ZNIEFF 730030013
Côteau sec de Rayssac

(n° régional : Z1PZ0602)

Commentaires généraux

Cette ZNIEFF se situe au cœur des paysages de collines du centre du Tarn. Il s’agit d’un secteur très rural, composé de collines enchevêtrées dont les parties sommitales aux sols maigres sont réservées à l’élevage ou exposées à l’enfrichement.

Le site occupe des coteaux qui n’ont pas été cultivés du fait de la pente élevée, ainsi que des sols maigres, voire de la roche affleurante. Ces sites n’ont jamais été cultivés contrairement aux parcelles environnantes.

Les versants sont en grande partie ouverts, marqués par une érosion des sols assez forte et par un fort abroutissement par les lapins, offrant ainsi des milieux de steppes/pelouses relativement abondants, parmi lesquels des pelouses sèches à Brome érigé ou des formations de tonsures avec notamment la présence du Gnaphale dressé (Bombycilaena erecta). Par rapport aux coteaux environnants, les coteaux d’En Toulze et Estival ont la particularité que l’on y retrouve des pelouses en situation sommitale, et pas seulement sur les versants. Ces pelouses sont pâturées par des ovins, alors que l’élevage ovin est relictuel dans le secteur.

On retrouve également des fruticées d’intérêt écologique : landes à Buis et à Genévrier se développent çà et là en mosaïque avec les pelouses. Enfin sur les secteurs les moins pentus et érodés, notamment sur les hauts et bas de versants, ainsi qu’à proximité de la route, on retrouve des fourrés mixtes ainsi que des formations forestières et pré-forestières à Chêne pubescent, traduisant une dynamique d’enfrichement.

Localement, on retrouve sur le site des pelouses à Aphyllanthe, particulièrement abondantes à la Fénial où elles couvrent des versants entiers orientés au sud, et des dalles affleurantes avec des communautés d’orpins, correspondant à l’aire biogéographique du supra-méditerranéen.

La mosaïque d’habitats ainsi constituée apparaît très intéressante : ils pourraient potentiellement être favorables à l’accueil de différentes espèces animales. Des compléments sur la fréquentation du site par la faune sont à apporter.

La flore présente est d’affinité méditerranéenne : Phalangère rameuse (Anthericum ramosum), Lavande à larges feuilles (Lavandula latifolia), Leuzée conifère (Leuzea conifera), Catananche bleue (Catananche caerulea), Stéhéline douteuse (Staehelina dubia), Cardoncelle mou (Carduncellus mitissimus), Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis) et Germandrée des montagnes (Teucrium montanum).

Ces zones sont relictuelles et constituent ainsi une zone refuge pour les espèces de pelouses sèches absentes des milieux cultivés alentour.

Quelques parcelles cultivées ont été intégrées au site. Elles présentent un grand intérêt pour la flore messicole, avec la présence notable de la Nigelle de France (Nigella gallica) et de l’Adonis d’été (Adonis annua), espèces protégées au niveau national.

Ce complexe d’habitats accueille un cortège d’oiseaux lié aux agrosystèmes, avec la nidification constatée de 4 espèces : la Huppe fasciée (Upupa epops), la Tourterelle des bois (Streptopelia turtur), l’Alouette lulu (Lullula arborea) et l’Oedicnème criard (Burrhinus oedicnemus).

Commentaires sur la délimitation

Le site englobe un réseau de coteaux secs dont les parties sommitales ou exposées au sud abritent des milieux ouverts secs relictuels. Les limites suivent celles de l’artificialisation du paysage.