Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Depuis la frange supérieure de l’étage collinéen jusqu’au subalpin (800-2 200 m), largement développé à l’étage montagnard.
Conditions climatiques marquées par une forte humidité atmosphérique et un froid hivernal peu intense pour les formations montagnardes. Climat général plus froid et plus humide pour les formations d’altitude.
Pentes modérées à fortes, à toutes les expositions mais préférentiellement en soulane.
Substrat siliceux (schistes, gneiss, granites).
Sol squelettique et peu profond à profond et bien différencié lorsque la lande est bien implantée (en particulier pour les sarothamnaies de basse altitude) ; pH acide à très acide, généralement compris entre les valeurs extrêmes de 4 à 6.
Landes montagnardes et thermophiles dont les variations principales se font selon l’altitude et la situation géographique. L’étude fine de ces landes et notamment la distinction et la caractérisation des « landes hautes » associées de la classe des Cytisetea scopario-striati restent à faire. Certaines des unités mentionnées ci-après sont probablement hétérogènes de ce point de vue.
Landes hautes de l’étage collinéen et de la base de l’étage montagnard dominées par la Fougère aigle (Pteridium aquilinum) et le Genêt à balais (Cytisus scoparius): lande à Brunelle des Pyrénées et Genêt à balais [Prunello pyrenaicae-Sarothamnetum scoparii].
Landes basses dominées par la Callune vulgaire (Calluna vulgaris) ; plusieurs types selon la région géographique :
- dans la partie orientale des Pyrénées, lande à Alchémille des rochers et Callune vulgaire [Alchemillo saxatilis-Callunetum vulgaris];
- dans les Pyrénées ariégeoises et aranaises, lande à Avoine sillonnée et Callune vulgaire [Helictotricho sulcati-Callunetum vulgaris];
- dans les Pyrénées orientales, lande à Gentiane jaune et Raisin d’ours commun [groupement à Gentiana lutea et Arctostaphylos uva-ursi] et lande à Méum fausse athamanthe et Raisin d’ours commun [groupement à Meum athamanticum et Arctostaphylos uva-ursi];
- dans les Pyrénées centrales, landes à Callune vulgaire, Myrtille et Genévrier commun, non décrites encore.
Communautés caractérisées par l’abondance des plantes ligneuses formant une strate supérieure plus ou moins continue et qui abrite une strate herbacée inférieure.
Formations d’aspect souvent uniforme, généralement pauvres en espèce.
Recouvrement souvent très élevé (90 à 100 %) avec une végétation dense.
Après abandon pastoral, la lande se piquette de Chêne pubescent, Noisetier, Hêtre, Sapin et Bouleau.
Habitat bien défini par la physionomie et la composition floristique, ne pouvant être confondu.
Les landes montagnardes constituent un stade intermédiaire et représentent à la fois un stade progressif et un stade régressif de la forêt montagnarde.
Formations issues de la destruction des forêts de Chêne pubescent (Quercus humilis) et de Hêtre (Fagus sylvatica), pour les landes à Genêt à balais, ainsi que des forêts de Hêtre et de Sapin (Abies alba) pour les callunaies.
Formations se développant après abandon du pâturage et colonisant sur les versants de vastes terrains de parcours.
Le stade forestier peut se reconstituer à partir des landes par piquetage progressif de Chênes caducifoliés, de Hêtres, de Noisetiers et de Sapins. La densité de végétation et l’importance de la couverture arbustive (surtout en ce qui concerne la lande à Genêt à balais) empêchent la germination et le développement des arbres colonisateurs. Cette régénération est aussi souvent perturbée par une succession de cycles de feux qui constituent un mode traditionnel de gestion de ces espaces.
Chênaies pubescentes acidiphiles [Quercion roboris, code Corine : 41.5].
Hêtraies acidiphiles montagnardes [Luzulo luzuloidis-Fagion sylvaticae, code Corine : 41.11].
Sapinières acidiphiles [Galio rotundifolii-Abietenion albae, code Corine : 42.13].
Landes subalpines à Raisin d’ours commun [Juniperion nanae, code UE : 4060] et Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferrugineum) [Rhododendro ferruginei-Vaccinion myrtilli, code UE : 4060].
Prairies mésophiles (code Corine : 38.1) et pâturages des montagnes (code Corine : 38.3).
Habitat présent depuis les Pyrénées orientales (haut Vallespir) jusqu’aux Pyrénées centrales.
Landes relativement bien représentées sur une large partie du massif pyrénéen.
Formations en extension à l’étage montagnard du fait de la déprise pastorale.
Landes pouvant apparaître plus ou moins boisées en fonction du stade de recolonisation par la forêt.
La fréquence du feu active le développement de l’Asphodèle blanc (Asphodelus albus) qui peut devenir dominant dans les secteurs très dégradés.
Tendance au boisement spontané.
Milieux régulièrement soumis au feu pastoral.
Les landes dominées par la Fougère aigle et le Genêt à balais n’ont aucun intérêt pastoral et sont le plus souvent considérées par le pastoraliste comme le témoin de l’abandon des terres agricoles. Toxique et plante-hôte des tiques, vecteur de la pyroplasmose, la Fougère aigle peut réduire fortement les disponibilités de pâturage.
Contrairement à d’autres ligneux bas, la Callune vulgaire est pâturée, surtout à l’automne quand elle est en fleur et que les autres ressources fourragères commencent à s’épuiser sur l’estive. La valeur pastorale des landes à Callune vulgaire dépend directement de leur âge, les plus « jeunes » ayant une appétence plus élevée (développement du tapis herbacé rendu possible par la réouverture de la lande jusqu’au retour de la Callune vulgaire deux à trois ans pour une lande jeune) ; l’intérêt pastoral est maximal entre la cinquième et la dixième année après l’ouverture de la lande. Elle est pâturée en été par des vaches allaitantes à forts besoins (allaitement). Cet habitat peut être valorisé par trente journées vaches/ha/an. Les vaches n’ont alors pas besoin de complément alimentaire.
La Callune vulgaire possède également une valeur très élevée pour l’apiculture (transhumance apicole). Son intérêt dépend du taux de recouvrement de celle-ci, de l’intensité de sa floraison et de la production du nectar. La sécrétion du nectar est plus forte chez les jeunes plantes. La floraison est maximale dans les landes âgées de 5-15 ans environ. L’intérêt apicole est maximal entre la douzième et la quatorzième année après ouverture.
Absence de données.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)