ZNIEFF 930012574
GORGES DE LA SIAGNE

(n° regional: 06136100)

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Description de la zone

La Siagne a creusé profondément la zone de plateaux et de collines boisées du moyen pays en créant des falaises vertigineuses, particulièrement au Pont de Saint Féréol.

Flore et habitats naturels

Les parois des gorges et des escarpements sont colonisées par le chêne vert. Les gorges présentent une hêtraie à Androsace de Chaix (Androsace chaixii) en position abyssale. Quelques espèces rupicoles d’intérêt patrimonial sont présentes comme l’Andropogon à deux épis (Andropogon distachyos), la Molinie tardive (Kengia serotina) ou encore la Julienne à feuilles laciniées (Hesperis laciniata).

Faune

Ces gorges calcaires abritent un patrimoine faunistique de grand intérêt, avec 30 espèces animales patrimoniales dont 4 sont des espèces déterminantes.
L’intérêt chiroptérologique de la zone est marqué avec la présence d’au moins 7 chauves-souris d’intérêt patrimonial telles que le Rhinolophe euryale (Rhinolophus euryale), espèce cavernicole déterminante, thermophile et d’affinité méditerranéenne, vulnérable, devenue très rare et très localisée car en très forte régression, préférant les lieux boisés riches en grottes, sur substrat calcaire, le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros), espèce remarquable en régression marquée, plutôt thermophile et anthropophile, préférant les milieux boisés clairs sur substrat calcaire qui alternent avec des espaces dégagés, assez rare en montagne mais présent jusqu’à 2 000 m d’altitude, le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), espèce remarquable et menacée, en diminution partout en France, plutôt thermophile mais présent jusqu’à au moins 2 200 m d’altitude, chassant dans les bocages et les paysages karstiques riches en broussailles, pelouses, pâtures et prairies, souvent proches de l’eau courante ou stagnante, de grottes et d’habitations, le Vespertilion de Capaccini (Myotis capaccinii), espèce déterminante rare d’affinité méditerranéenne, s’alimentant essentiellement dans les formations de ripisylves, le Petit Murin (Myotis blythii), espèce remarquable dite « vulnérable », thermophile de nette affinité méridionale, liées aux milieux boisés clairs proches de grottes, présente jusqu’à 2 100 m d’altitude, le Grand Murin (Myotis myotis), espèce remarquable plutôt commune mais localement en régression, thermophile et d’affinité méridionale, affectionnant les paysages semi ouverts légèrement boisés jusqu’à 2 000 m d’altitude, le Minioptère de Schreibers (Miniopterus schreibersii), espèce grégaire remarquable, menacée, en régression partout en France y compris dans notre région, d’affinité méditerranéenne et typiquement cavernicole et troglophile, recherchant les grottes et les cavernes proches d’endroits dégagés, les paysages karstiques riches en falaises avec cavités, jusqu’à 2 000 m d’altitude.
L’avifaune d’intérêt patrimonial comprend une espèce déterminante, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), espèce déterminante de rapace diurne rupicole, rare et localisée, accompagnée de plusieurs espèces remarquables : Aigle royal (Aquila chrisaetos), rapace diurne actuellement en légère augmentation après avoir fortement régressé, occupant préférentiellement les régions accidentées avec zones rocheuses et étendues forestières et qui utilise le site comme zone de chasse, Autour des palombes (Accipiter gentilis), rapace forestier d’affinité médioeuropéenne, affectionnant les grands massifs forestiers avec des clairières jusqu’à 2 000 m d’altitude, Grand-duc d’Europe (Bubo bubo), espèce rupicole, qui se nourrit préférentiellement dans les terrains dégagés proches des falaises et autres escarpements rocheux où il niche généralement, jusqu’à 2 600 m d’altitude, Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis), espèce peu fréquente liée au milieu aquatique, Pic épeichette (Dendrocopos minor), espèce forestière plutôt localisée et peu fréquente dans la région, liée aux forêts claires de feuillus caducifoliés jusqu’à 1 600 m d’altitude, affectionnant en particulier les formations de ripisylves, Cincle plongeur (Cinclus cinclus), espèce liée aux cours d’eau froids, propres et bien oxygénés, à courant plutôt vif, entre 100 et 2 400 m d’altitude, Monticole bleu (Monticola solitarius), espèce rupicole d’affinité méditerranéenne, se rencontrant dans les zones de falaises et d’escarpements rocheux, les gorges, les ruines, les garrigues claires rocailleuses, jusqu’à 1 600 m d’altitude.
Les amphibiens sont quant à eux représentés par deux espèces remarquables : le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), espèce franco ibérique et ouest méditerranéenne, aujourd’hui en régression et vulnérable, liée aux milieux ouverts humides proches de points d’eau riches en végétation aquatique jusqu’à 1 200 m d’altitude et le Spélèrpes de Strinati (Speleomantes strinatii), urodèle endémique de l'extrémité est des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et du nord-ouest de la Ligurie qui apprécie les affleurements rocheux humides et les cavités (grottes, avens, etc.).
Chez les poissons d’eau douce, citons deux espèces remarquables d’intérêt communautaire, protégées au niveau européen par la directive C.E.E. « Habitats » : le Blageon (Telestes souffia), espèce grégaire, des cours d’eau à fonds graveleux et le Barbeau méridional (Barbus meridionalis), espèce d’affinité méridionale, liée aux cours d’eau clairs et bien oxygénés à débit rapide sur substrat de graviers.
Les mollusques gastéropodes sont représentés par un cortège de très fort intérêt patrimonial avec la présence de plusieurs espèces remarquables et endémiques, comme la Petite Moitessierie (Moitessieria locardi), espèce endémique de la région méditerranéenne française dont les Gorges de la Siagne constituent la seule localité varoise connue à ce jour, la Planhydrobie de la Durance (Fissuria boui), Hydrobiidés endémique provençale, considérée comme rare, le Cochlostome du Verdon (Cochlostoma macei), espèce localisée, d’affinité méditerranéenne, endémique des départements du Var, des Alpes Maritimes et des Alpes-de-Haute Provence, se rencontrant à la surface des rochers calcaires, l’Aiguillette de Grasse (Renea moutonii moutonii), sous espèce d’Aciculidés, rare et vulnérable, endémique provençale des départements du Var et des Alpes-Maritimes, protégée en France, habitant la litière des forêts et les rochers, la Pagoduline italienne (Argna biplicata biplicata), sous espèce de répartition sud alpine, très rare en France, où elle n'est signalée que dans le Var et les Alpes Maritimes, aimant les endroits frais et abrités des bois rocailleux avec éboulis (litières de feuilles, mousses, fissures des rochers), de 500 à 1 500 m d’altitude, le Luisant fragile (Oxychilus maceanus), espèce endémique du département des Alpes Maritimes, entre 200 et 900 m d’altitude et la Marbrée de Dupuy (Macularia niciensis dupuyi) sous espèce protégée en France, endémique provençale localisée aux Alpes Maritimes, Var et Alpes de Haute Provence, fréquentant les rochers, les vieux murs, les oliveraies, surtout sur substrat calcaire, jusqu’à 2 500 m d’altitude.
Quant aux peuplements d’insectes, ils sont représentés par un coléoptère, le Carabique (Duvalius voraginis), espèce cavernicole de coléoptères, très rare, endémique du Var et des Alpes Maritimes.
Les lépidoptères sont représentés par une espèce déterminante, l’Hespérie à bandes jaunes (Pyrgus sidae), espèce d’affinité méditerranéenne orientale, qui affectionne les pelouses sèches et boisements clairs thermophiles et dont la chenille vit sur des potentilles (Potentilla spp.), et plusieurs espèces remarquables : l’Hespérie des cirses (Pyrgus cirsii), Hespéridés en régression, inféodée aux milieux ouverts et secs, la Proserpine (Zerynthia rumina), espèce d’affinité ouest-méditerranéenne protégée en France, dont la chenille vit sur l’Aristoloche pistoloche (Aristolochia pistolochia) dans les forêts claires et sur les coteaux pierreux, chauds et ensoleillés jusqu’à 1 100 m d’altitude, l'Azuré des orpins (Scolitantides orion), espèce à aire de distribution morcelée, inféodée aux milieux rocheux où croissent les plantes nourricières de sa chenille, des orpins (Sedum).
Chez les odonates, citons la présence du Cordulégastre bidenté (Cordulegaster bidentata), espèce remarquable d’odonates (libellules et demoiselles), inféodée par sa larve aquatique aux ruisseaux des versants pentus dans les montagnes sud européennes.
Du côté des orthoptères, deux espèces remarquables ont été inventoriée sur le site, le Grillon testacé (Eugryllodes pipiens), espèce ouest méditerranéenne dont la sous espèce provincialis est endémique du sud de la France, qui peuple les pentes rocailleuses et pelouses sèches sur les reliefs exposés et le Dolichopode dauphinois (Dolichopoda azami), espèce cavernicole de sauterelle endémique franco italienne du sud ouest des Alpes, assez répandue, troglophile, hygrophile et lucifuge, liée aux grottes, aux fentes des rochers et autres recoins obscurs et humides des maisons.
Les arachnides sont représentés par le Scorpion languedocien (Buthus occitanus), espèce remarquable xéro thermophile d’affinité ouest méditerranéenne, peu commune et affectionnant les sols meubles voire sablonneux.
Enfin chez les crustacés, signalons la présence du Cloporte Armadillidium simoni, espèce déterminante d’Isopodes Armadillidiidés, calcicole et fréquentant les pinèdes, chênaies et garrigues jusqu’à 650 m d’altitude, liée aux substrats datant de l’ère secondaire, principalement les calcaires jurassiques, endémique des départements du Var et des Alpes Maritimes mais localement abondante.

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La ZNIEFF prend en compte les gorges de la Siagne du bois des Malines aux Gourgs.