ZNIEFF 910006987
Marais de la Grande Maïre et Prés des Aresquiers

(n° régional : 34323024)

Commentaires généraux

La ZNIEFF du "Marais de la Grande Maïre et Prés des Aresquiers" se situe au nord de Frontignan, au coeur des zones humides périphériques aux étangs palavasiens. Elle englobe une continuité de prés et de dépressions halophiles comprises entre le Bois des Aresquiers au nord, l'Etang d'Ingril et les anciens salins de Frontignan au sud. Elle s'étend sur plus de 4 kilomètres pour une superficie d'environ 130 hectares.

Le substrat se compose principalement de dépôts alluvionnaires récents et modernes. Ce sont des limons plus ou moins sableux et des vases qui recouvrent des calcaires lacustres du Pliocène, ces derniers affleurant en limite nord au niveau de la zone agricole et du bois des Aresquiers. L’environnement proche est constitué d'un ensemble de parcelles agricoles et de bois issus de plantations, de milieux naturels et des marais (Marais de la Grande Palude au nord), ainsi que de zones urbanisées ("le Barnier" et "le Mas du Curé", quartiers nord de Frontignan situés à l'ouest) ou anciennement occupées par l'homme (anciens salins de Frontignan au sud-ouest). Une voie ferrée traverse le territoire dans sa partie ouest.

La ZNIEFF est une zone humide aux eaux plutôt saumâtres. Côté sud, elle est exposée aux eaux salées de l’ancien salin de Frontignan et de l'étang d'Ingril. Côté nord, elle est sous l'influence des eaux plus douces du Marais de la Grande Palude dont elle est séparée par la D114E4, et des résurgences karstiques de la Gardiole qui se manifestent sur sa bordure ouest. De part et d’autre de la voie ferrée, la circulation de l'eau est assurée par des connexions qui restent peu fonctionnelles.

Dans ce contexte, l’occupation du sol est marquée par une mosaïque de milieux plus ou moins halophiles avec des prés salés méditerranéens pour l'essentiel, des sansouires à salicorne et des fourrés de Tamaris le long des roubines. Des habitats d’intérêt patrimonial s'intègrent dans cette mosaïque comme les tapis de Salicorne radicante et les steppes catalo-provençales à lavande de mer. Des roselières occupent une place réduite et se confinent surtout dans la partie ouest, le long de quelques roubines ou fossés. Les berges de la partie est de la ZNIEFF sont composées de prés salés, de friches plus ou moins fermées (ancienne zone de culture), de végétation pionnières à salicorne annuelle et de quelques sansouires. L'extrême pointe est de la ZNIEFF abrite une petite lagune saumâtre avec des herbiers à Ruppie maritime (Ruppia maritima).

La majorité des espèces végétales patrimoniales recensées sont liées aux prés littoraux et aux végétations halophiles. Parmi les plus remarquables sont notés :
- dans les prés littoraux la Bugrane très douce (Ononis mitissima), annuelle rare et protégée qui possède ses principales populations régionales entre Agde et Montpellier ; le Buplèvre glauque (Bupleurum semicompositum), annuelle protégée des pelouses littorales ; la Linaire grecque (Kickxia commutata), vivace protégée du pourtour méditerranéen ; le Peucédan officinal (Peucedanum officinale)…
- dans des lagunes temporaires : la Cresse de Crête (Cressa cretica), vivace très rare en France et protégée, liée aux sols nus temporairement inondés ; l’Althénie filiforme (Althenia filiformis), espèce rare et protégée typique des lagunes d’eau douçâtre à salée et assèchement estival ; Chara baltica et Lamprothamnium papulosum, deux charophytes inféodées aux eaux saumâtres ;
- dans les prés et steppes salés : le Limonium de Girard (Limonium girardii), protégé et caractéristiques des steppes salées ; le Limonium de Le Grand (Limonium legrandii), considéré comme endémique de la côte languedocienne ; le Limonium cuspidé (Limonium cuspidatum) ; l'Armoise bleuâtre de France (Artemisia caerulescens subsp. gallica)…

Des oiseaux patrimoniaux, plus particulièrement des laro-limicoles, sont également relevés avec la Mouette mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus), l’Huitrier pie (Haematopus ostralegus) ou le Goéland railleur (Chroicocephalus genei). Ces espèces sont surtout cantonnées dans la partie ouest et en bordure de l'étang d'Ingril au niveau des petites zones en eau, et leur statut de nicheur est incertain ou irrégulier. S’y ajoutent l’Hirondelle rousseline (Cecropis daurica) qui profite d’infrastructures pour y établir son nid, le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus) au niveau des quelques roselières, le Pipit farlouse (Anthus pratensis), le Tarier des prés (Saxicola rubetra) ou la Fauvette pitchou (Sylvia undata) dans les zones herbeuses et les lisières attenantes.

Commentaires sur la délimitation

La ZNIEFF vise les berges nord-est de l'étang d'Ingril correspondant à la marge sud du Bois des Aresquiers, ainsi que les Marais du "Désert" et de la "Grande Maïre" à l'ouest du Bois des Aresquiers.


Les limites correspondent à des changements de milieux :
- au sud-est, berges de l’étang d’Ingril ;
- au nord le long du Bois des Aresquiers, lisière des zones boisées et cultivées ;
- au nord, la RD114E4 ;
- à l’ouest, passage des marais aux zones cultivées et urbanisées ;
- au sud-ouest, digues ou limite de parcelles avec les anciens salins de Frontignan.