La ZNIEFF de la "Corniche du Causse Méjean de Florac à Grattegals" se situe à la limite orientale du département de la Lozère, dans le Parc National des Cévennes. Elle concerne la corniche orientale du Causse Méjean qui surplombe Florac et la vallée du Tarnon. Elle englobe le tiers supérieur du versant du causse et s'étire sur une dizaine de kilomètres de long. Sa superficie approche les 480 hectares. En bordure de plateau à l'ouest, l'altitude moyenne est supérieure à 1000 m, avec un maximum à 1081 m au-dessus du rocher de Rochefort. Sur les pentes du causse à l'est, l'altitude inférieure atteint 600 m au plus bas.
Les calcaires du Jurassique qui constituent la surface du causse recouvrent une assise dolomitique de la même période. L'affleurement de cette dernière au sein de la ZNIEFF dans la partie supérieure des versants se matérialise par une succession de pitons, falaises et rochers aux à-pics vertigineux à l'instar du rocher de Rochefort. Cet ensemble de reliefs accidentés offre un intérêt naturel et paysager incontestable au site. Il domine en contrebas des pentes plus régulières établies dans des marnes et des calcaires marneux.
Les versants sont couverts pour une grande part de bois de Chêne pubescent (Quercus pubescens) et Pin sylvestre (Pinus sylvestris), et de formations arbustives et fourrés à Genévrier commun (Juniperus communis) et/ou Buis (Buxus sempervirens). Au sein de ces formations ligneuses, les espaces interstitiels sont occupés par des pelouses, tandis que dans la partie inférieure des versants, apparaissent des prairies et des pelouses pâturées. Quelques couloirs d’éboulis instables ou en voie de stabilisation sont également présents au droit des barres rocheuses. Des plantations de Pin noir (Pinus nigra subsp. nigra), le plus souvent de taille modeste, complètent la mosaïque végétale.
Les falaises, escarpements rocheux et pitons calcaires constituent un habitat d'intérêt communautaire et concentrent une part importante des enjeux biologiques identifiés au sein de la ZNIEFF. Ils sont un refuge pour plusieurs espèces végétales rares ou endémiques dont : la Corbeille d'argent à gros fruits (Hormathophylla saxigena), protégée en France et endémique du Sud de la France ; l’Athamante de Crète (Athamanta cretensis) et le Daphné des Alpes (Daphne alpina), deux espèces des Alpes à aire disjointe dans les Causses ; la Sabline de Lozère (Arenaria ligericina), endémique catalano-caussenarde rare ; le Saxifrage des Cévennes (Saxifraga cebennensis), endémique des Causses. Ils sont par ailleurs favorables au développement de certaines espèces d'oiseaux comme le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax).
A ces milieux rocheux sont associées des pelouses sèches et rocailleuses, avec notamment deux habitats d'intérêt communautaire que sont les formations rupicoles sur dalles rocheuses calcaires de l'Alysso-Sedion, et les pelouses sèches apparentées au Mesobromion des Causses. Des plantes endémiques des Causses y sont relevées comme la Fétuque de Christian Bernard (Festuca christiani-bernardii), la Germandrée de Rouy (Teucrium rouyanum), la Pulsatille tardive (Pulsatilla rubra var. serotina) et le Serpolet de la dolomie (Thymus dolomiticus), auxquelles s'ajoutent d'autres espèces déterminantes, la Gesse fausse-asphodèle (Lathyrus pannonicus var. asphodeloides), le Pâturin de Baden (Poa badensis) et la Serratule à tige nue (Klasea nudicaulis). Les insectes patrimoniaux sont également bien représentés avec des espèces à affinité montagnarde et à populations isolées dans le sud du Massif central avec l'Azuré de la Chevrette (Cupido osiris), le Moiré automnal (Erebia neoridas), l'Azuré de la Jarosse (Polyommatus amandus) et le Criquet des friches (Omocestus petraeus).
Dans la partie inférieure des versants, les pelouses sèches sont associées à quelques micro-zones humides, liées à des sources au contact des marnes à mi-versant. Des bas-marais à Carex davalliana s'y développent au voisinage desquels s'observe l’Orchis punaise (Anacamptis coriophora), plante protégée au niveau national.
Les fourrés et bois clairs qui recouvrent une grande partie des versants, se composent entre autres de forêts de pentes du Tilio-Acerion et de formations de pente à Buis, deux habitats d'intérêt communautaire. En lisière et au niveau des zones clairièrées, ils hébergent la Marguerite vert-glauque (Leucanthemum subglaucum), endémique du sud du Massif Central, la très rare Orobanche du Laser (Orobanche laserpitis-silerii) au niveau de couloir d'éboulis, ainsi que dans la partie inférieure des versant au contact des schistes la Silène à fleurs vertes (Silene viridiflora) et le Séséli faux-peucédan (Gasparrinia peucedanoides).
La ZNIEFF identifie les enjeux caractérisant la moitié nord de la corniche orientale du Causse Méjean. Son périmètre s'étend ainsi entre la ville de Florac au nord et le hameau de Vernagues au sud. Plus au sud, elle est prolongée par une autre ZNIEFF qui englobe le reste de la corniche orientale du Causse Méjean.
Son périmètre est délimité par :
- à l'ouest, la ligne de rupture de pente qui marque le rebord du causse ;
- à l'est, une succession de chemins, de routes, de lignes de thalweg, de haies, et ponctuellement la courbe de niveau 800 m (en contrebas du rocher de la Couronne) ;
- au nord, le thalweg du ruisseau des Cougnets ;
- au sud , le talweg au nord du hameau de Vernagues.