8220-17 - Végétation des rochers et murettes siliceux de l'étage méditerranéen du Roussillon

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Rochers et murettes de pierres sèches siliceux méditerranéens (parfois supraméditerranéens).
L’habitat thermo-héliophile et sec est bien exposé (orientation variant de l’est au sud). Il s’échauffe et se dessèche fortement en période estivale. Les végétaux colonisent les fissures plus ou moins larges et terreuses, ainsi que les replats terreux établis au hasard de la topographie des surfaces rocheuses.

Variabilité

De légères variations écologiques et floristiques s’observent :
- la communauté dominée par Cheilanthès de Tineo (Cheilanthes tinaei) et Cheilanthès de Madère (Cheilanthes pteridioides) [à décrire syntaxonomiquement] des expositions chaudes et sèches (de l’est au sud), est la plus fréquente, colonisant les rochers siliceux plus ou moins compacts et les murettes bordant les parcelles de cultures (notamment de vigne) ;
- l’association à Asplénium de Billot et Cheilanthès de Tineo (Cheilanthes tinaei = Ch. x duriensis) [Asplenio billotii-Cheilanthetum duriensis] bien représentée dans la péninsule Ibérique, semble atteindre ici la limite septentrionale de son aire, se réfugiant aux expositions un peu plus fraîches que la précédente ;
- la communauté à Cosentinia velu (Cosentinia vellaea) [à décrire syntaxonomiquement], accompagné du Figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica), colonisant les rochers siliceux compacts (gneiss du cambrien) et leurs replats terreux arides.

Physionomie, structure

Végétation de recouvrement extrêmement faible (atteignant rarement 30 %), basse et peu riche en espèces, dominée par des fougères vivaces reviviscentes (genres Cheilanthès et Cosentinia).

Confusions possibles

En raison de la présence de genres et espèces communs, ne pas confondre cet habitat avec les falaises eu-atlantiques siliceuses [Asplenio billotii-Umbilicion rupestris ; Code UE : 8220] étrangères à la région.

Dynamique

Cet habitat présente un caractère relativement permanent. Il peut évoluer dans certains cas vers une végétation ligneuse de fourré méditerranéen.

Habitats associés ou en contact

Différents stades dynamiques de la série du Chêne liège (Quercus suber) [Code Corine : 32.2, 32.3, 45.2, Code UE : 9330].
Vignobles [Code Corine : 83.21].
Vergers [Code Corine : 83.15].

Répartition géographique

Habitat présent à l’extrémité orientale des Albères (Pyrénées-Orientales).
La communauté à Cosentinia velu n’est connue que de Banyuls et de Cerbère.

Valeur écologique et biologique

La valeur de l’habitat tient avant tout à sa rareté, à la présence d’espèces rares à aire de répartition limitée ou en limite d’aire. Le Cosentinia velu est légalement protégé au niveau national, et le Cheilanthès d’Espagne au niveau régional en Languedoc-Roussillon.

États de conservation

États à privilégier :
Stades optimaux de l’habitat.

Autres états observables :
Stades initiaux et stades terminaux évoluant vers le fourré.

Tendances et menaces

Habitat de caractère relativement permanent.
Différentes actions anthropiques peuvent avoir un impact négatif direct ou indirect sur l’état de l’habitat : travaux de génie civil, incendies, arrêt de culture, rudéralisation, cueillette éventuelle de plantes…

Axes de recherche

Établir la typologie syntaxonomique des habitats et préciser leur répartition géographique. Étudier la faune associée à l’habitat.
Il serait intéressant de faire un suivi à long terme de ces habitats afin de connaître leur évolution éventuelle lors d’un changement climatique global.

Bibliographie

 Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)