F15-12 - Hieracio glacialis-Caricetum sempervirentis (Guin. 1938) Mikolajczak in Corriol & Mikolajczak 2017

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Pelouse alpine climacique, située entre (1 900) 2 000‑2 600 (2 700) m d’altitude, située à la charnière des étages subalpin et alpin, installée sur une large gamme de sols profonds à légèrement superficiels, acides ou acidifiés. Elle est très souvent pâturée et peut occuper de larges surfaces tant que la pente n’est pas trop forte ni l’exposition trop chaude. Classée dans le Caricion curvulae, elle possède néanmoins des affinités écologiques et floristiques avec les pelouses du Nardion srtictae et avec celles du Festucion variae.

Nom cité du syntaxon

Hieracio glacialis - Caricetum sempervirentis (Guin. 1938) Mikolajczak stat. nov hoc loco.

Synonymes

- Festucetum halleri caricetosum sempervirentis Guin. 1938 p.p. (la sous‑association de Guinochet 1938 est assez large et englobe à la fois des végétations sur grès d’Annot et des végétations sur substrats sédimentaires carbonatés peu  acides ; ces dernières comprennent de nombreuses espèces des Festuco‑Seslerietea et ne sont pas retenues dans le traitement proposé).
- Association à Carex sempervirens Lippmaa 1933 (Acta Inst. Horti Bot. Tartuensis 3 : Tabl. 3 p. 33) nomen illeg. (art 31).
- incl. Festucetum halleri potentilletosum pedemontanae Braun‑Blanq. 1969
La partie retenue du Festucetum halleri caricetosum sempervirentis Guin. 1938 correspond aux relevés réalisés sur sous‑sol gréseux (grès d’Annot, rel. I à V). L’analyse de Mikolajczak et al. (2014) confirme ce que Lazare (1972) et Briane et al. (1977) indiquaient déjà à propos du caractère ‘intermédiaire’ de ce syntaxon, en altitude (alpin inférieur et moyen) et en substrat, présent sur des roches très acides (granites, quartzites, certains gneiss, ...) et mixtes dits amphotères (nombreux types de gneiss notamment). Limité dans les Alpes maritimes à ces grès d’Annot, ce syntaxon est en réalité très répandu dans le reste des Alpes françaises.

Type nomenclatural

Désigné par Corriol & Mikolajczak (2017 : 84) : rel I du tab. n° 67b in Guinochet 1938 (Commun. Stat. Int. Géobot. MéditMontpellier 59 : 370).

Physionomie

Pelouse à recouvrement moyen proche de 90 %, dominée par deux monocotylédones cespiteuses, Nardus stricta et Carex sempervirens, qui prennent rapidement une teinte fauve pendant la saison de végétation. Le cortège floristique peu diversifié (25 espèces en moyenne) est cependant assez coloré tout au long de la saison où se succèdent les floraisons de Geum montanum, Trifolium alpinum, Scorzoneroides pyrenaica var. helvetica et divers Hieracium.

Variations

- typicum (col. 18 du tableau 1) : cortège floristique assez pauvre ;
-  variante sur schistes lustrés légèrement acides (col. 19 du tableau 1) : Alpes du Sud surtout, avec Veronica allionii,
Androsace vitaliana, Dianthus pavonius ;
- variante thermophile avec Potentilla grandiflora, Cerastium arvense subsp. strictum, Thymus gr.serpyllum.

Synchorologie

- s’observant dès 2000 m, cette association est extrêmement répandue dans les massifs cristallins des Alpes françaises et sur schistes lustrés acides.

Bibliographie

 Corriol G. & Mikolajczak A. 2017. Contribution au prodrome des végétations de France : les Caricetea curvulae Braun-Blanq. 1948 nom. conserv. propos. J. Bot. Soc. Bot. France, 77 : 57‑86. (Source)

Barbero M. 1970. Les pelouses orophiles acidophiles des Alpes maritimes et ligures, leur classification phytosociologique : Nardetalia strictae, Festucetalia spadiceae et Caricetalia curvulae. Ann. Fac. Sci. Marseille 43 B : 173‑195.

Barbero M. 1972. Études phytosociologiques et écologiques comparées des végétations orophiles alpine, subalpine et mésogéenne des Alpes maritimes et ligures. Thèse, Univ. Provence (Marseille), CNRS AO 1385. 2 vol., 418 p., pl. + fig.

Briane J.‑P., Lazare J.‑J. & Salanon R. 1977. Le traitement des très grands ensembles de données en analyse factorielle des correspondances – Proposition d’une méthodologie appliquée à la phytosociologie. Département de Mathématiques, Université de Nice, Campus Valrose, 38 p. + 25 tab. & fig. Carrillo E. & Ninot

Guinochet M. 1938. Étude sur la végétation de l’étage alpin dans le bassin supérieur de la Tinée (Alpes‑Maritimes). Commun. Stat. Int. Géobot. Médit. Montpellier 59 : 1‑458.

Lazare J.‑J. 1972. Le problème du Festucetum halleri du bassin supérieur de la Tinée (Alpes‑Maritimes). Essai d’interprétation par la méthode de l’analyse factorielle des correspondances. Mémoire D.E.A., Univ. Paris XI – Orsay, 1 vol., 46 p.

Lazare J.‑J. 1977. Clé de détermination des associations végétales des étages alpin et subalpin du bassin supérieur de la Tinée (Alpes‑Maritimes). Bull. Soc. Neuchâteloise Sci. Nat. 100 : 61‑83.

Lippmaa T. 1933. Aperçu général sur la végétation autochtone du Lautaret (Hautes‑Alpes). Acta Inst. Horti Bot. Tartuensis 3 (3) : 1‑108.

Mikolajczak A., Van Es J. & Dalmas J.P. 2014. Proposition méthodologique pour la synthèse de données phytosociologiques à l’échelle régionale ; exemple des pelouses acides des Alpes (Caricetea curvulae). Doc. Phytosoc., série 3, 1 : 337‑ 348.

Reynier P. 1987. Étude phytosociologique et écopédologique des étages alpin et subalpin supérieur sur les schistes lustrés des Alpes cottiennes françaises. Thèse 3e cycle, Université scientifique et médicale Joseph Fourier, Grenoble I, 276 p.

Verger J.‑P. 1974. Sol et végétation de l’étage alpin sur schistes lustrés et roches vertes en Queyras. Université Scientifique et Médicale Joseph Fourier, Grenoble, Thèse mémoire, 136 p.