Le site retenu se trouve dans la plaine alluviale du Rhône à l'amont de Lyon, secteur marqué par l'influence de la confluence de l'Ain. L'Ain a, en effet, longtemps alimenté le Rhône en graviers et galets. Le dépôt de ces matériaux explique, en particulier, les changements de physionomie du fleuve au cours du temps; de nombreuses traces en sont encore visibles. Le secteur retenu est constitué de "lônes", bordées de forêts alluviales et de prairies sèches installées sur des sols particulièrement filtrants. La Lône du Grand Gravier est un ancien méandre du Rhône, probablement isolé vers 1500, la Lône de la Chaume vers 1700. Depuis, la végétation a colonisé le milieu et le sol est essentiellement constitué d'éléments organiques. Les parties les moins profondes sont colonisées par des saulaies et par des phragmitaies, alors que de superbes herbiers de characées et de myriophylles occupent les étendues d'eau libre plus profondes. Le site abrite des plantes généralement liées aux milieux humides des lônes telle que la Grande douve, l'Hottonie des marais, la Gesse des marais, le Rubanier émergé, la Renoncule scélérate, la Germandrée d'eau, l'Ecuelle d'eau, la Laîche faux-souchet. Les prairies sèches abritent d'autres espèces végétales remarquables (Orchis à odeur de vanille, Liseron des monts cantabriques…). Parmi les vertébrés terrestres, le Busard des roseaux, le Héron pourpré, la Locustelle luscinioïde (plus grosse population du département de l'Ain) et le Phragmite des joncs trouvent là leur seule station en plaine de l'Ain. Actuellement, les activités humaines sont très limitées ; sa conservation est menacée à moyen terme par l'atterrissement du fait d'un apport excessif de sédiments, et par la progression de la saulaie à Saule cendré.