Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Date de mise à jour du jeu de données
25/10/2016
Auteurs de la typologie
Farid Bensettiti, Jean-Claude Rameau et Hélène Chevallier (coord.) pour le tome 1 ; Farid Bensettiti, Frédéric Bioret, Jean Roland et Jean-Philippe Lacoste (coord.) pour le tome 2 ; Farid Bensettiti, Vincent Gaudillat et Jacques Haury (coord.) pour le tome 3 ; Farid Bensettiti, Vincent Boullet, Camille Chavaudret-Laborie et Janick Deniaud (coord.) pour le tome 4 ; Farid Bensettiti, Katia Herard-Logereau, Jérémie Van Es et Céline Balmain (coord.) pour le tome 5. Rédacteurs des fiches Cahiers d'habitats : se référer aux pages "Remerciements et contributions" des différents tomes.
Auteurs de la table
Vincent Gaudillat, Justine Louvel-Glaser et Noëmie Michez (UMS PatriNat)
Territoire(s) concerné(s)
France métropolitaine
Organisme responsable
PatriNat
Langue d'origine des données
FR
Contexte
Les types d'habitats d'intérêt communautaire de la directive "Habitats" sont décrits dans le Manuel d'interprétation des habitats de l'Union européenne. Afin de compléter et préciser ce manuel (version EUR 15/2) pour la France, des Cahiers d'habitats ont été rédigés, ceux-ci comportent des descriptions beaucoup plus détaillées des habitats présents sur notre territoire et des informations sur les modes de gestion appropriés pour les préserver. Sur les 133 habitats d'intérêt communautaire actuellement recensés en France, 122 sont traités dans les Cahiers d'habitats (on parle alors d'habitats "génériques"). Ils ont été divisés en habitats "déclinés" (de 1 à 39 pour un habitat "générique"), selon une logique écologique ou de gestion, chacun faisant l'objet d'une fiche pour un total de 626 fiches formant ainsi la typologie Cahiers d'habitats. Dans quelques cas, pour en faciliter l'appréhension, ces habitats déclinés ont été regroupés au sein d'habitats "sous-génériques".
Description du travail
Mise en table des fiches des Cahiers d'habitats. Les deux premiers niveaux de la table (grands types de milieux) sont issus de la table relative aux habitats d'intérêt communautaire. Toutes les rubriques ont été mises en table, hormis celles liées à la gestion qui n'ont été remplies que pour les habitats marins (1110 à 1170 et 8330). Sont également précisés le tome Cahiers d'habitats concerné et le code CORINE biotopes correspondant, éventuellement corrigé et accompagné de commentaires. Les rubriques "Espèces indicatrices" et "Valeur écologique et biologique" ont servi à l'établissement des relations habitats-espèces.
Par rapport à la version V2 d'HABREF :
- ajout des descriptions issues des fiches habitats des Cahiers d'habitats des habitats terrestres et d'eaux douces (sauf les rubriques de gestion) ;
- ajout des relations habitats-espèces sur la base des espèces mentionnées dans les rubriques "Espèces indicatrices" et "Valeur écologique et biologique" pour les habitats terrestres et des eaux douces ;
- changement du statut "NR" (nom de référence) en "SUPPR" (supprimé) pour les cahiers d'habitats 4090-1 (non présent en France), 9260-1.3 et 9260-1.4 (ne sont pas d'intérêt communautaire) ;
- ajout de 3 habitats présents en France, mais non traités dans les Cahiers d'habitats (2240, 4080, 6150), au niveau habitat générique, de manière à pouvoir intégrer les correspondances PVF2-HIC/CH qui les citent.
Origine du jeu de données
Fichier créé par V. Gaudillat et N. Michez (UMS PatriNat). Pour la mise en table des rubriques des habitats marins, a été utilisé comme base de travail le fichier word final du tome 2 des Cahiers d'habitats envoyé à l'éditeur. Les textes ont ensuite été corrigés par comparaison avec la version papier éditée. Quelques différences minimes entre la table de données et la version éditée peuvent donc subsister. Pour les habitats terrestres et d'eau douce, les fichiers pdf de chaque tome des Cahiers d'habitats ont été utilisés.
Références bibliographiques
Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 2 volumes : 339 p. et 423 p. + cédérom.
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom.
Bensettiti F., Gaudillat V. & Haury J. (coord.), 2002. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 3 - Habitats humides. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 457 p. + cédérom.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 2 volumes : 445 p. et 487 p. + cédérom.
Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom.
Commission européenne, 1999. Manuel d'interprétation des habitats de l'Union européenne. EUR 15/2. Commission européenne, DG Environnement, 132 p.
Référencement
PatriNat, 2023. Table de la liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats (HABREF). PatriNat / INPN, février 2023.
Dernière modification
Par rapport à la version 6 d'HABREF (décembre 2021) : Ajout d'une notification particulière sur les habitats marins (Codes 11 "Eaux marines et milieux à marées" et 8330) : les unités des Cahiers d'Habitats ne sont plus utilisées suite à la parution de l'interprétation nationale des HIC marins (de Bettignies et al., 2021)
Par rapport à la version 4 d'HABREF :
- le statut des habitats ajoutés dans la V3.1 (2240, 4080, 6150) passe finalement à "ERR" (erreur), les correspondances données dans les synthèses PVF2 n'étant conservées qu'avec la typologie "Habitats d'intérêt communautaire" ;
- ajout d'un nouveau champ de lien vers la fiche pdf du cahier d'habitats concerné.
Caractéristiques stationnelles
Étage planitiaire des régions occidentales soumises à un climat atlantique.
Situation de parois verticales à subverticales naturelles (falaises), moins souvent en position artificielle (fortifications, remparts, murs et murets…).
Substrats siliceux pauvres en bases (grès, schistes, granites, gneiss).
Substrats naturellement non ou peu enrichis en azote ; dans les situations artificielles, certaines formes de l’habitat peuvent toutefois s’enrichir en espèces nitrophiles, ce qui peut contribuer à sa variabilité.
Sols très minces des fissures peu profondes faiblement enrichies en humus (lithosols acides).
Expositions variées selon les situations, soit chaudes et éclairées (forme thermophile et héliophile), soit en ambiance d’hygrométrie assez élevée, alors expositions éclairées en bord de mer (mais à l’abri des embruns salés et protégées des vents dominants), plus ombragées vers l’intérieur des terres (chemins creux sombres et pierreux du bocage, sous fourrés notamment), l’ombre assurant le maintien d’une hygrométrie suffisante et de moindres variations temporelles de ce facteur (forme aérohygrophile).
Variabilité
L’habitat présente une variabilité fonction essentiellement des ambiances microclimatiques.
Communauté thermophile et héliophile de versant sud, supportant la dessiccation : association à Nombril de Vénus et Silène de Bastard [Umbilico rupestris-Silenetum bastardii], avec surtout les deux espèces éponymes (Umbilicus rupestris, Silene vulgaris subsp. maritima (bastardii), inclus dans S. vulgaris subsp. maritima), Rumex petite oseille (Rumex acetosella), variant faiblement en :
- forme type sans Fétuque de Leman (Festuca lemanii) ;
- et en forme plus neutrophile à Fétuque de Leman.
Communauté aérohygrophile, très exigeante en hygrométrie locale, indifférente à la lumière, mais supportant peu la dessiccation : association à Nombril de Vénus et Asplénium de Billot [Umbilico rupestris-Asplenietum billotii], avec Asplénium Billot (Asplenium obovatum subsp. billotii), sans variations significatives.
Physionomie, structure
Végétation herbacée vivace, non ou faiblement stratifiée, clairsemée à assez dense sur les parois verticales (30 à 60 % de recouvrement), s’installant à la faveur d’anfractuosités suffisantes pour le développement des rhizomes ; en conditions écologiques favorables (texture de la paroi, degré hygrométrique élevé), toutefois, le recouvrement peut être très élevé (jusque 100 %).
Végétation toujours assez pauvre en espèces en situation naturelle. De par la dominance des dicotylédones, la physionomie de l’association à Nombril de Vénus et Silène de Bastard est assez colorée à la floraison ; il n’en est pas de même pour la seconde forme, plutôt dominée par les fougères.
Confusions possibles
Aucune confusion possible.
Dynamique
Habitat permanent, sans véritable dynamique naturelle.
Habitats associés ou en contact
Association à Nombril de Vénus et Silène de Bastard : aux environs d’Argenton-Château (Deux-Sèvres), le paysage de corniche est composé de pelouses et éboulis thérophytiques à Micropyre aristé (Micropyrum tenellum fo. aristatum) [Arnoseridi minimae-Micropyretum aristati, Thero-Airion praecocis] ou à Cotonnière naine (Logfia minima) et Canche précoce (Aira praecox) [Filagini minimae-Airetum praecocis, Thero-Airion praecocis ; Code Corine : 35.21], pelouses oligotrophiques vivaces à Scille d’automne (Scilla autumnalis) et Orpin blanc (Sedum album) [Scillo autumnalis-Sedetum albi, Sedion anglici] ou à Plantain holostée (Plantago holosteum) et Astérocarpe cendré (Sesamoides purpurascens) [Plantagini holostei-Sesamoidetum canescentis, Sedion anglici ; Code Corine : 35.22], association à Nombril de Vénus et Asplénium de Billot en situation protégé [Code UE : 8220, Code Corine : 62.21], fourré thermophile de corniche à Poirier cordé (Pyrus cordata) et Genêt à balai (Cytisus scoparius) [Pyro cordatae-Cytisetum scoparii, Ulici europaei- Cytision scoparii ; Code Corine : 31.8112].
Association à Nombril de Vénus et Asplénium de Billot :
- en paysage de corniche continentale : pelouses et éboulis thérophytiques à Catapode fin (Micropyrum tenellum) [Narduretum lachenalii, Thero-Airion praecocis] ou à Scléranthe annuel (Scleranthus annuus) et Canche précoce [Sclerantho annui-Airetum praecocis, Thero-Airion praecocis ; Code Corine : 35.21], ourlet thérophytique vernal à Géranium luisant (Geranium lucidum) et Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta) [Geranio lucidi-Cardaminetum hirsutae, Drabo muralis-Cardaminion hirsutae], pelouse oligotrophique vivace à Millepertuis à feuilles de linaire (Hypericum linariifolium) et Orpin réfléchi (Sedum rupestre) [Hyperico linarifolii-Sedetum reflexi, Sedion anglici ; Code Corine : 35.22], ourlet thermophile à Germandrée scorodoine (Teucrium scorodonia) et Silène penchée (Silene nutans) [Teucrio scorodoniae-Silenetum nutantis, Teucrion scorodoniae], fourré thermophile de corniche à Genévrier commun (Juniperus communis) et Genêt à balai [Junipero communis-Cytisetum scoparii, Ulici europaei-Cytision scoparii ; Code UE : 5130, Code Corine : 31.88], localement associations à Nombril de vénus et Silène de Bastard ou à Nombril de Vénus et Asplénium septentrionale [race à Umbilicus rupestris de l’Asplenietum septentrionalis-adianti-nigri, Asplenion septentrionalis ; Code UE : 8220, Code Corine : 62.21] en situation exposée ;
- en paysage de corniche littorale : falaise soumise aux embruns à Doradille marine (Asplenium marinum) [Asplenietum marini, Crithmo maritimi-Armerion maritimae ; Code UE : 1230, Code Corine : 18.21], pelouse thérophytique vernale à Brome de Ferron (Bromus hordeaceus subsp. ferronii) et Canche précoce [Bromo ferronii-Airetum praecocis, Thero-Airion praecocis ; Code Corine : 35.21], pelouse oligotrophique vivace à Dactyle maritime (Dactylis glomerata subsp. hackelii) et Orpin d’Angleterre (Sedum anglicum) [Dactylo marinae-Sedetum anglici, Sedion anglici], ourlet à Germandrée scorodoine et Silène des montagnes (Silene vulgaris subsp. maritima var. montana) [Teucrio scorodoniae-Silenetum vulgaris montanae, Teucrion scorodoniae], lande littorale sèche à Bruyère cendrée (Erica cinerea) [Ulici maritimi- et Ulici humilis-Ericetum cinereae, Dactylo marinae-Ulicion maritimi ; Code UE : 4030, Code Corine : 31.231], végétation de corniche aéro haline à Doradille marine vers la mer [Asplenietum marini, Crithmo maritimi-Armerion maritimae ; Code UE : 1230, Code Corine : 18.21].
Répartition géographique
Association à Nombril de Vénus et Silène de Bastard : connue de certaines parties du Massif armoricain méridional : Deux-Sèvres, Vendée.
Association à Nombril de Vénus et Asplénium de Billot : connue d’une grande partie du Massif armoricain (Basse-Normandie, Bretagne, Vendée) et s’étendant en situations isolées vers l’est (Bassin parisien) et le sud (Poitou-Charente, Limousin, piémont nord des Pyrénées occidentales).
Valeur écologique et biologique
Valeur patrimoniale locale : pas d’espèces protégées au niveau national ; l’Asplénium de Billot est protégée en régions Bretagne, Limousin et Poitou-Charente.
États de conservation
États à privilégier :
Il convient de privilégier les formes les moins eutrophisées, dominées par les fougères et la Silène de Bastard.
Autres états observables :
Formes eutrophisées en situation artificielle de l’association à Nombril de Vénus et Asplénium de Billot ; en outre l’éclaircissement par disparition, par exemple, du couvert ligneux contribue à l’altération de l’ambiance microclimatique et au remplacement de cette association par d’autres (indéterminées, sans Asplénium de Billot) supportant mieux la dessiccation.
Tendances et menaces
Association à Nombril de Vénus et Silène de Bastard : apparemment non menacée, sauf peut-être par les activités de varappe sur les parois.
Association à Nombril de Vénus et Asplénium de Billot : surtout menacée dans les régions intérieures par le rejointoiement des murs et la modification des conditions microclimatiques : mise à la lumière par coupe des arbustes protecteurs, régression des chemins creux et pierreux sombres du bocage ; en outre le piétinement et le nettoyage des couloirs d’escalade consécutifs au développement des activités de varappe lui sont néfastes, par action négative sur les rhizomes et eutrophisation.
Les herbicides semblent être peu utilisés dans les stations de cet habitat.
Axes de recherche
Compléter les données de taxonomie fine sur le groupe vulgaris du genre Silene et leurs correspondances avec l’écologie des diverses formes de l’habitat.
Bibliographie
Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)