ZNIEFF 820030704
Tourbière de Rougemont

(n° régional : 01130008)

Commentaires généraux

Le Bugey, situé sur le côté est du département de l'Ain, constitue la partie méridionale du massif du Jura. Les précipitations sont particulièrement abondantes dans cette région puisqu'on relève souvent plus de 1500 mm sur l'année. Le substrat calcaire date du secondaire et a été soulevé au tertiaire, préfigurant les reliefs actuels. La combe de Léchaud, entre la cluse de Nantua et le plateau d'Hauteville, est un synclinal résultant de ces soulèvements géologiques. L'abondance des précipitations a favorisé l'installation, sur les replats, de plusieurs tourbières. Celles-ci occupent au total près de 10 % de la surface de la combe de Léchaud. La plus étendue de ces tourbières, la tourbière de Rougemont, s'étend sur plus de vingt hectares, à une altitude de 930 m. Les formations à Reine des prés et, plus encore, les prairies à Molinie bleue, se distinguent nettement des prairies pâturées environnantes. A la fin du printemps, la très forte concentration des renoncules à feuilles d'aconit teinte en blanc le sud du site de façon tout à fait remarquable. Un étang inonde le sud de la tourbière et favorise le développement de roselières. Seules ces roselières sont visibles à distance, alors que l'étang reste caché par la végétation et les reliefs environnants. Au nord de la tourbière, des zones de "bas-marais" (marais tout ou partie alimentés par la nappe phréatique) alternent avec les prairies à Molinie bleue. La Swertie vivace y est abondante, ainsi que le Scirpe de Hudson, alors que la Scorsonère humble reste plus localisée. Au centre du site quelques buttes de bryophytes témoignent de l'extension ancienne d'une tourbière bombée, dégradée par une tentative avortée de mise en culture. Des drains ont été creusés à cet effet, limitant l'alimentation en eau et favorisant ainsi le retrait des sphaignes sur les secteurs les plus humides : face nord des buttes, gouilles temporaires. La Pie-grièche écorcheur, le Tarier des prés et le Tarier pâtre et d'autres encore sont parmi les oiseaux nicheurs bien implantés sur la tourbière et caractéristiques des milieux semi-ouverts. D'autres espèces sont liées aux eaux libres : Foulque macroule, Canard colvert, Râle d'eau nichent autour de l'étang, à une altitude relativement importante. L'étang est aussi la zone privilégiée pour quelques espèces de libellules. Au contraire les batraciens (Salamandre tachetée, Grenouille rousse, Crapaud commun) préfèrent les sources et trous d'eau non investis par les poissons.

Commentaires sur la délimitation
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