9180-7 - Érablaies à Alisier blanc du montagnard supérieur et du subalpin

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat se rencontrant entre 1 200 et 1 600 m dans les montagnes calcaires (Jura, Préalpes du nord) bien arrosées ; plus rarement sur granite (Vosges).
Pentes exposées au sud (plus rarement à l’est ou à l’ouest) ; haut de versant, pied de falaise, ou au-dessus de falaises, parfois au milieu de pelouses.
Sols établis sur blocs et cailloux calcaires (très rarement siliceux : Vosges) ; parfois sur sols superficiels plus ou moins rocailleux ; présence de terre fine minérale entre les cailloux.
Couvert laissant pénétrer la lumière —› persistance d’espèces de pelouses).
Enneigement durable ; pluviosité importante —› humidité quasi permanente du sol malgré sa faible épaisseur.

Variabilité

Variations géographiques :
- race vosgienne sur roches siliceuses libérant beaucoup d’éléments nutritifs ; présence de quelques acidiphiles sur les blocs ;
- race du Jura sur calcaire ;
- race des Préalpes du nord plus riche en espèces d’altitude.

Variations altitudinales :
- forme du montagnard supérieur ;
- forme du subalpin plus riche en espèces de mégaphorbiaies.

Variations selon les réserves en eau du sol (plus ou moins grande abondance en éléments grossiers).

Physionomie, structure

La strate arborescente est dominée par l’Érable sycomore ; les peuplements assez clairs présentent une densité élevée d’espèces de lumière (Alisier blanc, Sorbier des oiseleurs, Cytise des Alpes).
La strate arbustive est structurée par le Noisetier accompagné du Nerprun des Alpes, de l’Alisier de Mougeot, du Rosier des Alpes.
La strate herbacée, en fonction du couvert, montre des espèces hygrosciaphiles (Aconit tue-loup : Aconitum vulparia) sous couvert dense, et des espèces héliophiles (Mélique penchée : Melica nutans).

Confusions possibles

À rechercher.

Dynamique

Spontanée :
Groupement pionnier d’éboulis à Fougère de Robert (Gymnocarpium robertianum) --> Pelouse à Seslérie bleue, Calamagrostide des montagnes (Calamagrostis varia)… --> Fruticées à Nerprun des Alpes, Saule à grandes feuilles (Salix grandifolia) --> Phase pionnière à Alisier blanc, Cytise des Alpes, Sorbier des oiseleurs --> Phase de maturité dominée par l’Érable sycomore.

Liée à la gestion :
Type d’habitat généralement non exploité actuellement.
Stations qui ont pu être pâturées par le passé.

Habitats associés ou en contact

Fruticée à Nerprun des Alpes, Cytise des Alpes.
Lisières forestières (UE : 6430).
Pelouses subalpines à Seslérie bleue, Laîche sempervirente (Carex sempervirens) (UE : 6210).
Prairies de fauche montagnardes à Trisète dorée (Trisetum flavescens) (UE : 6520).
Végétation de fentes de rochers et falaises (UE : 8210).
Végétation d’éboulis (UE : 8120).
Pelouses de corniche à Seslérie bleue, Anthyllide des montagnes (Anthyllis montana) (UE : 6210).
Pessière sur blocs ou sur lapiaz (UE : 9410).
Hêtraie sommitale à Érable (UE : 9140).

Répartition géographique

Observé en France :
- dans le Jura ;
- dans les Vosges (très rare) ;
- dans les Alpes du nord.

Valeur écologique et biologique

Type d’habitat totalement soustrait à l’action humaine compte tenu des stations marginales occupées —› végétation forestière naturelle.
Type d’habitat rare, occupant par ailleurs de faibles étendues. Participe à des mosaïques d’habitats du plus grand intérêt (falaises, forêts, pelouses, mégaphorbiaies, éboulis…).

États de conservation

États à privilégier :
Peuplements denses.
Peuplements clairs en mosaïque avec des pelouses.

Tendances et menaces

Bonne stabilité des surfaces faibles occupées ; tendance éventuelle à leur augmentation liée à la déprise pastorale (mais stations où la pression a toujours été faible par le passé).
Les perturbations observées sont naturelles : avalanches de neige ou pierreuses : observation sur le long terme de cycles
Pelouse --> Erablaie --> Pelouse

Potentialités intrinsèques de production

Fertilité faible et limitée par de nombreux facteurs :
- l’altitude ;
- l’enneigement durable ;
- la réduction de la période de végétation ;
- la situation topographique qui rend ces habitats peu accessibles.
Peu voire aucune valeur économique, le peuplement présente souvent des arbres en crosse à la base, peu développés et au tronc tortueux.

Axes de recherche

L’aire générale reste à préciser.
Type d’habitat encore peu étudié en France ; il reste à réaliser des relevés phytoécologiques pour cerner les caractères et la diversité de ce type d’habitat sur le territoire français.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 1. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 339 p. + cédérom. (Source)