Il s’agit d’une vallée ouverte aux influences océaniques et des massifs adjacents, depuis l’étage collinéen jusqu’à l’étage alpin, présentant une très grande diversité de topographies (vallées, vallons étroits, gorges, plateaux, versants en pente douce ou abrupte, crêtes, pics..., de toute orientation), de substrats, de sols (des plus acides aux calcaires) et de formations végétales (des prairies de vallons jusqu’aux coussinets des falaises alpines, en passant par des chênaies, hêtraies et sapinières, des landes à Bruyère et Ajonc, à Rhododendron, des buxaies et des pelouses d’estive).
La diversité des habitats est très élevée, et on pourra se référer aux descriptifs des ZNIEFF de type 1 incluses pour des informations plus détaillées. On notera juste à titre d’illustration la présence de quelques-uns d’entre eux parmi les remarquables : des petites tourbières ombrotrophes (51.1), des tillaies de ravins (41.4), des bas-marais alpins (54.41), des sapinières hyperacidiphiles à Rhododendron et à sphaignes (42.13), des combes à neige alpines à Saule nain (36.1112), des lambeaux de forêts submatures (4b), des éboulis calcaires pyrénéens (61.34)...
Parmi les espèces de flore : l’Androsace, le Cranson, le Mélinet, la Fétuque, la Fritillaire, la Scrofulaire, l’Ancolie, l’Aspérule, la Benoîte, l’Iris, le Lis, le Colchique, le Myosotis, la Pédiculaire, la Potentille, la Valériane, la Violette... des Pyrénées (Androsace pyrenaica, Cochlearia pyrenaica, Cerinthe glabra subsp. pyrenaica, Festuca pyrenaica, Fritillaria nigra, Scrophularia pyrenaica, Aquilegia pyrenaica, Asperula pyrenaica, Geum pyrenaica, Iris latifolia, Lilium pyrenaicum, Merendera montana, Mysostis corsicana var. pyrenaeorum, Pedicularis pyrenaica, Potentilla pyrenaica, Valeriana pyrenaica, Viola pyrenaica) signent la diversité « pyrénéenne » du site. Il faut noter la plus importante station des Pyrénées françaises du Genêt très épineux (Echinospartum horridum), plante protégée en France, et de belles populations de la rare et protégée Bartsie en épi (Nothobartsia spicata).
La diversité en champignons est très élevée, et beaucoup restent à découvrir. On peut noter la présence d’espèces arctico-alpines intéressantes (Arrhenia auriscalpium, Marasmius epidryas, Bovista glacialis...), de pelouses maigres anciennes (notamment les très rares Hygrocybe ovina, Hygrocybe spadicea et Hygrocybe calyptriformis), d’espèces saproxyliques rares (Hericium flagellum, Lentinellus castoreus, Entolom dichroum, Gymnopilus josserandii), de nombreuses espèces ectomycorhiziques dans la hêtraie-sapinière sur sol riche (dont les rares Tricholoma luridum, Boletus rubrosanguineus et la méconnue Russula phlyctidospora)...
La faune est également bien représentée (oiseaux, mammifères), même si les groupes les plus diversifiés semblent souffrir d’un manque de données (invertébrés).
Les falaises calcaires hébergent notamment les sites de nidification du Gypaète barbu, du Faucon pèlerin, du Percnoptère et du Crave à bec rouge.
Les forêts de Pin à crochets d’altitude sont l’habitat de prédilection du Venturon montagnard.
La hêtraie-sapinière en versant nord est quant à elle favorable à la Chouette Tengmalm et au Pic à dos blanc de Liford. Des prospections complémentaires permettraient de mieux estimer les populations de ces deux espèces peu communes.
La Niverolle alpine, une espèce peu fréquente, trouve sur le domaine skiable de La Mongie les conditions favorables à sa nidification, et constitue ici une population de concentration remarquable.
À noter également la présence du Crapaud calamite en situation d’altitude, sur deux sites différents au sein de la zone.
Le réseau hydrographique de la zone abrite 2 espèces déterminantes de mammifères semi-aquatiques : la Loutre, qui est en phase d’extension depuis une vingtaine d’années, et le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus), endémique des Pyrénées et du quart nord-ouest de la péninsule Ibérique. Ce dernier est présent sur l’Adour de Lesponne, de Gripp et de Payolle, ainsi que sur la zone amont de l’Arros. Il est certainement un des meilleurs indicateurs de la qualité des cours d’eau.
Enfin, parmi les insectes, les rhopalocères (papillons de jour) sont particulièrement bien représentés avec un important cortège de 17 espèces déterminantes. Il s’agit d’espèces vivant essentiellement dans les milieux de pelouses et de prairies des étages subalpins à alpins, telles que les azurés, les hespérides, les piérides et les apollons (genre Parnassius). Se référer à la ZNIEFF de type 1 : « Massif du Pic du Midi de Bigorre - Lac Bleu » pour plus de détails.
Le périmètre constitue un ensemble extrêmement diversifié et très représentatif des Pyrénées centrales en position externe, intégrant les interactions écologiques multiples à l’échelle d’une haute vallée et des massifs adjacents : fonctionnement hydrique, dynamique d’érosion, dynamiques végétales en lien avec les pratiques pastorales... La dynamique alluviale est toutefois largement modifiée dans la plupart des cours d’eau par les aménagements hydroélectriques et les lacs réservoirs.
Cette ZNIEFF concerne l’ensemble du haut bassin versant de l’Adour, en amont de Campan (à l’exception des hauteurs du Montaigu qui font l’objet d’une autre ZNIEFF). Il s’agit d’un ensemble cohérent et représentatif d’un massif externe des Pyrénées centrales, de l’étage collinéen à l’étage alpin. Le périmètre s’appuie sur des limites naturelles (crêtes, bas de versants, limites de formation forestière...).
Cette ZNIEFF de type 2 comprend de l’habitat dispersé et quelques villages de taille non significative par rapport à la surface de la zone. Les domaines skiables présents sur la zone n’ont pas été exclus, car ils présentent de nombreux enjeux naturels. Les aménagements des stations correspondantes n’ont pas non plus été exclus, car la surface qu’ils recouvrent n’est pas significative par rapport à la taille de la ZNIEFF.