ZNIEFF 430015589
PELOUSE SUR LA COTE

(n° régional : 40034011)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

 Entre Morez et Saint-Claude, la Bienne suit une direction nord-est / sud-ouest au sein d'un val assez large délimité par des reliefs vigoureux de part et d'autre. L'importante action érosive de la rivière a progressivement creusé un canyon dans les couches calcaires. Autour de Valfin-lès-Saint-Claude, le val de Bienne s'élargit. Les nombreuses pelouses des coteaux de Sur la Côte et de Très le Mur agrémentent le paysage essentiellement forestier des versants occidentaux du val de Bienne.

Le site de la pelouse Sur la Côte est un vaste complexe de pelouses et de landes. A l'exception de quelques parcelles encore pâturées par des moutons ou des chevaux, l'essentiel des coteaux est délaissé par l'agriculture et la végétation évolue plus ou moins rapidement, selon l'épaisseur du sol, vers un stade forestier aux dépends des formations herbacées basses. Parmi ces dernières, la plus représentée demeure la pelouse marnicole à plantain serpentain et tétragonolobe à siliques, parfois dominée par la molinie bleue et accompagnée d'espèces des milieux humides ou légèrement acides. Au sein de cette pelouse, les ressauts rocheux à sol superficiel marquent une transition entre la marne et les calcaires marneux, visible grâce au développement d'un groupement à globulaires. Cette pelouse montagnarde, exclusivement jurassienne, n'est connue que de la région de Saint-Claude - Morez. Enfin, les pentes les plus faibles favorables à un épaississement du sol sont colonisées par la pelouse montagnarde à gentiane printanière et brome dressé. L'ensemble des coteaux est par ailleurs ponctué d'affleurements de dalles rocheuses, colonisés par des espèces des milieux très secs telles que l'œillet des rochers, le fumana couché ou divers orpins.

L'enfrichement avancé des coteaux se traduit par le développement d'une fruticée, composée de genévrier, de noisetier, de buis et de coronille arbrisseau, et qui est progressivement surmontée d'une forêt claire d'érable à feuilles d'obier et d'épicéa. Le recouvrement de ces ligneux reste très inégal sur les coteaux et tend à enclaver les secteurs de pelouses se maintenant à la faveur de sols squelettiques. 

Outre sa richesse botanique, la pelouse Sur la Côte présente un intérêt majeur pour les insectes, les oiseaux et les reptiles. Elle abrite plusieurs espèces de criquets et de papillons, dont de belles populations de bacchante, protégée nationalement et favorisée ici par l'abondant linéaire de lisière entre les bois clairs et les pelouses et l'ensoleillement des coteaux. Par ailleurs, une station de gentiane croisette permet le maintien d'une population d'azurés de la croisette, vulnérable en Franche-Comté. Enfin, notons la présence de la pie-grièche écorcheur et du lézard vert, typiques de ces mosaïques de milieux herbacés plus ou moins rocailleux et de secteurs broussailleux.

 STATUT DE PROTECTION

 Aucune protection réglementaire de l'espace n'a été mise en place. En revanche, la présence de plusieurs espèces animales et végétales protégées assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés ministériels des 06.05.07 pour les insectes, 19.11.07 pour les reptiles, 17.04.81 pour les oiseaux et 22.06.92 pour les plantes).

 OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Les principales menaces pesant sur cette zone concernent l'enfrichement des pelouses et la construction de maisons individuelles dans certains secteurs en déprise. La gestion paysagère des environs de ces habitations est par ailleurs incompatible avec le maintien de la flore et de la faune locales. Les mesures de gestion permettant d'enrayer ces phénomènes sont :

 - la réouverture des secteurs broussailleux en privilégiant le maintien d'un recouvrement arbustif sous forme d'îlots épars,

- la restauration d'un pâturage extensif par l'intermédiaire de contrats agri-environnementaux avec les usagers locaux,

 - l'information des propriétaires des maisons individuelles sur l'intérêt des jardins naturels,

 - le classement en zone non constructible des coteaux dans le document d'urbanisme communal.

Prospection 2018 :

En dehors des particularités abiotiques (dalles, corniches), le complexe de pelouses est menacé au centre du site par la recolonisation des stades pré-forestiers, excepté dans les parcelles ou une exploitation agropastorale extensive est adoptée (équins).
Les pelouses marnicoles ont été largement recolonisées par les fourrés de Genévrier commun. Une gestion conservatoire restaurant et garantissant le maintien de ces pelouses, pourrait être mise en place.
Au sud du site, aux Lidoux, les pelouses apparaissent souvent surpâturées par les bovins, mais c’est possiblement le prix à payer pour qu’elles trouvent toute leur place dans un système d’exploitation.
Le vaste coteau au Nord-Ouest des Lidoux ne compte plus que quelques milliers de mètres carrés de pelouses en mauvais état de conservation, le reste étant intégralement reboisé spontanément.
Dans le bois de la Joux, au Nord du site, toutes les forêts ne constituent pas des hêtraies sapinières, on compte également une part significative de plantations de douglas.
Ces hêtraies sapinières sont en phase d’aggradation et ne comptent que peu de nécromasse ligneuse. Des ilots de sénescence pourraient être installés dans les zones difficiles d’accès et jouxtant la ZNIEFF des Prés de Valfin, constituant des zones tampons de qualité entre les deux périmètres patrimoniaux.

Commentaires sur la délimitation
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