ZNIEFF 820032156
Grande chaîne des étangs d'Arthun et milieux environnants

(n° régional : 42090057)

Commentaires généraux

La plaine du Forez est située au centre du département de la Loire. C’est un bassin d’effondrement datant de l’ère tertiaire et recouvert au quaternaire par les alluvions de la Loire qui ont donné naissance aux sols actuels. L’altitude moyenne est de 360 m. La topographie, entre les monts du Forez et ceux du Lyonnais, entraîne une accumulation des eaux de ces montagnes dans la plaine, où elles alimentent la Loire qui la traverse du sud vers le nord. L’abondance de la ressource en eau a permis dès le treizième siècle la création d’étangs pour la pisciculture. Aujourd’hui près de trois cents étangs existent en plaine du Forez, représentant environ 1500 ha où vivent une faune et une flore diversifiées et remarquables. La grande chaîne des étangs d'Arthun appartient à la "plaque" des étangs d’Arthun-Sainte Foy Saint Sulpice. C'est l'une des plus intéressantes de la plaine du Forez. Cette chaîne d'étangs est certainement l'élément le plus remarquable de ce secteur du point de vue faunistique et floristique. La diversité des milieux naturels y est exceptionnelle, passant des milieux strictement aquatiques d'étangs aux zones de transition nombreuses et variées (roselières à roseaux, roselières à massette, peuplements de massettes ou de joncs…) sans compter les différentes prairies humides remarquables à Scirpe mucroné et les boisements marécageux où viennent se perdre les queues d'étang. Tous ces habitats naturels jouent un rôle fonctionnel primordial pour de nombreux animaux, particulièrement pour les oiseaux qui trouvent ici une zone de nourrissage et de repos vitale. Les bois sont eux grandement appréciés du Sanglier et de la Bécasse des bois. L'alimentation en eau en chaîne de l'ensemble des étangs à partir du même bassin versant permet également des transferts de semences de l'amont vers l'aval. Ceci explique la dissémination de certaines plantes dans les étangs successifs. Parmi les plus remarquables, on ne dénombre pas moins de seize espèces protégées (dont quatre en France) ce qui est tout à fait notable. Parmi elles, la Grande douve est reconnaissable à ses feuilles étroites pouvant atteindre vingt cinq centimètres et à sa hauteur imposante. Ses très grandes fleurs sont d'un jaune vif comme chez beaucoup d'autres renoncules. Il s'agit là de la plus importante station de la Loire. On remarque par ailleurs la présence de l'Oenanthe fistuleuse dont il n'existe que sept stations dans le département. Cette grande plante de la famille des ombellifères (comme la carotte, l'angélique…) est considérée comme assez rare en région Rhône-Alpes où elle est protégée. La Gratiole officinale arbore pour sa part des fleurs latérales d'un rose pale et ses feuilles opposées étroitement lancéolées assurent une reconnaissance facile. Cette plante est protégée en France et seulement présente sur un peu plus d'une dizaine de stations dans le département. On retrouve également sur ce secteur des gazons constitués notamment d’une petite fougère liée aux milieux inondés et très rare : la Pilulaire à globules (ou "Boulette d'eau"), protégée en France. Ces gazons apparaissent principalement en fin d’été. Une autre fougère, la Fougère d’eau (ou Marsilée) à quatre feuilles, forme des herbiers immergés ou flottants importants. La présence de la marsilée est très intéressante : la protection de cette fougère aquatique est considérée comme un enjeu européen en matière de conservation des espèces. Le département de la Loire est à ce titre un des bastions de l’espèce puisque l’on compte, à ce jour, plus de vingt stations de cette plante dans la plaine du Forez. S'agissant de la faune, la majorité des espèces rares d'oiseaux d'eau nichent sur cette chaîne d'étangs. La nidification des anatidés comme la Nette rousse est remarquable. La Nette rousse est un canard plongeur magnifique. Le mâle est reconnaissable à son long bec rouge corail et à sa tête roux orangé rehaussée d'un cimier doré. Cet anatidé atteint dans la Loire une des plus importantes populations connues en France. Cependant, depuis quelques années, ses effectifs ont sensiblement diminué. Entre 1994 et 1997, la population nicheuse dans la Loire était de l’ordre de cinquante à soixante-dix couples selon les années. Le Héron pourpré niche ici chaque année. Ce héron, peu répandu dans la Loire, a la particularité de nicher à même le sol dans de vastes roselières. Un autre héron lié aux roselières, plus petit, est lui un nicheur moins régulier. Il s'agit du Blongios nain. Cette espèce, très discrète, a connut un fort déclin au niveau mondial. Elle semble reconstituer lentement ses populations. Toujours parmi les oiseaux, la Guiffette moustac est une nicheuse régulière. Cette dernière s'installe souvent en colonie sur des étangs peu profonds. Elle reste une espèce en déclin en Europe même si sa situation dans la plaine du Forez est plus favorable avec une population nicheuse de l'ordre de 120 couples. Cette population, variable selon les années et instable en localisation, représente environ 5% des effectifs nicheurs français pour cette espèce. Enfin, on remarque, au rang des amphibiens, la présence de la Rainette verte ; c'est une petite grenouille dont les doigts munis de ventouses lui permettent de s'accrocher dans les arbres.

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