Située dans le nord-ouest du Quercy blanc lotois, cette petite zone est constituée d’un ensemble de coteaux et de combes peu marqués modelés dans des calcaires lacustres d’âge oligocène appartenant à la formation des calcaires dits de Lalbenque. À large dominante ouverte, elle est majoritairement couverte de pelouses sèches soumises à un pacage ovin extensif. Les autres milieux présents sont des landes à Genévrier commun, des petits bois de Chêne pubescent, des plantations de chênes truffiers ainsi que des cultures extensives et des friches herbacées postculturales. Le site possède un grand intérêt botanique, essentiellement lié à la présence d’un éventail diversifié de pelouses sèches. Le type de pelouse le plus répandu sur la zone, mais le plus rare dans le Lot où il n’est connu que sur les calcaires lacustres de Lalbenque, est une formation à fort cachet méditerranéo-montagnard affiliable à l’Ononidion striatae. Les autres pelouses sont des formations xérophiles du Xerobromion du Quercy riches en espèces méditerranéennes et se rattachant vraisemblablement au Sideritido guillonii-Koelerietum vallesianae, une seslériaie mésoxérophile relevant ou proche du Lino salsoloidis-Seslerietum caeruleae (sous-alliance du Seslerio-Mesobromenion), des pelouses mésophiles à Brome dressé dominant se rattachant au Mesobromion du Quercy et des tonsures pastorales à annuelles méridionales du Thero-Brachypodion, certaines à caractère oligotrophe (association du Lino collinae-Arenarietum controversae), d’autres à tendance nitrophile (association du Vulpio ciliatae-Crepidetum foetidae).
Ces pelouses hébergent diverses plantes remarquables à caractère méditerranéen ou méditerranéo-montagnard dont l’aire départementale se limite au sud de la vallée du Lot, ou ne déborde que peu sur la partie méridionale du causse de Gramat : Buplèvre de Toulon (Bupleurum ranunculoides subsp. telonense), Anthyllide des montagnes (Anthyllis montana), Marguerite à feuilles de graminée (Leucanthemum graminifolium), Globulaire piquante (Globularia vulgaris), Narcisse à feuilles de jonc (Narcissus assoanus). Parmi la flore de pelouse recensée, d’autres espèces méridionales remarquables possèdent une distribution départementale plus large : le Gaillet glauque (Galium glaucum), globalement rare aux niveaux départemental et régional, la Crapaudine de Guillon (Sideritis peyrei subsp. guillonii), endémique nord-aquitaine paraissant limitée au Quercy en Midi-Pyrénées, la Sabline des chaumes (Arenaria controversa), franco-ibérique protégée au niveau national, le Lin des collines (Linum austriacum subsp. collinum), l’Armoise blanche (Artemisia alba), la Bugrane striée (Ononis striata) et la Leuzée conifère (Leuzea conifera). Les quelques cultures de céréales présentes accueillent diverses plantes messicoles, dont une espèce en nette voie de raréfaction, la Passerine annuelle (Thymelaea passerina).
Le site présente également un intérêt faunistique notable. 3 espèces de papillons diurnes remarquables y ont été recensées : le Damier de la succise (Euphydryas aurinia), protégé aux niveaux national et européen, qui se reproduit ici sur la Scabieuse colombaire ; l’Aurore de Provence (Anthocharis belia euphenoides), piéride méditerranéen très localisé et en extrême limite nord-ouest de répartition dans le Lot où il se développe sur la Lunetière lisse (Biscutella laevigata) ; et l’Hermite (Chazara briseis), papillon lié aux pelouses sèches rases et écorchées et qui a connu un fort déclin en France du fait de la régression de ses habitats (urbanisation, intensification agricole ou, au contraire, fermeture du milieu consécutive à la déprise agricole). Encore fréquent sur les pelouses xérophiles du site au début des années 2000, l’Hermite s’y est aujourd’hui nettement raréfié, probablement essentiellement du fait de l’impact destructeur de la canicule de 2003 sur les peuplements de sa plante hôte locale, la Fétuque d’Auquier (graminée du groupe des fétuques ovines). Les pelouses du site hébergent en outre de nombreux orthoptères, parmi lesquels 2 criquets peu communs affectionnant les milieux rocailleux non ou faiblement végétalisés, l’Œdipode rouge (Oedipoda germanica germanica) et le Criquet des rocailles (Omocestus petraeus). Est également à signaler la nidification de 2 oiseaux des milieux ouverts : l’Alouette lulu, encore globalement commune sur les causses du Lot, et le Pipit rousseline, nettement plus localisé que la précédente aux niveaux départemental et régional.
Essentiellement dévolue au pacage ovin extensif, cette zone joue donc un rôle important dans la préservation de divers habitats et espèces localisés à rares dans le Lot, au premier rang desquels figurent les remarquables pelouses xériques sur calcaire lacustre de l’est du Quercy blanc et leur riche cortège floristique et entomologique.
Cette zone comprend de beaux secteurs de pelouses sèches développés sur des coteaux de part et d’autre d’un petit vallon cultivé. Elle est globalement isolée entre des boisements naturels de Chêne pubescent (Quercus pubescens), des plantations truffières de la même essence et des cultures. Elle est également bordée au nord-ouest par une petite route et plusieurs habitations qui constituent une zone anthropisée apparemment en extension.