ZNIEFF 940013177
STATION DE GENISTA AETNENSIS DE LA MARINE DE SOLARO ET EMBOUCHURE DU TRAVO

(n° régional : 2BSOL1)

Commentaires généraux

(CLOB) Le site comprend : l’étang de Leccia, le cordon littoral de Solaro et l’embouchure du Travo entre le pont sur la RN 198 et la mer.

Le cordon littoral est colonisé par :

- un groupement à chiendent des plages (Elytrigia juncea) et échinophore (Echinophora spinosa) avec comme espèces compagnes la luzerne maritime (Medicago marina) et le diotis (Achillea maritima) ;

- une zone à oyat (Ammophila arundinacea) relictuelle, en raison de l’érosion naturelle et anthropique due aux passages de véhicules tout terrain, qui subsiste de façon ponctuelle ;

- plus en arrière, au niveau des sables fixés, un mince ourlet discontinu à scrophulaire rameuse (Scrophularia ramosissima) et immortelle d’Italie (Helichrysum italicum) ;

- puis :

• dans la moitié sud du site, une forêt dunale à pins maritimes (Pinus pinaster) (habitat prioritaire) en mosaïque avec une garrigue à hélianthème (Halimium halimifolium).

• dans la partie centrale, une tamariçaie (à Tamarix africana) bordée d’aulnes glutineux (Alnus glutinosa), avec comme particularité, la présence du genêt de l’Etna (Genista aetnensis),

• enfin, dans la moitié nord, des haies, séparant le cordon des prairies, constituées de ronciers (Rubus ulmifolius) en mosaïque avec des essences du maquis ou des tamaris.

Plus en arrière, tout au long du cordon, s’étendent de vastes prairies pâturées par des bovins, plus ou moins humides. L’extrémité sud du site est occupée par un marais de plusieurs hectares (le marais de Leccia) comprenant des roselières dans sa partie terminale, de vastes peuplements à tamaris et des prairies humides à carex et à joncs.

Les berges du Travo sont, en partie, occupées par une ripisylve (à aulnes, peuplier noir et osier). Entre les blocs rocheux et sur les zones graveleuses soumises aux fortes eaux du régime nival du Travo, les thérophytes sont abondantes. On note également à ce niveau, la présence de quelques espèces plus fréquentes à des étages de végétations supérieurs, dont les graines ont été transportées par les eaux de la rivière : Mercurialis corsica, Helleborus lividus ssp. corsicus, Anthyllis hermanniae, Santolina corsica, Cardamine graeca, Buplevrum fruticosum. Enfin, en arrière du niveau maximum atteint par les crues du Travo, s’installent des pteridaies et/ou des ronciers et/ou des cistaies. Ces dernières, d’abord clairsemées, sont de plus en plus denses au fur et à mesure que l’on s’éloigne du lit majeur du fleuve. Elles correspondent à des stades de dégradation de la forêt de chêne-liège ou d’oliveraies, dont quelques lambeaux subsistent par endroits.

Commentaires sur la délimitation

(CLOB) La zone déjà classée en ZNIEFF est riche en espèces végétales et en habitats déterminants. Les éléments patrimoniaux les plus remarquables sont : la forêt dunale à pin maritime, les tamaricaies et la présence du genêt de l’Etna.

L’extension de la ZNIEFF au cours terminal du Travo se justifie par la présence d’espèces animales remarquables et déterminantes, avec notamment : une libellule (Lestes macrostigma), une population qui semble importante de tortue d’Hermann, la présence de cistudes, de poissons (la Blennie fluviatile et la Truite macrostigma), de certains oiseaux dont le petit gravelot.

La flore est également riche de plusieurs espèces végétales déterminantes (mercuriale de Corse, grande vesce, cardamine grecque, sérapias méconnu) et d’habitats (dont les forêts galeries à aulne glutineux, aulne cordé, peuplier noir et osier), également déterminants et qui sont présents tout au long du cours terminal du Travo.

La surface du site est assez importante. Les milieux sont diversifiés (dunes, prairies plus ou moins humides, garrigues, maquis, pinède, zones humides, ripisylve,...) et disposent d’une bonne surface d’expression. Les formations végétales présentes le long du Travo, relativement denses par endroits et parfois impénétrables sont propices à la faune sauvage.

Les prairies humides de la basse plaine ont également été ajoutées, car elles offrent un élément de diversité supplémentaire avec des groupements végétaux divers, variant avec la microtopographie et la durée d’inondation des terrains ; et une assez grande diversité floristique, avec entre autre Ranunculus ophioglossifolius (espèce

déterminante). Ces milieux ont une grande valeur écologique pour les chaînes de consommateurs : insectes et oiseaux.

Les contours ont été définis de manière à intégrer le plus largement possible les espèces et les habitats déterminants, tout en essayant (dans la mesure du possible) de se caler sur des éléments physiques facilement repérables dans le paysage : route, talweg, canal.