8220-18 - Falaises mésoméditerranéennes siliceuses de Provence

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étage mésoméditerranéen avec irradiations dans les étages thermo- et supraméditerranéen, optimum de développement entre 200 et 500 m d’altitude.
Expositions variées suivant le type de groupement (cf. infra). Pentes moyennes à fortes (40 à 90°).
Végétation ancrée dans des fissures étroites et profondes des parois rocheuses siliceuses ; les fentes larges sont occupées par des phanérophytes.
Roches-mères variées : éruptives ou métamorphiques.

Variabilité

Falaises et rochers à Bufonie vivace et Linaire faux gaillet [Bufonio willkommianae-Linarietum repentis] ; diversité marquée, en relation avec l’exposition :
- sur les adrets, sous-association thermoxérophile au niveau de laquelle les deux espèces caractéristiques du groupement trouvent leur optimum [subass. typicum] ;
- sur les ubacs à très fortes déclivités, sous-association à Asplénium septentrionale (Asplenium septentrionale), Saxifrage continentale (Saxifraga hypnoides subsp. continentalis) et Doradille obovée (Asplenium obovatum subsp. obovatum) ; en relation avec une hygrométrie atmosphérique et édaphique importante tout au long de l’année [subass. saxifrago-asplenietosum obovati];
- sur les ubacs, plus rarement sur les rochers exposés à l’est, sur des pentes moins prononcées (entre 15 et 20° en moyenne), sous-association à Plantain holostée (Plantago holosteum) et diverses espèces des pelouses oligotrophiques calcifuges et des cistaies [subass. plantaginetosum recurvatae].

Physionomie, structure

Recouvrement du substrat par la végétation inférieur à 50 %. Mosaïque d’hémicryptophytes dominants et de chaméphytes.

Confusions possibles

Avec le groupement d’adret de la même alliance : association à Phagnalon des rochers et Cheilanthes de Madère (Cheilanthes pteridioides) [Phagnalo saxatilis-Cheilanthetum maderensis ; Code UE : 8220].

Dynamique

Habitat à caractère permanent.
Seul l’élargissement des fissures peut entraîner une évolution vers les structures phanérophytiques des cistaies et maquis.

Habitats associés ou en contact

Habitat endémique de la Provence siliceuse, essentiellement sur les ryolites de l’Estérel et de la Colle-du-Rouet, les arkoses de Roquebrune-sur-Argens, mais aussi sur les roches métamor- phiques du massif des Maures pour la sous-association à Plantain holostée.

Répartition géographique

États à privilégier :
Dans tous les cas, privilégier les stations les plus représentatives présentes à l’étage mésoméditerranéen, au niveau d’anfractuosités étroites.

Autres états observables :
États floristiquement appauvris dans des fissures plus larges colonisées par des phanérophytes.

Valeur écologique et biologique

Habitat généralement peu menacé.
Risques cependant de destruction de certaines stations lors de l’ouverture ou de l’élargissement de pistes forestières, la pratique de l’escalade ou l’exploitation de carrières.

Axes de recherche

Recherche des stations les plus riches au plan floristique, où les végétaux d’intérêt patrimonial (rares, protégés et/ou endémiques) sont présents.

Bibliographie

 Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)