières glaciations (Würm). Ces caractères physiques liés aux conditions climatiques particulières qui règnent ici sont à l’origine d’un large éventail de milieux remarquables et notamment de tous les stades d’évolution d’une tourbière.

 

La surface du plan d’eau est colonisée par des populations de characées, de potamots et de nénuphars. Sur la périphérie, plusieurs groupements végétaux se succèdent, en fonction de la profondeur de l’eau, de la nature des sols et de l’éloignement par rapport à l’eau libre. Ainsi, de grands tapis de jonc des tonneliers, plus ou moins imbriqués dans les roselières, font place, à l’ouest, à des tourbières hautes acides, des bas marais alcalins et des prairies paratourbeuses, développés sur des sols marécageux. Ces milieux sont riches en espèces végétales, dont 4 bénéficient d’un statut de protection (national ou régional) : andromède, laîches à long rhizome et des tourbières, rossolis à feuilles rondes. En retrait, on note la présence de fourrés de saules et d’aulnaie, stade ultime de la dynamique naturelle dans ce type de milieu.

 

Les milieux indépendants du lac ne sont pas en reste au niveau patrimonial, notamment sur la bordure orientale et au sud où les apports caillouteux des versants limitent le développement de milieux humides. Les pentes fortes sont souvent le siège d’éboulis mal stabilisés, alimentés par une barre rocheuse en surplomb, et qui accueillent des forêts de ravins, érablaie à scolopendre ou tillaie-érablaie, toutes deux d’intérêt communautaire prioritaire. En bord de plateau, la corniche est colonisée par des pelouses sèches, composées d’espèces xérophiles particulièrement intéressantes au niveau biogéographique et strictement inféodées à ces conditions de fort ensoleillement et de sécheresse accentuée. L’ensemble de ces milieux accueillent 6 espèces protégées, dont l’épipogon sans feuilles, l’anthyllide des montagnes ou encore l’aconit anthora.

 

La faune contribue aussi largement à l’intérêt de ce site. La diversité des milieux offre un grand nombre d’habitats propices aussi bien aux amphibiens et reptiles (tritons alpestre et palmé, lézard vivipare…) qu’aux insectes (apollon et solitaire) et aux oiseaux dont le faucon pèlerin, espèce emblématique des corniches.

 

STATUT DE PROTECTION

Intégré au réseau Natura 2000, ce site, par la présence d’espèces protégées, est doté indirectement d’un statut de protection : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20.01.82, 22.06.92, 23.04.07 et 19.11.07).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les objectifs de gestion et les moyens de préservation découlent de la sensibilité particulière des milieux naturels et des atteintes observées. Quelques mesures sont à considérer, comme le contrôle des qualités physico-chimiques et biologiques des eaux afférentes au lac, en évitant d’une part tout dépôt ou épandage de matière organique dans les tourbières et les secteurs environnants, en incitant d’autre part les exploitants à limiter l’emploi des fertilisants dans les prairies périphériques. Le maintien d’une action ménagée sur les prairies de transition (fauche tardive régulière et traitement extensif) et la tourbière (défrichement modéré) permettra de gérer la dynamique de la végétation.

Afin de préserver le lac et les tourbières, les aménagements visant à favoriser la fréquentation humaine sont à proscrire ou à limiter.

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