La zone comprend l’ensemble des massifs et des vallées en rive gauche du gave de Pau, compris entre le gave au nord et à l’est, le val d’Azun au sud, et le passage de l’Ouzom à l’ouest. Deux entités séparées par la vallée du Bergons méritent d’être distinguées.
Au nord, les massifs du Granquet et du Pibeste se localisent, pour environ un quart dans les Pyrénées-Atlantiques, et pour trois quarts dans les Hautes-Pyrénées.
Ils appartiennent à un chaînon calcaire situé en avant de la haute chaîne des Pyrénées (zone géologique nord-pyrénéenne) qui s’étire d’ouest en est de la vallée de l’Ouzoum à celle du gave de Pau.
Au sud, la vallée du Bergons abrite des quartiers de granges et des prairies de fauche, de même que le versant sud de la crête d’Azun.
Le paysage recèle de nombreux exemples de structures géologiques des terrains sédimentaires (plissements, failles, fossés d’effondrement...), et permet l’observation des différentes manifestations de la géomorphologie glaciaire (vallée en auge, verrou, ombilic, moraines, blocs erratiques, vallon suspendu...), soit autant d’éléments qui confèrent à ce site une grande valeur pédagogique en la matière.
De vastes surfaces sont densément boisées.
Dans la partie nord (Granquet et Pibeste), la plupart des terrains calcaires ont subi des phénomènes d’érosion karstique. Les réseaux aquifères souterrains sont un des intérêts majeurs de ce massif. Une partie des résurgences est captée pour l’alimentation en eau potable. Actuellement, 800 cavités sont connues, qui ne représenteraient que 20 % environ, selon les estimations des spéléologues, des vides de ce massif (y compris simples fissures et cavités restant à découvrir).
Du fait de leur situation géographique, au carrefour entre les influences climatiques océanique, méditerranéenne et montagnarde, ces massifs offrent une grande diversité d’habitats et de flore. Plus de 850 espèces végétales (inventaire non exhaustif) et près de 50 types d’habitats naturels ont pu y être recensés.
Les soulanes y offrent principalement des formations de landes et de pelouses, dont la lande à Genêt occidental (Genista hispanica subsp. occidentalis) et des pelouses sèches sur calcaires. À l’est s’y rencontrent également des formations à Thym et des bois de Chêne pubescent, entre 450 à 600 m, au-dessus d’Agos-Vidalos, accompagnés en sous-strate par le Buis.
Les versants d’ombrée sont à large dominante forestière. Dans la partie nord s’y développe largement la hêtraie à Scille lis-jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus). Au niveau des ravins encaissés des Génies, sur fortes pentes et blocs rocheux, se rencontrent des forêts de Tilleul, Frêne, Érable plane et parfois Orme des montagnes, ainsi que des buxaies arborescentes. Ces ravins sont très riches en fougères, mais aussi en mousses, en lichens et en champignons.
À l’est se localise un petit complexe tourbeux (Soum d’Ech) qui accroît encore la biodiversité de cette zone.
Dans la partie sud se rencontrent également la hêtraie et la sapinière.
En raison du caractère particulier du climat et de la végétation, les massifs calcaires du Granquet et du Pibeste recèlent une faune riche, variée et assez exceptionnelle, tout particulièrement au niveau de l’avifaune. Sa relative inaccessibilité (absence de routes forestières ou pastorales) contribue à la préserver.
La présence de grandes falaises calcaires en exposition sud facilite la création de courants ascendants d’air chaud propices au vol des grands rapaces. Parmi eux, on peut noter le Vautour fauve, le Vautour percnoptère et le Faucon pèlerin. De plus, la position avancée vers le piémont constitue une sorte de point d’appel pour les migrateurs qui s’apprêtent à franchir la zone de montagne.
Les forêts profondes et peu fréquentées favorisent également cette diversité. On peut citer pour exemple les oiseaux forestiers suivants : Circaète Jean-le-Blanc, Aigle botté, Pic mar ou encore Chouette de Tengmalm.
À titre d’exemple, le massif du Pibeste accueille à lui seul 17 espèces de rapaces diurnes et 6 espèces de rapaces nocturnes (dont le Hibou grand-duc).
Le réseau hydrographique, bien que peu développé sur substrat calcaire, et les grottes, abritent également une faune spécifique (Desman, Loutre et chauves-souris).
La ZNIEFF s’appuie essentiellement sur des critères géomorphologiques. La zone comprend l’ensemble des massifs et des vallées en rive gauche du gave de Pau, compris entre le gave au nord et à l’est, le val d’Azun et le tour du val d’Azun (GR10) au sud, qui marque la transition avec le massif du Gabizos, et la frontière régionale avec l’Aquitaine à l’ouest, qui correspond au passage de l’Ouzom. Au nord-ouest, le site a été étendu en Aquitaine jusqu’à l’Ouzom sur des critères géologiques, afin d’englober la continuité du chaînon calcaire.
Ainsi, se trouvent englobés dans le site, du nord au sud : la forêt de Très Crouts et de Lourdes, les petits massifs de la proximité de Lourdes, les massifs calcaires du Granquet et du Pibeste, le mont de Gez et le massif d’Arragnat, la forêt de l’Abédet, le pic de Bazès, et les cols de Soum et de Soulor à l’extrême sud, ainsi que le bassin versant de l’Ouzom en rive droite.
L’ensemble de la zone fait l’objet d’un réseau dense de données déterminantes, et d’habitats tant floristiques que faunistiques.
Les bocages et autres milieux de bas de versant bien préservés ont été intégrés. Les zones habitées et les carrières ont été exclues, à l’exception de quelques quartiers de granges. La crête d’Azun englobe à l’ouest la station de ski de fond d’Azun, peu artificialisée et hébergeant des enjeux, floristiques notamment.