ZNIEFF 720030086
TOURBIERES DU GRAND MOURA DE MONTROL, DU MOURA DE PASSEBEN ET DU MOURA DE BIGNAU

(n° régional : 42650004)

Commentaires généraux

Dans la zone des barthes basses, entre le pied des coteaux de Saint-Laurent-de-Gosse et le fleuve Adour, trois tourbières se sont formées il y a plusieurs milliers d'années : le Grand Moura de Montrol, le Moura de Passeben et le Moura de Bignau. Formant initialement trois ZNIEFFs de type 1, l'ensemble de ces tourbières a été fusionné pour former la ZNIEFF actuelle.

Exploitées au XXème siècle pour l'extraction de tourbe, ces tourbières ne le sont plus aujourd'hui mais présentent encore des milieux tourbeux et de bas-marais d'intérêt majeur qui abritent une faune et une flore patrimoniale, rare et/ou protégée. Constituant les seules tourbières des plaines alluviales de l'Adour, voire d'Aquitaine, et de par leur fonctionnement complexe, elles représentent un enjeu majeur de conservation au niveau régional.

La vaste tourbière du Grand Moura de Montrol, de plus de 140 hectares, et celle du Moura de Passeben, de 60 hectares, présentent encore en leur centre des formations végétales bien conservées de tourbière bombée, abritant des espèces à fort enjeu telles que les Rossolis à feuilles rondes et intermédiaires (Drosera rotundifolia et D. intermedia), la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium) ou encore la Narthécie des marais (Narthecium ossifragum). La tourbière de Bignau présente quant a elle une végétation de bas marais tourbeux acceuillant notamment le Piment Royal (Myrica gale) et des cladiaies à Marisque (Cladium mariscus). Les marges des tourbières et les alentours sont colonisés par une mosaïque de milieux humides, tourbeux et para-tourbeux, semi-boisés et boisés.

Les végétations de tourbière bombée incluent également de nombreuses espèces de sphaignes (Sphagnum), notamment la tourbière de Passeben où 11 espèces ont été inventoriées, ce qui en fait l'une des plus riches du département des Landes pour ce genre. Nous pouvons noter en particulier la présence de deux espèces protégées : la Sphaigne de Magellan (Sphagnum magellanicum) et la Sphaigne molle (Sphagnum molle), qui est rare au niveau national. D'autres espèces remarquables de Bryophytes sont également présentes sur cette Znieff, comme Ephemerum spinulosum, inféodé aux habitats boisés, ou encore Bryum tenuisetum, Riccia huebeneriana et Fuscocephaloziopsis macrostachya, espèces rares en France.

Notons également la présence de nombreuses espèces d'odonates comme le Gomphe à pattes jaunes (Stylurus flavipes), le Gomphe semblable (Gomphus simillimus), ou encore de mammifères tels que le Vison d'Europe (Mustela lutreola), le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), mais aussi la présence de reptiles, Cistude d'Europe (Emys orbicularis) et Couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus).
Outre de nombreuses espèces déterminantes, cette znieff abrite également une espèce non déterminante mais sensible à l'échelle Nouvelle-Aquitaine, pour laquelle le site présent un enjeu de conservation.

Des mares de tonne de chasse ont également été créées sur les marges des tourbières, principalement pour la chasse au gibier d'eau.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la Znieff a été délimité sur la base des photographies aériennes (2015) en prenant en compte l'ensemble des zones tourbeuses et para-tourbeuses des trois tourbières, ainsi que les boisements marécageux et riverains présents entre celles-ci. Les zones de cultures et les coteaux ont été exclus. Les limites coïncident donc en grande partie avec les limites parcellaires et les bordures de la plaine alluviale.

Lors de cette actualisation, quelques petits ajustements ont été réalisés sur la base des critères explicités précédemment, pour préciser et homogénéiser les périmètres autour des boisements, des cultures et sur la transition entre la zone humide et le coteau ou les vallons adjacents.