Cette ZNIEFF est constituée par un ensemble de prairies alluviales inondables situées de part et d'autre du cours de la Sèvre Nantaise entre le bourg de Saint-André-sur-Sèvre et l'aval du pont de la D33. Elle s'inscrit dans un contexte bocager, mais ce sont bien les espèces de faune et de flore inféodées aux zones humides qui lui donnent son intérêt patrimonial, tout comme les habitats variés qu'elle héberge : prairies inondables, bras mort de la vieille Sèvre, annexes hydrauliques et dépressions temporaires, zones de marnage, grèves sableuses et encoches érodées du cours principal de la Sèvre Nantaise.
INTÉRÊT BOTANIQUE
Un des principaux enjeux de ce site est la présence en abondance de la Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), avec plusieurs milliers de pieds répartis sur plusieurs parcelles. L'Hottonie des marais (Hottonia palustris) est une espèce rare en Deux-Sèvres, dont plusieurs dizaines de pieds se concentrent dans un bras mort, la « vieille Sèvre », qui traverse puis longe en rive gauche la prée des Cosses. L’Achillée sternutatoire (Achillea ptarmica) est dispersée tout au long des berges de la Sèvre et ponctue les prairies naturelles ; quelques pieds d’Oenanthe safranée (Oenanthe crocata) sont aussi présents sur les berges de la Sèvre. La prairie au nord-est de la Boutinière, abrite dans la zone la plus basse, une petite population d'Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora). Dans le lit mineur apparait sporadiquement sur les grèves sableuses la Corrigiole des grèves (Corrigiola littoralis), la Leersie faux-riz (Leersia oryzoides) et sur l’eau libre, la Morène (Hydrocharis morsus-ranae) est présente sporadiquement. Cette dernière espèce, en très forte régression en Poitou-Charentes ajoute encore à l'intérêt du site. Au nord du site, un noyau de prairies tourbeuses sur sol acide constitue un enjeu particulier. Il abrite la Laîche noire (Carex nigra) dans sa deuxième station départementale connue, l'Oenanthe à feuille de peucédan (Oenanthe peucedanifolia), le Carum verticillé (Trocdaris verticillatum).
INTÉRÊT ORNITHOLOGIQUE
Ce sont les espèces nicheuses qui déterminent le principal intérêt du site pour l'avifaune, à savoir la Rousserole effarvatte, qui niche dans les roselières, le Petit Gravelot qui s'installe certaines années sur les grèves du cours principal de la Sèvre Nantaise, le Bruant des roseaux, pour lequel il s'agit d'un des derniers sites où il est connu nicheur en Deux-Sèvres, et l'Alouette lulu, qui fréquente les prairies les plus sèches. Un certain nombre d'espèces à forte valeur patrimoniale y sont également potentielles et mériteraient d'être plus activement recherchées (Râle d'eau et des Genêts, Marouettes sp., Passereaux paludicoles, etc.). En période internuptiale, le site constitue également une zone de halte migratoire bien connue qui accueille une grande diversité d'espèces, principalement des anatidés, des ardéidés (dont le Héron pourpré, régulier), plusieurs espèces de limicoles et de très nombreux passereaux.
INTÉRÊT MAMMALOGIQUE
Le site est également fréquenté par la Loutre d'Europe, et constitue un terrain de chasse de premier plan pour de nombreuses espèces de Chiroptères, et notamment pour les deux espèces qui gîtent dans les combles de l'église de St-André-sur-Sèvre, le Grand Rhinolophe et le Murin à oreilles échancrées.
INTÉRÊT HERPÉTOLOGIQUE
Le site accueille plusieurs espèces du cortège bocager traditionnel, dont l'Orvet et la Rainette verte.
INTÉRÊT ENTOMOLOGIQUE
Parmi les intérêts entomologiques, on retrouve plusieurs espèces liées aux prairies humides et roselières basses : belle population de Conocéphale des roseaux, Criquet ensanglanté et Criquet des roseaux.
Pour les Odonates, plusieurs espèces patrimoniales y ont été recensées : Naïade aux yeux rouges sur les herbiers aquatiques, Leste fiancé et Cordulie bronzée dans les bras et canaux de la Sèvre. L'Agrion de mercure y a également été observé en 2009.
INTÉRÊT ICHTYOLOGIQUE
Le site héberge des frayères pour le Brochet, et la Vandoise a déjà été observée sur le cours principal de la Sèvre Nantaise. De plus, le secteur est fréquenté par l'Anguille d'Europe.
La znieff est délimitée par la zone maximale d'extension des crues qui recèle l'essentiel des habitats humides et des espèces déterminantes. Au sud, elle est également délimité par le bourg de St-André-sur-Sèvre et à l'ouest par les villages de la Boutinière et de la Naulière. Elle inclut en rive droite, à l'est, quelques parties de parcelles cultivées qui ont été drainées ainsi que la confluence avec le ruisseau de la Papinière, très fortement recalibré. Cette zone pourrait retrouver, un jour, une fonctionnalité écologique pour les espèces de la ZNIEFF. Au nord, elle inclut quelques parcelles parmi les plus intéressantes situées immédiatement à l'aval de la D33.