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Vestiges d'anciens tracés empruntés par le Rhône, les "lônes" délimitent l'Ile du Beurre et, plus à l'amont, l'Ile de la Chèvre. La dynamique naturelle du fleuve est en grande partie à l’origine de la mosaïque d'habitats naturels que l’on peut y rencontrer. De la forêt alluviale aux herbiers aquatiques, et des étangs aux bras d’eau secondaires, chaque habitat forme un milieu de vie original auquel correspondent des espèces animales ou végétales caractéristiques. Ces habitats sont néanmoins interdépendants et très complémentaires. Certaines espèces animales, en effet, utilisent des milieux différents au fil de leur cycle de vie. C’est le cas de nombreux amphibiens tels que le Crapaud commun, ou encore le Triton alpestre ou le Triton palmé. Terrestres une grande partie de l’année, ils gagnent un point d’eau au début du printemps pour s’y reproduire. Le Castor d’Europe est, quant à lui, plus ou moins lié à l’eau. Il est à l'origine de la protection de l'Ile du Beurre, dont il est devenu l'emblème. Les hérons cendrés, parmi d'autres oiseaux protégés, fréquentent l'Ile du Beurre pour se nourrir et se reproduire. Le site est également une étape de migration pour un grand rapace, le Balbuzard pêcheur. Les poissons (Bouvière, Brochet, Carassin, Epinoche) trouvent dans les lônes une zone importante de refuge et de frai. Récemment, la découverte d'une nouvelle espèce d'orchidée jamais décrite jusqu'à ce jour est encore venue enrichir le patrimoine écologique local : il s'agit de l'Epipactis du castor. D’autres espèces végétales remarquables peuvent être citées. Le Jonc à feuilles aplaties, le Séneçon des marais et la Renoncule scélérate poussent dans les zones marécageuses. Le Rubanier émergé, la Naïade marine et la Petite naïade, quant à elles, sont des plantes aquatiques. La première laisse apparaître à la surface de l'eau feuilles supérieures et fleurs, les autres sont entièrement immergées. La pollinisation des Naïades a lieu sous l'eau, les courants transportant les grains de pollen vers les fleurs femelles. Autre espèce végétale remarquable, la Lindernie couchée est protégée en France. Cette plante du bord des eaux est assez discrète. Ses fleurs, petites et d'un rose plus ou moins soutenu, ont la particularité de rester tantôt ouvertes tantôt fermées. Très localisée, sa survie est liée à la dynamique naturelle du fleuve. L'Ile du Beurre compte, dans l'état actuel des connaissances, parmi les principaux sites d'intérêt écologique rhodaniens. Il convient maintenant d'en assurer une gestion durable et de le faire découvrir.
