ZNIEFF 720013097
Couasnes de Saint-Julien-de-Lampon

(n° régional : 27570014)

Commentaires généraux

La ZNIEFF correspond à une portion amont de la Dordogne périgourdine comprenant, outre le chenal principal, plusieurs chenaux secondaires et des bras morts, nommés localement couasnes. Ce site est très diversifié en milieux alluviaux (herbiers aquatiques, gazons amphibies, grèves, mégaphorbiaies, boisements, pelouses / prairies, etc.) qui peuvent héberger une flore et une faune d'intérêt patrimonial (principalement des libellules comme la Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii)).

Les milieux alluviaux constituent ici l'intérêt principal de ce site. En effet, une dizaine de ces habitats y sont présents ; ils hébergent une flore souvent diversifiée et riche en plantes d'intérêt patrimonial.

Les herbiers aquatiques s'observent au niveau des eaux courantes et calmes. Ils accueillent des plantes localisées en Aquitaine, comme le Potamot filiforme (Potamogeton trichoides, protégé en Aquitaine), le Cornifle immergé (Ceratophyllum demersum), le Potamot perfolié (Potamogeton perfoliatus), la Lentille d'eau à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza), le Potamot pectiné (Stuckenia pectinata) et le très rare Potamot des Alpes (Potamogeton alpinus).

Les gazons amphibies exondés en été / début d'automne accueillent plusieurs plantes d'intérêt patrimonial, notamment la Lindernie des marais (Lindernia procumbens, rare en Dordogne et protégée au niveau national), le Souchet de Michel (Cyperus michelianus), le Souchet jaunâtre (Cyperus flavescens) et le Scirpe épingle (Eleocharis acicularis).

Les végétations des grèves alluviales hébergent la Petite Persicaire (Persicaria minor) et l'Amaranthe échancrée (Amaranthus blitum subsp. emarginatus).

Les cariçaies et mégaphorbiaies de bordure de cours d'eau accueillent notamment la Laîche faux-souchet (Carex pseudo-cyperus).

Plusieurs boisements alluviaux sont présents ici, les aulnaies-frênaies, les saulaies blanches et les forêts alluviales à bois dur dont notamment un groupement fortement inondable dominé par l'Erable négundo (Acer negundo, plante exotique envahissante) avec présence du Peuplier noir (Populus nigra) et du Saule blanc (Salix alba), arbres vestiges d'un stade forestier antérieur, qui accueille une combinaison originale de plantes herbacées, comprenant de fortes densités de Laîche maigre (Carex strigosa), très localisée en Dordogne, ainsi que la Véronique des montagnes (Veronica montana) et la Laîche à épis espacés (Carex remota). A noter ici la présence d'une station de Lunaire vivace (Lunaria rediviva, protégée en Aquitaine où elle est très localisée) au sein d'un boisement alluvial, contexte écologique uniquement connu de ce site au niveau aquitain pour cette plante habituellement présente au sein des forêts fraîches de pente (la Lunaire vivace est également connue au sein de quelques boisements alluviaux du cours de la Dordogne quercynoise et corrézienne).

En ourlets internes et externes de ces bois, sont présentes des végétations de mégaphorbiaies, accueillant entre autres la Cardère poilue (Dipsacus pilosus, protégée au niveau régional), la Balsamine des bois (Impatiens noli-tangere) et la Fausse petite Ciguë (Aethusa cynapium subsp. elata).

De très rares pelouses alluviales s'obervent encore sur le lit majeur, milieu en grande raréfaction à cause du manque de crues décennales sur la Dordogne, lié aux barrages plus à l'amont. Ceci a permis une utilisation agricole plus intensive de ces espaces (cultures, notamment Maïs et populicuture) et un appauvrissement des groupements restants par manque de lessivage et d'apports en alluvions acides venant du Massif Central. Quatre plantes d'intérêt patrimonial sont présentes au sein de ces pelouses aujourd'hui dominées par le Brome érigé (Bromopsis erecta) : la Laîche fausse-brize (Carex pseudobrizoides, protégé en France uniquement connue du cours de la Dordogne périgourdine au niveau départemental ; il s'observe également au niveau des ourlets des bois alluviaux), le Persil des montagnes (Oreoselinum nigrum), le Bugle de Genève (Ajuga genevensis, rarissime aux niveaux départemental et régional) et la Fausse Giroflée (Coincya monensis).

Quelques prairies de fauche accueillent notamment la Grande Berce de Lecoq (Heracleum sibiricum) et la Knautie d'Auvergne (Knautia arvernensis).

Enfin, des végétations dominées par des plantes annuelles s'obervent localement sur le site, notamment au niveau des chemins et terrains pertubés, incluant un groupement composé de plusieurs plantes localisées en Dordogne, la Mousse fleurie (Crassula tillaea), le Trèfle strié (Trifolium striatum) et l'Alchémille à petits fruits (Aphanes australis).

Commentaires sur la délimitation

Le zonage a été délimité en se basant sur la réparition des taxons d'intérêt connus dans le secteur (tributaire des données de terrain disponibles), ainsi que sur les limites d'habitats et d'usage telles qu'elle apparaissent sur les photographies aériennes.

L'ensemble du complexe Dordogne + annexes hydrauliques (couasnes et zones humides alluviales associées) a été inclus. Le tracé se base, dans la mesure du possible sur l'étendue des milieux naturels et semi-naturels du lit majeur et/ou zones humides alluviales, en s'appuyant sur les chemins et route bordant le site, sur les changements d'usage, voire les limites de niveau (rupture de pentes). Les cultures intensives (Peuplier, Maïs, etc.) et prairies situées au sein du complexe des couasnes, donc en mosaïque avec les milieux naturels et semi-naturels, ont été conservées ; celles situées en marge externe du site ont exclues.