ZNIEFF 730011685
Massif de la Barousse et chaînon du Sommet d´Antenac au Cap de Pouy de Hourmigué

(n° régional : Z2PZ2040)

Commentaires généraux

La ZNIEFF se trouve entre la Bigorre et le Comminges, dans la région de la Barousse. Située entre la haute vallée de la Garonne et la vallée de la Neste (vallée d’Aure), elle est constituée pour l’essentiel par la vallée de l’Ourse. Au sud, elle est limitée par le port de Balès qui donne accès à la vallée d’Oueil, un peu plus à l’ouest par le mont Né (2 147 m), et à l’est par la Garonne et la Pique. Le mont Las (1 729 m) situé au centre, sépare l’Ourse en deux affluents : l’Ourse de Sost et l’Ourse de Ferrère. Les deux torrents mêlent leurs eaux au confluent de Mauléon-Barousse, pour constituer une véritable rivière qui va irriguer toute la région et passer entre le mont Sacon à l’ouest et la montagne de Gert à l’est. C’est dans la plaine qu’elle va se jeter dans la Garonne.

Il y a 50 à 60 000 ans, la vallée a été envahie par le glacier de la Garonne, comme en témoignent d’imposants dépôts glaciaires. Le paysage karstique nous donne à apprécier le gouffre de Saoule dans lequel l’Ourse de Ferrère plonge en cascades.

Nous sommes dans une grande zone forestière, remarquable par ses différents habitats, sa flore et sa faune, notamment de rapaces. Elle s’étale de l’étage collinéen au niveau de la Pique et Mauléon-Barousse, jusqu’à l’étage montagnard puis subalpin aux plus hautes altitudes des zones de crêtes.

Les sapinières constituent des zones d’hivernage et de reproduction du Grand Tétras, et sont donc de première importance pour cette espèce vulnérable, actuellement en déclin au niveau national. Une stratégie nationale de conservation est en cours d’élaboration.

Dans les landes et pelouses niche la Perdrix grise des Pyrénées, et le Lagopède alpin y fait occasionnellement des incursions hivernales. Il est important de signaler que l’effectif de la population de Lagopède sur la zone a considérablement diminué ces dernières années.

Des rapaces comme l’Autour des palombes, l’Épervier d’Europe, la Bondrée apivore ou encore l’Aigle botté (déterminant) nichent dans les peuplements forestiers.

Les falaises et affleurements rocheux abritent quant à eux les aires de l’Aigle royal et du Faucon pèlerin. Le Crave à bec rouge, le Chocard à bec jaune et le Tichodrome échelette nichent aussi dans ces milieux, ainsi que le Percnoptère d’Égypte, une espèce de vautour particulièrement menacée, inscrite en annexe I de la directive « Oiseaux ».

Des rapaces nocturnes comme le Grand-duc ou la Chouette de Tengmalm, relique glaciaire rare de nos forêts de conifères, sont présents sur le site. Des contacts avec le rare Pic à dos blanc de Liford ont eu lieu dans ces milieux.

Des mammifères fréquentent les ruisseaux et torrents de la zone, dont l’eau est d’excellente qualité : la Loutre, en phase de recolonisation et bénéficiant d’un plan d’actions, et le Desman, dont l’aire de distribution en France est restreinte aux Pyrénées et qui demeure une espèce encore relativement méconnue. Il est protégé par la loi et inscrit à l’annexe II de la directive européenne « Habitats ». Il fait l’objet d’un plan de restauration.

L’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) a également été signalée dans certains cours d’eau.

Les enjeux floristiques sont importants aussi, avec près de 40 espèces déterminantes. Une partie d’entre elles est caractéristique des falaises calcaires. On peut citer entre autres la Dethawie à feuilles fines (Dethawia splendens), la Saxifrage de Burser (Saxifraga aretioides), la Campanule à belles fleurs (Campanula speciosa) et le Buplèvre anguleux (Bupleurum angulosum).

D’autres affectionnent les pelouses rocailleuses basophiles ou les éboulis plus ou moins fixés. C’est le cas du Panicaut de Bourgat (Eryngium bourgati), de l’Ancolie des Pyrénées (Aquilegia pyrenaica), de la Serratule fausse centaurée (Stemmacantha centauroides), endémique des Pyrénées, et de la Bartsie en épi (Nothobartsia spicata), endémique des Pyrénées également et protégée nationalement. On peut également citer des plantes de sous-bois comme le Cynoglosse d’Allemagne (Cynoglossum germanicum) ou l’Épipactis à petites feuilles (Epipactis microphylla).

D’autres espèces présentes sur la zone sont particulièrement intéressantes comme le Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviiflolius), une espèce thermophile très rare dans les Pyrénées centrales, la Gagée jaune (Gagea lutea subsp. lutea), protégée nationalement et assez rare dans les Pyrénées, et la Gesse filiforme (Lathyrus filiformis), très rare dans les Pyrénées centrales.

Le massif du Montlas est encore assez préservé, avec peu de pistes créées. De nombreuses espèces d’oiseaux y trouvent refuge. La vallée de la Pique et la forêt domaniale d’Antenac comportent également des sites remarquables de par les espèces qui y habitent.

La Barousse est quant à elle une zone davantage dessinée par de nombreuses pistes d’exploitation forestière. Leur pénétration peut causer des dérangements de la faune et en particulier des oiseaux.

La population importante de cervidés dans ce secteur entraîne une forte activité cynégétique.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF, à cheval sur les départements des Hautes-Pyrénées et de la Haute-Garonne, englobe l’ensemble du massif de la haute Barousse, des montagnes de Hourmigué, ainsi que la continuité du chaînon de Hourmigué vers Antennac. Elle est délimitée au nord par le village de Mauléon-Barousse, qui marque la transition vers des montagnes plus sèches et rocheuses faisant l’objet d’une autre ZNIEFF. Le contour passe par les crêtes du pic Douly, du mont Aspet, à l’ouest par le cap Nestès et le mont Né, au sud par la ligne de crêtes qui longe depuis le port de Balès jusqu’au pied de la ville de Bagnères-de-Luchon, englobant tout le versant est du massif jusqu’à la Pique.