Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Type d’habitat dont le centre de gravité est situé en région subarctique.
Étages alpin inférieur et subalpin supérieur.
Roches calcaires couvertes d’humus brut.
Stations battues par le vent ; grande importance des tempêtes hivernales qui enlèvent continuellement et rapidement la neige au niveau des stations : les plantes sont ainsi soumises à une longue période de froid intense durant l’hiver.
Les espèces et les habitats de landes ventées sont dits chionophobes (évitant les couvertures de neige stagnantes).
Selon la localisation géographique, il est possible de distinguer :
- dans les Pyrénées, une landine à Saule des Pyrénées et Raisin d’ours des Alpes [Salici pyrenaicae-Arctostaphyletum alpini], avec : Raisin d’ours des Alpes (Arctostaphylos alpinus), Azalée des Alpes (Loiseleuria procumbens), Saule des Pyrénées (Salix pyrenaica), Dryade à huit pétales (Dryas octopetala);
- dans les Alpes, une landine à Raisin d’ours des Alpes et Azalée des Alpes [Arctostaphylo alpini-Loiseleurietum procumbentis] des landines alpiennes à Raisin d’ours alpin, Azalée des Alpes, Homogyne des Alpes (Homogyne alpina), Agrostide des rochers (Agrostis rupestris).
Landes basses (landines) marquées par l’abondance et le recouvrement des chaméphytes, ainsi que par l’abondance des lichens.
Landines ventées ne couvrant généralement pas de grandes surfaces individualisées et homogènes, fréquemment en mosaïque avec des groupements recherchant une couche de neige persistante (rhodoraies) ou, sur les crêtes et les corniches, avec des pelouses à Élyne fausse queue de souris (Kobresia myosuroides).
Conditions stationnelles drastiques ne pouvant être supportées que par des espèces sempervirentes fortement résistantes au froid, capables de photosynthétiser promptement lorsque la température s’élève au-dessus de zéro.
Résistance énorme des lichens, très abondants dans ces landes ventées, aux basses températures.
Avec les landes basses dominées par l’Airelle des marais et qui sont susceptibles d’évoluer vers la reconquête forestière, alors que les landines à Azalée des Alpes sont stables.
Landes naturelles stables de l’étage alpin inférieur.
Pelouses alpines des stations ventées à Élyne fausse queue de souris (Kobresia myosuroides) [Oxytropido-Elynion myosuroidis, code UE : 6170].
Pelouses calcicoles nordiques et orophiles à Seslérie bleuâtre (Sesleria caerulea) [Seslerietalia caeruleae, code UE : 6170].
Rochers calcaires alpins avec végétation dans les fentes [Potentilletalia caulescentis, code UE : 8210].
Éboulis calcaires alpins [Thlaspietalia rotundifolii, code UE : 8120].
Végétations calcicoles des combes à neige [Arabidion caeruleae, code Corine : 36.12].
Landes subalpines calcicoles à acidiclines [Ericion carneae ; code UE : 4060].
Pineraies à crochets sur Rhododendron ferrugineux [code UE : 9430], cembraies, mélézeins sur Rhododendron ferrugineux [code UE : 9420].
Corniches calcaires du massif alpin et des Pyrénées à l’étage alpin (ou subalpin supérieur) ; l’aire précise reste à établir dans les Alpes (habitat peu étudié jusqu’à présent).
Habitat nordique relictuel dans nos montagnes, occupant une faible surface à l’étage alpin.
Conditions écologiques très marginales (grands froids) qui se traduisent par l’exubérance des lichens ; paysages inhabituels (similitude avec certaines toundras).
Présence d’espèces peu fréquentes, comme le Raisin d’ours des Alpes, et d’une orchidée protégée en France, l’Orchis de Spitzel (Orchis spitzelii).
États à privilégier :
Landines de l’alpin inférieur, stables, non altérées par l’érosion, ou altérées par l’érosion.
Autres états observables :
Landines du subalpin inférieur dont la stabilité n’est pas totalement assurée à moyen ou long terme.
Végétation stable à l’étage alpin ; les dégradations liées à l’érosion éolienne sont compensées par une cicatrisation efficace de la part de l’Azalée des Alpes ou du Raisin d’ours des Alpes.
D’un point de vue pastoral, ces landes, dominées par le Raisin d’ours des Alpes et l’Azalée des Alpes, sont peu productives et de faible appétence. Elles sont surtout utilisées en été par des animaux, ovins ou bovins, à l’entretien après la fonte des neiges.
Absence de données.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)