8220-16 - Falaises atlantiques de serpentine

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étage collinéen des régions occidentales soumis à un climat atlantique.
Situation en position naturelle de paroi rocheuse.
Substrats de serpentine (silicate magnésien métamorphique). Substrats naturellement non ou peu enrichis en azote.
Sols très minces faiblement enrichis en humus (lithosols acides).
Expositions chaudes et éclairées (forme thermophile et héliophile), généralement au sud, induisant de longues périodes de sécheresse.

Variabilité

L’habitat présente une variabilité très faible, n’étant représenté que par l’association à Notholaena de Maranta et Doradille de la serpentine [Cheilantho marantae-Asplenietum cuneifolii], avec surtout les deux fougères éponymes, respectivement Notholaena marantae et Asplenium cf. cuneifolium, association encore trop peu connue. En fait la véritable Doradille de la serpentine ne semble exister, en France, qu’en Ardèche ; les Doradilles de serpentine du Limousin seraient une forme serpentinicole de l’Asplénium doradille-noire (Asplenium adiantum-nigrum) mimant la précédente et de statut taxonomique non encore définitivement établi.

Physionomie, structure

Végétation herbacée vivace, non ou faiblement stratifiée, souvent dense (jusque 70 % de recouvrement) sur les parois verticales, s’installant à la faveur d’anfractuosités suffisantes pour le développement des rhizomes.
Végétation toujours assez pauvre en espèces, celles-ci susceptibles de reviviscence.
De par la dominance des fougères, la physionomie de cet habitat est assez terne.

Confusions possibles

Aucune confusion possible.

Dynamique

Habitat permanent, sans véritable dynamique naturelle.

Habitats associés ou en contact

Pelouse oligotrophique vivace à Fétuque de Léman (Festuca lemanii) et Koelérie du Valais (Koeleria vallesiana) et Orpin réfléchi (Sedum rupestre) [Code Corine : 35.22], végétation saxicole à lichens (divers Physcia et Xanthoria), ourlet thermophile à Brachypode penné (Brachypodium pinnatum) et Violette hérissée (Viola hirta) [Trifolion medii ; Code Corine : 34.42] ;
Sur les flancs plus mésophiles du pointement de serpentine : pré mésohygrophile à Molinie bleue (Molinia caerulea) et Ail jaunâtre (Allium ochroleucum, inclus dans A. ericetorum) [Molinion caeruleae ; Code UE : 6410, Code Corine : 37.31], lande à Bruyère vagabonde (Erica vagans) et Ajonc nain (Ulex minor) [Ulicion minoris ; Code UE : 4030, Code Corine : 31.234], fourré oligotrophique à Genévrier commun (Juniperus communis) et Bourdaine (Frangula alnus) [Junipero communis-Franguletum alni, Pruno spinosae-Rubion ulmifolii, Frangulo alni-Pyrenion cordatae ; Code UE : 5130, Code Corine : 31.88].

Répartition géographique

Habitat surtout connu des pointements de serpentine du Limousin (Haute-Vienne et Corrèze) et d’Auvergne (Cantal) ; présence à confirmer sur d’autres sites du territoire national (Ardèche -).

Valeur écologique et biologique

Valeur patrimoniale locale : pas d’espèces protégées au niveau national ; le Notholaena de Maranta est protégé en régions Limousin et Auvergne.

États de conservation

États à privilégier :
État optimum.

Tendances et menaces

Les stations du Limousin sont surtout menacées par l’ouverture éventuelle de carrière d’exploitation de la serpentine.

Axes de recherche

Compléter les données de taxonomie fine sur le complexe morphologie et génétique de la Doradille noire.
Compléter l’étude phytosociologique de cet habitat très peu connu, incluant sa présence éventuelle en dehors du Limousin, et plus généralement de la végétation des serpentines.

Bibliographie

 Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)