ZNIEFF 740006135
FORET DE COUZAGE (CAUSSE CORREZIEN)

(n° régional : 19000013)

Commentaires généraux

La forêt de Couzage occupe le causse qui domine le "Lac" du causse, plan d'eau artificiel créé en 1975 par une retenue de la Couze. Les pentes de la forêt, souvent abruptes, ont été dissociées de la ZNIEFF tant leur spécificité tranchait avec la partie sommitale ; elles sont désormais identifiées par la ZNIEFF "Boisements de pente de la forêt de Couzage". La forêt de Couzage est une forêt ancienne qui apparait déjà sur les cartes de Cassini.

Le boisement thermophile est très diversfié et présente plusieurs sylvo-faciès ; la chênaie pubescente est assez rare, dominée par une charmaie neutro-calcicole où le Fragron (Ruscus aculeatus) peut être localement abondant. La strate herbacée est bien caractérisée par un cortège fidèle avec la Garance voyageuse (Rubia peregrina), la Gesse à feuilles de Lin (Lathyrus linifolius), la Mélitte (Melittis melissophyllum), la Sanicle d'Europe (Sanicula europaea), l'Ornithogale des Pyrénées (Loncomelos pyrenaicus)...

Classiquement, la richesse maximale s'observe dans les ourlets avec en point d'orgue un ourlet à Gesse noircissante (Lathyrus niger).

Au plan faunistique, de nombreuses espèces de papillons, typiques des pelouses calcaires, ont été recensées : Azuré bleu-céleste (Lysandra bellargus), Azuré bleu-nacré (Lysandra coridon). Le Nacré de la filipendule (Brenthis hecate) et l'Hespérie du chiendent (Thymelicus acteon) sont aussi présentes.

Enfin, le site héberge la plus importante des quatre stations connues sur le territoire Limousin de la Bacchante (Lopinga achine), espèce patrimoniale très localisée (aire limousine recoupant 3 communes seulement). Le site porte donc un enjeu de conservation très fort pour cette espèce qui est par ailleurs protégée et inscrite à l'annexe II de la "Directive Habitats". Cette espèce est ciblée comme prioritaire dans le Plan Régional d'Actions des Rhopalocères de Nouvelle-Aquitaine. La Baccahnte est liée à des boisements clairs, lisières, clairières thermophiles à strate herbacée bien développée (Carex, Brachypodium), habitats encore presents au sein de la ZNIEFF.

L'intérêt faunistique du site repose aussi en partie sur la présence de 8 espèces de Chiroptères parmi lesquelles la Noctule commune (Nyctalus noctula), la Noctule de Leisler (Nyctalus leisleri), le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) et le Murin à moustaches (Myotis mystacinus).

Des espèces d'oiseaux rares pour la région ont été observées comme le Pipit rousseline (Anthus campestris) et l'Aigle botté (Hieraaetus pennatus). Enfin le cortège malacologique est riche. On trouve notamment le Bulime trois dents (Chondrina tridens) classé "quasi-menacé" dans la récente liste rouge nationale des mollusques continentaux de France. Cette espèce souffre de l'andandon du pastorlisme sur les pelouses calcaires. Elle est accompagnée d'autres espèces calcicoles souvent localisées comme le Maillot pygmé (Pupilla triplicata), le Pyramidule commun (Pyramidula pusilla), le Maillot Barillet (Sphyradium doliolum) ou le Vertigo inverse (Vertigo pusilla). Le Genette (Genetta genetta) fréquente aussi la ZNIEFF.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre est défini en ses parties nord et est par la rupture de pente qui marque la limite de la ZNIEFF adjacente des pentes de Couzage. La partie sud-ouest se délimite assez naturellement par l'exclusion des cultures et secondairement de l'habitat humain, y compris en une "avancée" qui atteint pratiquement l'épicentre de la ZNIEFF. Les autres limites se calquent sur des chemins bien identifiables.