Situées à l’est du causse de Gramat, les landes et pelouses sèches de la Terre s’étendent sur près de 180 ha. Le paysage est une mosaïque de parcours plus ou moins fermés, de la pelouse à la chênaie pubescente claire en passant par la lande à Genévrier, et de cultures (céréales à paille, luzernière…). L’ensemble des pelouses sèches, qui relèvent surtout du Mesobromion xérocline, mais aussi du Xerobromion et plus ponctuellement du Thero-Brachypodion, sont pâturées par des moutons et des chèvres. La Sabline des chaumes (Arenaria controversa), petite caryophyllacée franco-ibérique protégée, occupe les tonsures à annuelles du Thero-Brachypodion, ainsi que certaines zones de rochers affleurants. Les formations qui relèvent du Mesobromion du Quercy se développent sur des sols de profondeur assez variable. Celles qui occupent le fond de certaines dolines sont enrichies d’espèces prairiales. L’une d’entre elles héberge ainsi une petite station de Narcisse des poètes (Narcissus poeticus). La diversité entomologique y est assez importante, et les inventaires n’ont probablement pas encore permis de faire apparaître la totalité de son intérêt patrimonial entomologique. Il faut cependant noter la présence d’un cortège d’espèces liées aux pelouses sèches voire écorchées, comme l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica). La diversité du cortège de coléoptères saproxyliques y est globalement très importante, puisque pas moins de 14 espèces inféodées aux vieux chênes pluriséculaires y ont été inventoriées. Parmi elles, nous noterons la présence remarquable de taxons rares et localisés dans le Quercy : le Droméole de Barnabé (Dromeolus barnabita), le Taupin douteux (Reitterelater dubius), le Taupin de Montandon (Ectamenogonus montandoni), l’Ischnode à collier rouge (Ischnodes sanguinicollis), le Taupin à antennes acérées (Podeonius acuticornis) ou encore le Ténébrion opaque (Tenebrio opacus). Tous ces insectes sont étroitement liés à la présence de vieux arbres pour leur développement larvaire. Certaines larves sont xylophages et s’attaquent préférentiellement au bois mort ; d’autres, comme celles des Cetoniidae, se nourrissent dans le terreau des cavités ; d’autres encore, comme celles de nombreux taupins, sont prédatrices d’autres insectes saproxyliques… Signalons également la présence du très rare Cératophyte taupin (Ceratophytum elateroides). Le Pic mar occupe aussi ce secteur riche en insectes forestiers. Cette espèce est assez rare en zone de causse, car les chênaies pubescentes y présentent peu de vieux arbres, sont rarement traitées en futaie, et lui sont donc globalement moins favorables que les boisements plus imposants des autres régions biogéographiques lotoises. D’autres éléments patrimoniaux intéressants sont liés à la présence de petits points d’eau. Les petites mares rocheuses de la zone, appelées lacs de Saint-Namphaise, hébergent des gazons amphibies annuels à Jonc des crapauds (Juncus bufonius) et Cresson rude (Sisymbrella aspera), et des herbiers aquatiques des eaux oligotrophes calcaires à Characées (Chara sp.). Ces herbiers aquatiques permettent le développement larvaire de nombreux insectes et amphibiens, notamment en offrant des zones refuges, une meilleure oxygénation de l’eau et même un abaissement de la température en période chaude. Le Crapaud calamite, le Crapaud alyte ou encore la Rainette méridionale sont tous trois présents sur le site. Sur au moins un point d’eau, il serait nécessaire de suivre l’évolution de la biodiversité, car un petit poisson allochtone, introduit un peu partout dans le monde pour lutter contre les moustiques, la Gambusie (Gambusia affinis), vient d’y être repéré : ce Poecilidé pourrait bien venir à bout rapidement de la diversité entomologique du point d’eau, voire « migrer » vers d’autres lacs de Saint-Namphaise… Les cultures à céréales, non traitées, présentent au moins 2 espèces de plantes messicoles remarquables comme le Bifora rayonnant (Bifora radians) et le Caucalis à fruits plats (Caucalis platycarpos).
Cette zone est d’un intérêt indéniable en termes de patrimoine naturel, intérêt lié autant à la présence d’arbres plusieurs fois centenaires qu’à celle de pelouses et de landes gérées par des troupeaux de plusieurs espèces. La biodiversité ordinaire y est également renforcée par l’absence de traitements chimiques. Les coléoptères coprophages y présentent par exemple des niveaux populationnels particulièrement élevés.
La zone comprend un bel ensemble de pelouses sèches, de landes à Genévrier commun (Juniperus communis) et de cultures extensives qui sont gérées pour l’essentiel en agriculture biologique depuis plusieurs décennies. Cette zone comprend également plusieurs dizaines de chênes pubescents (Quercus pubescens) pluriséculaires qui abritent une riche entomofaune saproxylique. Ce sont donc essentiellement les habitats naturels d’intérêt patrimonial et les vieux arbres, alliés à un mode de gestion particulier, qui dressent les limites du secteur.