4030-16 - Landes acidiclines subcontinentales du Sud-Est

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étage collinéen du Piémont et étage montagnard de Ligurie et de Provence, jusqu’à 1 400 m d’altitude.
Climat à ambiance atlantique humide : précipitations abondantes et douceur relative des températures ; présence aussi sur le versant occidental du massif des Maures asséché par le mistral.
Expositions indifférentes et pentes variables.
Sols dépourvus de calcaire actif, le plus souvent siliceux, oligotrophes et profonds.

Variabilité

Variation principale en fonction de l’altitude :
- à l’étage collinéen : lande à Petit-cytise hérissé et Callune vulgaire [Cytiso hirsuti-Callunetum vulgaris], avec : Petit-cytise hérissé (Chamaecytisus hirsutus), Callune vulgaire (Calluna vulgaris). Un faciès à Fougère aigle (Pteridium aquilinum) colonise à basse altitude les zones les plus humides ;
- à l’étage montagnard : lande à Myrtille et Callune vulgaire [Vaccinio myrtilli-Callunetum vulgaris], avec : Myrtille (Vaccinium myrtillus), Airelle à petites feuilles (Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum) et Callune vulgaire.

Physionomie, structure

Landes ou maquis ayant un très fort à fort recouvrement (80 à 100 %).
La lande de l’étage montagnard est dominée par des espèces de la famille des Éricacées, telles la Callune vulgaire, l’Airelle à petites feuilles et la Myrtille.
La lande de l’étage collinéen est colonisée par des espèces de la famille des Fabacées, comme le Petit-cytise hérissé, le Genêt d’Allemagne (Genista germanica) et le Genêt des teinturiers (Genista tinctoria).

Confusions possibles

Cet habitat caractéristique de l’étage montagnard ou collinéen du sud-est de la France ne peut pas se confondre avec d’autres habitats dans cette région.

Dynamique

Habitat représentant un état de dégradation des forêts thermophiles par l’action humaine : pâturage, exploitation des bois et incendies.
Les landes collinéennes les plus humides à Fougère aigle peuvent évoluer vers une forêt mixte à Charme (Carpinus betulus) et Chêne sessile (Quercus petraea), alors que les landes plus thermophiles sont colonisées par le Chêne sessile et le Châtaignier (Castanea sativa).
Les landes montagnardes ont une évolution différenciée en fonction de l’exposition. En position d’adret, elles sont colonisées par le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) tandis qu’en ubac, elles sont envahies par des Hêtres buissonnants (Fagus sylvatica). Cependant dans certaines zones où la dégradation est trop intense et avancée, il est difficile de définir une tendance évolutive.

Habitats associés ou en contact

Bois mixtes à Charme et Chêne sessile.
Chênaies à Chêne sessile et Châtaignier [Hyperico montani-Quercenion petraeae].
Landes colonisées par le Hêtre ou le Pin sylvestre.
Landes thermophiles à Bruyère à balais (Erica scoparia) et Bruyère arborescente (Erica arborea) [Ericion arboreae].
Landes de l’étage montagnard supérieur et du subalpin à Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum), Genévrier nain (Juniperus sibirica), Myrtille et Airelle à petites feuilles [Rhododendro ferruginei-Vaccinion myrtilli et Juniperion nanae].

Répartition géographique

Sud-Est de la France : étage collinéen du Piémont et étage montagnard de la Ligurie et de la Provence.

Valeur écologique et biologique

Cet habitat à une valeur écologique importante. Les deux types principaux de landes révèlent des influences climatiques contradictoires. La lande collinéenne à Petit-cytise hérissé et Callune vulgaire représente un groupement soumis à des influences supraméditerranéennes, alors que la lande montagnarde à Myrtille et Callune vulgaire est soumise à des influences intra-alpines. De plus, cet habitat est localisé sur serpentines, roche au déterminisme édaphique particulier, ce qui accentue les contrastes dus aux différentes influences climatiques.

États de conservation

États à privilégier :
Stades caractéristiques de landes dominées par des chaméphytes.
Autres états observables :
Landes colonisées par des espèces forestières et liées à la dynamique de ces habitats.
Landes dégradées et où souvent le sol est érodé.

Tendances et menaces

Tendances évolutives conditionnées principalement par les phénomènes dynamiques et le boisement progressif des landes qui constitue la principale menace de disparition de l’habitat.

Potentialités intrinsèques de production

Contrairement à d’autres ligneux bas, la Callune est pâturée, surtout à l’automne quand elle est en fleur et que les autres ressources fourragères commencent à s’épuiser sur l’estive.
La valeur pastorale des landes à Callune dépend directement de leur âge, les plus « jeunes » ayant une appétence plus élevée (développement du tapis herbacé rendu possible par la réouverture de la lande jusqu’au retour de la Callune - deux à trois ans pour une lande jeune) ; l’intérêt pastoral est maximal entre la cinquième et la dixième année après l’ouverture de la lande. Elle est pâturée en été par des vaches allaitantes à forts besoins (allaitement). Cet habitat peut être valorisé par trente journées vaches/ha/an. Les vaches n’ont alors pas besoin de complément alimentaire.
Les landes dominées par la Fougère aigle et le Genêt n’ont aucun intérêt pastoral et sont le plus souvent considérées par le pastoraliste comme le témoin de l’abandon des terres agricoles. Toxique et plante-hôte des tiques, vecteurs de la pyroplasmose, la Fougère aigle peut réduire fortement les disponibilités de pâturage.
La Callune possède également une valeur très élevée pour l’apiculture (transhumance apicole). Son intérêt dépend du taux de recouvrement de celle-ci, de l’intensité de sa floraison et de la production du nectar. La sécrétion du nectar est plus forte chez les jeunes plantes. La floraison est maximale dans les landes âgées de 5-15 ans environ. L’intérêt apicole est maximal entre la douzième et la quatorzième année après ouverture.

Axes de recherche

Absence de données.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)